[62,25] περὶ μὲν οὖν τῶν ἄλλων τῶν ἀπολωλότων πολὺ ἔργον εἰπεῖν·
ὁ δὲ δὴ Σενέκας ἠθέλησε μὲν καὶ τὴν γυναῖκα Παυλῖναν ἀποκτεῖναι,
λέγων πεπεικέναι αὐτὴν τοῦ τε θανάτου καταφρονῆσαι καὶ
τῆς σὺν αὐτῷ μεταλλαγῆς ἐπιθυμῆσαι, καὶ ἔσχασε καὶ τὰς ἐκείνης φλέβας,
δυσθανατήσας δὲ δὴ καὶ πρὸς τὸν ὄλεθρον ὑπὸ τῶν
στρατιωτῶν ἐπειχθεὶς προαπηλλάγη αὐτῆς, καὶ οὕτως ἡ Παυλῖνα
περιεγένετο. οὐ μέντοι πρότερον ἑαυτοῦ ἥψατο πρὶν τό τε βιβλίον
ὃ συνέγραφεν ἐπανορθῶσαι καὶ τἆλλα (ἐδεδίει γὰρ μὴ καὶ ἐς τὸν
Νέρωνα ἐλθόντα φθαρῇ) παρακαταθέσθαι τισίν.
καὶ ὁ μὲν οὕτως ἐτελεύτησε, καίπερ τήν τε συνουσίαν τὴν
πρὸς αὐτὸν ὡς καὶ ἀσθενῶν προειμένος, καὶ πᾶσαν αὐτῷ τὴν
οὐσίαν ἐπὶ τῇ τῶν οἰκοδομουμένων προφάσει κεχαρισμένος, καὶ οἱ
ἀδελφοὶ ὕστερον ἐπαπώλοντο·
| [62,25] 25. Il serait trop long de parler des autres victimes; mais, pour ce qui
est de Sénèque, il voulut que sa femme Pauline mourût avec lui, disant
qu'il lui avait appris à mépriser la mort et à désirer finir ses jours en même
temps que lui, et il lui fit, à elle aussi, ouvrir les veines; mais, comme il
tardait à mourir et que les soldats hâtèrent sa fin, il expira avant Pauline,
qui fut ainsi sauvée. Néanmoins il ne porta pas la main sur lui-même
avant d'avoir corrigé un livre qu'il composait et d'avoir déposé les autres
en lieu sûr, attendu qu'il craignait que, s'ils venaient à tomber entre les
mains de Néron, ils ne fussent anéantis. Ce fut ainsi que finit Sénèque,
bien qu'ayant, soi-disant pour raison de santé, renoncé à ses rapports
avec le prince et lui ayant légué toute sa fortune, sous prétexte des
édifices qu'il construisait ; plus tard, les frères de Sénèque périrent également.
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