HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXII

Chapitre 3

  Chapitre 3

[62,3] "πέπεισθε μὲν τοῖς ἔργοις αὐτοῖς ὅσον ἐλευθερία τῆς δουλείας διαφέρει, ὥστ´ εἰ καὶ πρότερόν τις ὑμῶν ὑπὸ τῆς τοῦ κρείττονος ἀπειρίας ἐπαγωγοῖς ἐπαγγέλμασι τῶν Ῥωμαίων ἠπάτητο, ἀλλὰ νῦν γε ἑκατέρου πεπειραμένοι μεμαθήκατε μὲν ὅσον ἡμαρτήκατε δεσποτείαν ἐπισπαστὸν πρὸ τῆς πατρίου διαίτης προτιμήσαντες, ἐγνώκατε δὲ ὅσῳ καὶ πενία ἀδέσποτος πλούτου δουλεύοντος προφέρει. τί μὲν γὰρ οὐ τῶν αἰσχίστων, τί δ´ οὐ τῶν ἀλγίστων, ἐξ οὗπερ ἐς τὴν Βρεττανίαν οὗτοι παρέκυψαν, πεπόνθαμεν; οὐ τῶν μὲν πλείστων καὶ μεγίστων κτημάτων ὅλων ἐστερήμεθα, τῶν δὲ λοιπῶν τέλη καταβάλλομεν; οὐ πρὸς τῷ τἆλλα πάντα καὶ νέμειν καὶ γεωργεῖν ἐκείνοις, καὶ τῶν σωμάτων αὐτῶν δασμὸν ἐτήσιον φέρομεν; καὶ πόσῳ κρεῖττον ἦν ἅπαξ τισὶ πεπρᾶσθαι μᾶλλον μετὰ κενῶν ἐλευθερίας ὀνομάτων κατ´ ἔτος λυτροῦσθαι; πόσῳ δὲ ἐσφάχθαι καὶ ἀπολωλέναι μᾶλλον κεφαλὰς ὑποτελεῖς περιφέρειν; καίτοι τί τοῦτο εἶπον; οὐδὲ γὰρ τὸ τελευτῆσαι παρ´ αὐτοῖς ἀζήμιόν ἐστιν, ἀλλ´ ἴστε ὅσον καὶ ὑπὲρ τῶν νεκρῶν τελοῦμεν· παρὰ μὲν γὰρ τοῖς ἄλλοις ἀνθρώποις καὶ τοὺς δουλεύοντάς τισιν θάνατος ἐλευθεροῖ, Ῥωμαίοις δὲ δὴ μόνοις καὶ οἱ νεκροὶ ζῶσι πρὸς τὰ λήμματα. τί δ´ ὅτι, κἂν μὴ ἔχῃ τις ἡμῶν ἀργύριον (πῶς γὰρ πόθεν), ἀποδυόμεθα καὶ σκυλευόμεθα ὥσπερ οἱ φονευόμενοι; τί δ´ ἂν προϊόντος τοῦ χρόνου μετριάσαιεν, οὕτως ἡμῖν κατὰ τὴν πρώτην εὐθύς, ὅτε πάντες καὶ τὰ θηρία τὰ νεάλωτα θεραπεύουσι, προσενηνεγμένοι; [62,3] 3. « L'expérience vous a montré combien la liberté diffère de la servitude, en sorte que si quelqu'un de vous, auparavant, s'était, par ignorance du meilleur choix, laissé tromper aux promesses employées par les Romains pour le séduire, aujourd'hui, du moins, l'épreuve de l'une et de l'autre vous a enseigné combien grande était votre erreur de préférer au gouvernement national une domination que vous vous êtes attirée vous-mêmes; vous avez reconnu combien la pauvreté sans maître vaut mieux que la richesse avec l'esclavage. Quelle honte, quelle douleur n'avons-nous pas souffertes depuis que ces étrangers ont porté leurs regards sur la Bretagne ? N'avons-nous pas été privés complètement de nombreuses et immenses possessions et ne payons-nous pas des impôts pour le reste ? Sans parler de nos troupeaux et de nos champs, dont tous les produits sont pour eux, ne livrons-nous pas chaque année nos corps mêmes en tribut ? Combien ne vaudrait-il pas mieux être vendus une fois plutôt que d'être, avec le vain nom de liberté, contraints de nous racheter tous les ans ? Combien ne vaudrait-il pas mieux être égorgés et périr, plutôt que de promener partout nos tètes tributaires ? Mais que dis-je là ? La mort, chez eux, n'est pas même exempte de redevance, et vous savez ce que nous payons pour ceux qui ne sont plus ; chez les autres peuples, la mort affranchirait les esclaves, chez les Romains seuls, ceux qui ne sont plus existent encore pour rapporter. Bien plus, si quelqu'un de nous n'a pas d'argent (comment et d'où en aurait-il?), il est dépouillé, pillé, comme les gens qu'on tue. Quelle modération attendre d'eux pour la suite, après qu'ils nous ont, dès le commencement, traités de la sorte, tandis que tous les hommes cherchent à apprivoiser les animaux récemment mis en captivité ?


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Dernière mise à jour : 23/10/2008