[63,11] ἀλλ´ εἰ μὲν ταῦτα μόνα οὕτως ἐγεγόνει, αἰσχύνη τε ἅμα καὶ
χλευασία τὸ πρᾶγμα ἀκίνδυνος ἐνενόμιστο· νῦν δ´ ὡς ἀληθῶς,
ὥσπερ ἐπὶ πολέμῳ σταλείς, πᾶσαν μὲν τὴν Ἑλλάδα ἐλεηλάτησε,
καίπερ ἐλευθέραν ἀφείς, παμπληθεῖς δὲ ἐφόνευσεν ἄνδρας γυναῖκας
παῖδας. καὶ πρότερον μὲν τὴν ἡμίσειαν τῆς οὐσίας ἐκέλευσέν
οἱ καὶ τὰ τέκνα καὶ τοὺς ἀπελευθέρους τῶν θανατουμένων ἀποθνήσκοντας
καταλείπειν, αὐτοῖς τε ἐκείνοις διαθήκας γράφειν ἐπέτρεπεν, ὅπως μὴ τῶν
χρημάτων ἕνεκα αὐτοὺς ἀποκτείνειν δοκῇ (πάντως δὲ πάντα ἢ τά γε πλείω
αὐτῶν ἐλάμβανεν· εἰ γοῦν τις ἔλαττόν τι αὐτῷ ἢ τῷ Τιγελλίνῳ ὧν ἤλπιζον
κατέλειπεν, οὐδὲ τῶν
διαθηκῶν ὠνίνατο)· ὕστερον δὲ καὶ ὅλας τὰς οὐσίας ἀφῃρεῖτο,
τούς τε παῖδάς σφων πάντας ἅμα δι´ ἑνὸς δόγματος ἐξήλασεν.
οὐδὲ τοῦτο αὐτῷ ἐξήρκεσεν, ἀλλὰ καὶ συχνοὺς τῶν φευγόντων
ἔφθειρεν. ἐπεὶ τάς γε οὐσίας ὅσας καὶ ζώντων τινῶν ἐδήμευσε,
καὶ τὰ ἀναθήματα ὅσα καὶ ἐξ αὐτῶν τῶν ἐν τῇ Ῥώμῃ ναῶν ἐσύλησεν, οὐδὲ
ἐξαριθμήσειεν ἄν τις. διέτρεχον γὰρ γραμματοφόροι
μηδὲν ἄλλο διαγγέλλοντες ἢ ὅτι τόνδε ἀπόκτεινον, ὅδε τέθνηκεν·
ἔξω γὰρ δὴ τῶν βασιλικῶν γραμμάτων οὐδὲν ἰδιωτικὸν διεπέμπετο.
συχνοὺς γὰρ ἐς τὴν Ἑλλάδα τῶν πρώτων ἐξήγαγεν ὥς τι
αὐτῶν δεόμενος, ἵν´ ἐκεῖ ἀποθάνωσιν.
| [63,11] 11. Mais enfin, si là se fussent bornés ces désordres, la chose eût pu
être considérée comme une honte et une dérision exempte de danger;
mais il ruina, comme à la suite d'une véritable expédition, la Grèce
entière, bien qu'il lui eût donné la liberté; il tua aussi beaucoup de monde :
hommes, femmes et enfants. D'abord il ordonna que les femmes et les
affranchis de ceux qu'il condamnait à mort lui laisseraient en mourant la
moitié de leurs biens ; de plus, il permit aux condamnés eux-mêmes de
tester, afin de ne point sembler les mettre à mort à cause de leurs
richesses (de toutes les façons il s'emparait de tout, ou, du moins, de la
majeure partie des biens ; et, si on lui léguait, à lui ou à Tigellinus, moins
qu'ils ne l'espéraient, le testament ne servait de rien) ; dans la suite, il les
dépouilla complètement et bannit leurs enfants par un seul décret. Cela
ne lui suffit pas, il livra au supplice un certain nombre d'exilés. Combien
de citoyens eurent, de leur vivant, leurs biens confisqués ; combien
d'offrandes furent, même dans Rome, enlevées des temples : personne
ne saurait les compter. {Des tabellaires couraient ça et là, rien que pour lui
annoncer que celui-ci avait été tué, que celui-là était mort ; car, hormis les
lettres du prince, on n'envoyait aucun message particulier. Il emmena en
Grèce, comme s'il eût besoin d'eux, plusieurs citoyens du premier rang,
afin de les y faire périr.}
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