[62,9] λέγων "ἄγετε ἄνδρες συστρατιῶται, ἄγετε ἄνδρες
Ῥωμαῖοι, δείξατε τοῖς ὀλέθροις τούτοις ὅσον καὶ δυστυχοῦντες
αὐτῶν προφέρομεν· αἰσχρὸν γάρ ἐστιν ὑμῖν, ἃ μικρῷ πρόσθεν
ὑπ´ ἀρετῆς ἐκτήσασθε, νῦν ἀκλεῶς ἀπολέσαι. πολλάκις τοι τῶν
νῦν παρόντων ἐλάττους ὄντες πολὺ πλείονας ἀντιπάλους καὶ ἡμεῖς
αὐτοὶ καὶ οἱ πατέρες ἡμῶν ἐνίκησαν. μήτ´ οὖν τὸ πλῆθος αὐτῶν
φοβηθῆτε καὶ τὴν νεωτεροποιίαν (ἐκ γὰρ ἀόπλου καὶ ἀμελετήτου
προπετείας θρασύνονται), μήθ´ ὅτι πόλεις τινὰς ἐμπεπρήκασιν·
οὐ γὰρ κατὰ κράτος οὐδὲ ἐκ μάχης, ἀλλὰ τὴν μὲν προδοθεῖσαν
τὴν δὲ ἐκλειφθεῖσαν εἷλον. ἀνθ´ ὧν νῦν τὴν προσήκουσαν παρ´
αὐτῶν δίκην λάβετε, ἵνα καὶ τοῖς ἔργοις αὐτοῖς ἐκμάθωσιν οἵους
ὄντας ἡμᾶς οἷοι ὄντες ἠδικήκασι".
| [62,9] 9. « Allons, camarades, allons, Romains, montrez à ces misérables
combien, même dans le malheur, nous sommes supérieurs à eux ; car ce
serait une honte pour vous, si des possessions acquises naguère par
votre valeur, vous alliez les perdre ignominieusement aujourd'hui. Mainte
fois, étant en moins grand nombre qu'aujourd'hui, vous avez, ainsi que
vos pères, vaincu des ennemis beaucoup plus nombreux. Ne vous
effrayez donc ni de la multitude ni du soulèvement de ces gens, car, sans
armes et sans discipline, ils n'ont que l'audace de la témérité; non plus
que des deux villes brûlées par eux, ils ne les ont pas prises par la force
ni à la suite d'une bataille ; ils se sont emparés de l'une, parce qu'elle leur
a été livrée, de l'autre, parce qu'elle avait été abandonnée. Tirez d'eux la
vengeance qui convient, afin qu'ils apprennent ce qu'ils sont et ce que
vous êtes, vous qu'ils ont outragés. »
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