HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXI

Chapitre 4

  Chapitre 4

[61,4] κατεργασάμενοι δὲ τοῦτο αὐτοὶ τὴν ἀρχὴν ἅπασαν παρέλαβον, καὶ διῴκησαν ἐφ´ ὅσον ἠδυνήθησαν ἄριστα καὶ δικαιότατα, ὥσθ´ ὑπὸ πάντων ἀνθρώπων ὁμοίως ἐπαινεθῆναι. τε γὰρ Νέρων οὔτ´ ἄλλως φιλοπραγματίας ἦν καὶ ἔχαιρεν ἐν ῥᾳστώνῃ διάγων, καὶ διὰ ταῦτα τῇ τε μητρὶ πρότερον ὑπεπεπτώκει, καὶ τότε ἠγάπα ὅτι αὐτός τε ἐν ἡδοναῖς ἦν καὶ ἡγεμονία οὐδὲν ἧττον διήγετο· καὶ ἐκεῖνοι συμφρονήσαντες αὐτοὶ μὲν πολλὰ τὰ μὲν μετερρύθμισαν τῶν {δὲ} καθεστηκότων, τὰ δὲ καὶ παντελῶς κατέλυσαν, ἄλλα τε καινὰ προσενομοθέτησαν, τὸν δὲ δὴ Νέρωνα τρυφᾶν εἴων, ὅπως διακορής, ἄνευ μεγάλου τινὸς τῶν κοινῶν πάντων κακοῦ, ὧν ἐπε θύμει γενόμενος μεταβάληται, ὥσπερ οὐκ εἰδότες ὅτι ψυχὴ νέα τε καὶ αὐθάδης ἔν τε τρυφῇ ἀνεπιπλήκτῳ καὶ ἐν ἐξουσίᾳ αὐτοτελεῖ τραφεῖσα οὐχ ὅσον οὐ κόρον αὐτῶν ἴσχει, ἀλλὰ καὶ ἐξ αὐτῶν τούτων προσδιαφθείρεται. ἀμέλει καὶ Νέρων τὰ μὲν πρῶτα ἁπλῶς πως δεῖπνά τε ἐποίει καὶ κώμους ἐκώμαζε καὶ ἐμέθυε καὶ ἤρα, ἔπειτα δὲ ὡς οὔτε ἐκείνῳ τις ἐπέπληττεν οὔτε τὰ κοινὰ χεῖρον παρὰ τοῦτο διεχειρίζετο, ἐπίστευσεν ὅτι καὶ καλῶς αὐτὰ ποιεῖ καὶ δύναται καὶ ἐπὶ πλεῖόν σφισι χρῆσθαι, κἀκ τούτου ταῦτά τε ὡς ἕκαστα ἐκφανέστερον καὶ προπετέστερον πράττειν ἤρξατο, καὶ εἰ δή τι ἐκεῖνοι παραινοῦντες μήτηρ νουθετοῦσα αὐτὸν ἔλεγε, παρόντας μέν σφας ᾐδεῖτο καὶ ὑπισχνεῖτο μεταθήσεσθαι, ἀπελθόντων δὲ τῆς τε ἐπιθυμίας ἐγίγνετο καὶ τοῖς πρὸς τἀναντία αὐτὸν ἄγουσιν, ἅτε καὶ ἐπὶ πρανὲς ἕλκουσιν, ἐπείθετο. καὶ μετὰ τοῦτο τὰ μὲν καταφρονήσας, οἷά που συνεχῶς παρὰ τῶν συνόντων ἀκούων "σὺ δὲ τούτων ἀνέχῃ; σὺ δὲ τούτους φοβῇ; οὐκ οἶσθα ὅτι Καῖσαρ εἶ καὶ σὺ ἐκείνων ἐξουσίαν, ἀλλ´ οὐκ ἐκεῖνοι σοῦ ἔχουσι;" τὰ δὲ καὶ φιλονεικῶν μήτε τῆς μητρὸς ὡς καὶ κρείττονος ἐλαττοῦσθαι μήτε τοῦ Σενέκου τοῦ τε Βούρρου ὡς καὶ φρονιμωτέρων ἡττᾶσθαι, τέλος ἀπηρυθρίασε, καὶ πάντα τὰ παραγγέλματα αὐτῶν συγχέας καὶ καταπατήσας πρὸς τὸν Γάιον ἔτεινεν. [61,4] 4. Après avoir mené la chose à fin, ils se chargèrent de toute l'administration et la dirigèrent, autant qu'il fut en leur pouvoir, avec une habileté et une justice si grandes {qu'ils s'attirèrent les éloges de tous}. Néron, en effet, n'avait pas d'ardeur pour le travail, et il se plaisait à vivre dans l'oisiveté ; {aussi était-il auparavant soumis à sa mère et était-il alors content de se livrer aux plaisirs, sans que le gouvernement en marchât moins bien pour cela. Sénèque et Burrus, d'un commun accord, réformèrent plusieurs des lois établies, en abolirent d'autres complètement, et les remplacèrent par d'autres lois nouvelles} ; quant à Néron, ils le laissaient s'abandonner aux voluptés, dans la pensée que l'assouvissement de ses désirs, qui ne causait pas grand dommage à l'État, amènerait en lui un changement; comme s'ils n'eussent pas su qu'un esprit jeune et abandonné à lui-même, élevé dans une mollesse que personne ne lui reproche et dans une indépendance absolue, loin de se rassasier des plaisirs, ne fait que se corrompre en s'y livrant. C'est ainsi que, dans les premiers temps, Néron s'adonna naïvement aux festins, au vin et aux femmes; puis, comme personne ne le reprenait et que les affaires publiques, malgré cela, n'étaient pas plus mal administrées, il crut que sa conduite était juste et qu'il pouvait s'y abandonner davantage. {A partir de ce moment, il commença à se livrer à chacune de ces passions plus ouvertement et avec moins de retenue; et, quand ses ministres lui adressaient des conseils, ou sa mère des remontrances, il les écoutait respectueusement, tandis qu'ils étaient présents, et promettait de se corriger; mais, une fois qu'ils étaient partis, il était maîtrisé par ses désirs et suivait les avis de ceux qui, dans un sens contraire, l'attiraient sur une pente rapide.} Ensuite, partie mépris à force d'entendre continuellement ses compagnons lui répéter : « Tu les souffres ? Tu les crains ? Ne sais-tu pas que tu es César, et que tu as puissance sur eux, tandis qu'ils ne l'ont pas sur toi ? » partie aussi rivalité de pouvoir avec sa mère, à qui il ne voulait pas être inférieur, et envers Sénèque et Burrus, à qui il ne voulait pas le céder en lumières ; il finit par renoncer à toute pudeur, et, bouleversant, foulant aux pieds leurs préceptes, il marcha sur les traces de Caius.


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Dernière mise à jour : 23/10/2008