[62,10] ταῦτά τισιν εἰπὼν ἐφ´ ἑτέρους ἦλθε, καὶ ἔφη "νῦν καιρὸς ὦ
συστρατιῶται προθυμίας, νῦν τόλμης. ἂν τήμερον ἄνδρες ἀγαθοὶ
γένησθε, καὶ τὰ προειμένα ἀναλήψεσθε· ἂν τούτων κρατήσητε,
οὐκέτ´ οὐδεὶς ἡμῖν οὐδὲ τῶν ἄλλων ἀντιστήσεται. διὰ μιᾶς τοιαύτης μάχης καὶ τὰ
ὑπάρχοντα βεβαιώσεσθε καὶ τὰ λοιπὰ προσκαταστρέψεσθε·
πάντες γὰρ καὶ οἱ ἄλλοθί που ὄντες στρατιῶται
ζηλώσουσιν ὑμᾶς καὶ ἐχθροὶ φοβηθήσονται. ὥστε ἐν ταῖς χερσὶν
ἔχοντες ἢ πάντων ἀνθρώπων ἀδεῶς ἄρχειν ὧν καὶ οἱ πατέρες
ὑμῶν κατέλιπον καὶ αὐτοὶ ὑμεῖς προσεπεκτήσασθε, ἢ πάντως
αὐτῶν στερηθῆναι, ἕλεσθε ἐλεύθεροι εἶναι, ἄρχειν πλουτεῖν εὐδαιμονεῖν μᾶλλον
ἢ τἀναντία αὐτῶν ῥᾳθυμήσαντες παθεῖν."
| [62,10] 10. Après avoir ainsi parlé à une troupe, il alla vers une autre et lui dit: « Voici, camarades, le moment de montrer votre ardeur et votre courage.
Si, aujourd'hui, vous vous conduisez en hommes de cœur, vous réparerez
vos pertes ; si vous êtes vainqueurs de ces barbares, personne
désormais parmi les autres ne soutiendra votre approche. Par cette seule
bataille, vous affermirez vos possessions actuelles et vous soumettrez le
reste du pays; car tous les soldats, en quelque endroit qu'ils soient, vous
imiteront, et les ennemis vous redouteront. Ainsi donc, puisqu'il dépend
de vos bras de commander en sûreté à tous les peuples dont vos pères
vous ont laissé l'empire et à ceux dont vous avez fait vous-mêmes la
conquête, ou d'être privés de tous ces avantages, choisissez la liberté, le
commandement, la richesse, le bonheur, plutôt que d'éprouver le sort
contraire en vous laissant aller à la lâcheté. »
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