HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXII

Chapitre 6

  Chapitre 6

[62,6] ταῦτα εἰποῦσα λαγὼν μὲν ἐκ τοῦ κόλπου προήκατο μαντείᾳ τινὶ χρωμένη, καὶ ἐπειδὴ ἐν αἰσίῳ σφίσιν ἔδραμε, τό τε πλῆθος πᾶν ἡσθὲν ἀνεβόησε, καὶ Βουδουῖκα τὴν χεῖρα ἐς τὸν οὐρανὸν ἀνατείνασα εἶπε "χάριν τέ σοι ἔχω, Ἀνδράστη, καὶ προσεπικαλοῦμαί σε γυνὴ γυναῖκα, οὐκ Αἰγυπτίων ἀχθοφόρων ἄρχουσα ὡς Νίτωκρις, οὐδ´ Ἀσσυρίων τῶν ἐμπόρων ὡς Σεμίραμις (καὶ γὰρ ταῦτ´ ἤδη παρὰ τῶν Ῥωμαίων μεμαθήκαμεν), οὐ μὴν οὐδὲ Ῥωμαίων αὐτῶν ὡς πρότερον μὲν Μεσσαλῖνα ἔπειτ´ Ἀγριππῖνα νῦν δὲ καὶ Νέρων (ὄνομα μὲν γὰρ ἀνδρὸς ἔχει, ἔργῳ δὲ γυνή ἐστι· σημεῖον δέ, ᾄδει καὶ κιθαρίζει καὶ καλλωπίζεται), ἀλλὰ ἀνδρῶν Βρεττανῶν, γεωργεῖν μὲν δημιουργεῖν οὐκ εἰδότων, πολεμεῖν δὲ ἀκριβῶς μεμαθηκότων, καὶ τά τε ἄλλα πάντα κοινὰ καὶ παῖδας καὶ γυναῖκας κοινὰς νομιζόντων, καὶ διὰ τοῦτο καὶ ἐκείνων τὴν αὐτὴν τοῖς ἄρρεσιν ἀρετὴν ἐχουσῶν. τοιούτων οὖν ἀνδρῶν καὶ τοιούτων γυναικῶν βασιλεύουσα προσεύχομαί τέ σοι καὶ αἰτῶ νίκην καὶ σωτηρίαν καὶ ἐλευθερίαν κατ´ ἀνδρῶν ὑβριστῶν ἀδίκων ἀπλήστων ἀνοσίων, εἴ γε καὶ ἄνδρας χρὴ καλεῖν ἀνθρώπους ὕδατι θερμῷ λουμένους, ὄψα σκευαστὰ ἐσθίοντας, οἶνον ἄκρατον πίνοντας, μύρῳ ἀλειφομένους, μαλθακῶς κοιμωμένους, μετὰ μειρακίων, καὶ τούτων ἐξώρων, καθεύδοντας, κιθαρῳδῷ, καὶ τούτῳ κακῷ, δουλεύοντας. μὴ γάρ τοι μήτ´ ἐμοῦ μήθ´ ὑμῶν ἔτι βασιλεύσειεν Νερωνὶς Δομιτία, ἀλλ´ ἐκείνη μὲν Ῥωμαίων ᾄδουσα δεσποζέτω (καὶ γὰρ ἄξιοι τοιαύτῃ γυναικὶ δουλεύειν, ἧς τοσοῦτον ἤδη χρόνον ἀνέχονται τυραννούσης), ἡμῶν δὲ σὺ δέσποινα ἀεὶ μόνη προστατοίης." [62,6] 6. A ces mots, elle lâcha, comme pour une sorte de divination, un lièvre de son sein, et la course de l'animal ayant donné un présage heureux, la multitude tout entière poussa des cris joyeux; Bunduica alors, levant une main vers le ciel : « Je te rends grâces, dit-elle, Adrastée ; femme, j'invoque une femme, moi qui commande non aux portefaix d'Égypte, comme Nitocris, ou aux marchands d'Assyrie, comme Sémiramis (c'est des Romains que nous avons appris ces exemples), ou aux Romains eux-mêmes, comme jadis Messaline et ensuite Agrippine (aujourd'hui, Néron a bien un nom d'homme, mais, en réalité, c'est une femme; et la preuve, c'est qu'il chante, qu'il joue de la lyre et s'occupe à se parer) ; mais à des hommes, à des Bretons, qui ne savent pas, il est vrai, cultiver la terre ou exercer un métier, mais qui ont parfaitement appris à faire la guerre, et qui tiennent pour communs tous leurs biens, pour communs leurs enfants et leurs femmes, lesquelles ainsi ont autant de cœur que les hommes. Reine de tels hommes et de telles femmes, je t'adresse mes vœux et je te demande la victoire, le salut et la liberté contre des hommes violents, injustes, insatiables, sacrilèges, si on doit appeler hommes des gens qui se baignent dans l'eau chaude, mangent des mets apprêtés avec recherche, qui boivent du vin pur, qui se frottent de parfums, qui ont une couche moelleuse, qui dorment avec des jeunes gens, et des jeunes gens hors d'âge, et qui sont les esclaves d'un joueur, et encore d'un méchant joueur de lyre. Que désormais cette Néronis, cette Domitia ne règne plus sur moi, ni sur vous, qu'elle soit, avec ses chants, la maîtresse des Romains (ils méritent bien d'être les esclaves d'une pareille femme, puisqu'ils souffrent depuis si longtemps sa tyrannie); mais toi, ô notre maîtresse, puisses-tu toujours marcher seule à notre tête ! »


Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle |

 
UCL | FLTR | Hodoi Elektronikai | Itinera Electronica | Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Ingénierie Technologies de l'Information : B. Maroutaeff - C. Ruell - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 23/10/2008