[62,19] πράσσοντι δὲ αὐτῷ ταῦτα ἀγγελία ἐξ Ἀρμενίας καὶ δάφνη
ἐπὶ τῇ νίκῃ αὖθις ἦλθεν. ὁ γάρ τοι Κορβούλων συστήσας τε τὰ
στρατιωτικὰ ἐσκεδασμένα καὶ ἀσκήσας ἠμελημένα, τόν τε Οὐολόγαισον τὸν
βασιλέα τῶν Πάρθων καὶ τὸν Τιριδάτην τὸν τῆς
Ἀρμενίας ἡγούμενον καὶ ἀγγελθεὶς μόνον ἐξεφόβησεν. ὅμοια γὰρ
δὴ τοῖς πρώτοις Ῥωμαίων, οὐχ ὅτι τῷ γένει λαμπρὸς ἢ τῷ σώματι ἰσχυρός,
ἀλλὰ καὶ τῇ ψυχῇ ἀρτίφρων ἦν, καὶ πολὺ μὲν τὸ
ἀνδρεῖον πολὺ δὲ καὶ τὸ δίκαιον τό τε πιστὸν ἐς πάντας καὶ τοὺς
οἰκείους καὶ τοὺς πολεμίους εἶχεν. ὑφ´ οὗπερ καὶ ὁ Νέρων ἐπὶ
τὸν πόλεμον αὐτὸν ἀνθ´ ἑαυτοῦ ἀπέστειλε, καὶ δύναμιν αὐτῷ
ὅσην οὐδενὶ ἄλλῳ ἐπέτρεψε, πιστεύσας ὁμοίως καὶ τοὺς βαρβάρους αὐτὸν
κατεργάσεσθαι καὶ αὑτῷ μὴ ἐπαναστήσεσθαι. καὶ ὁ
μὲν οὐδέτερον τούτων ἐψεύσθη, τοὺς μέντοι ἄλλους ἀνθρώπους
καθ´ ἓν τοῦτο μόνον ὁ Κορβούλων ἐλύπησεν, ὅτι τὴν πρὸς τὸν
Νέρωνα πίστιν ἐτήρησεν· οὕτω γὰρ αὐτὸν αὐτοκράτορα ἀντ´ ἐκείνου
λαβεῖν ἤθελον ὥστε καὶ κακὸν τὸ μέρος τοῦτο γενέσθαι μόνον ἠξίουν.
οὗτος οὖν ὁ Κορβούλων ἀκονιτὶ τὰ Ἀρτάξατα λαβὼν τὴν πόλιν κατέσκαψε.
| [62,19] 19. Tandis qu'il était ainsi occupé, il lui vint un message d'Arménie et
un laurier pour une nouvelle victoire. Corbulon, ayant formé en corps les
légions disséminées et les ayant habituées aux exercices qu'elles
négligeaient, épouvanta Vologèse, roi des Parthes, et Tiridate, prince
d'Arménie, par la seule nouvelle de son arrivée. Semblable aux premiers
Romains, Corbulon était remarquable non seulement par l'illustration de
sa race, par la vigueur de son corps et par la sagesse de son esprit; il
avait de plus une grande justice et une grande fidélité envers tous, tant
envers les siens qu'envers les ennemis. Ce fut ce motif qui décida Néron
à l'envoyer à la guerre en sa place, et à lui confier une armée telle qu'il
n'en confiait à personne, convaincu que Corbulon soumettrait les
barbares et ne se soulèverait pas contre lui. Il ne fut trompé ni dans l'une
ni dans l'autre de ces deux suppositions ; Corbulon n'affligea les autres
Romains que sur un seul point, en restant fidèle à Néron, car ils désiraient
tellement l'avoir pour empereur au lieu de ce prince que c'était là le seul
tort qu'on lui reprochât.
Ce Corbulon donc, après s'être rendu maître, sans coup férir, de
la ville d'Artaxate, la rasa.
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