[61,2] σημεῖα δ´ αὐτῷ τῆς αὐταρχίας τάδε ἐγένετο. ἀκτῖνες γὰρ
τικτόμενον αὐτὸν ὑπὸ τὴν ἕω ἐξ οὐδεμιᾶς τοῦ ἡλίου φανερᾶς προσβολῆς
περιέσχον· καί τις ἀστρολόγος ἔκ τε τούτων καὶ ἐκ τῆς τῶν
ἀστέρων φορᾶς τῆς ἐν ἐκείνῳ τῷ χρόνῳ καὶ πρὸς ἀλλήλους ὁμιλίας δύο ἅμα περὶ
αὐτοῦ ἐμαντεύσατο, ὅτι τε βασιλεύσει καὶ ὅτι
τὴν μητέρα φονεύσει. ἀκούσασα δὲ ταῦθ´ ἡ Ἀγριππῖνα παραυτίκα μὲν οὕτως
ἐξεφρόνησεν ὡς καὶ αὐτὸ τοῦτο ἀναβοῆσαι "ἀποκτεινάτω με, μόνον
βασιλευσάτω," ὕστερον δὲ καὶ πάνυ μετανοήσειν ἐπὶ τῇ εὐχῇ ἔμελλεν. ἐς γὰρ
τοῦτο μωρίας ἀφικνοῦνταί τινες
ὥστε, ἄν τι προσδοκήσωσιν ἀγαθὸν κακῷ μεμιγμένον λήψεσθαι,
εὐθὺς μὲν ἐπιθυμίᾳ τοῦ κρείττονος καταφρονεῖν τοῦ χείρονος,
ἐπειδὰν δὲ καὶ ἐκείνου ὁ καιρὸς ἔλθῃ, δυσκολαίνειν καὶ μὴ ἂν
μηδὲ τὸ βέλτιστον εἰληφέναι βεβουλῆσθαι. καίτοι καὶ τὴν πονηρίαν καὶ τὴν
ἀσέλγειαν τὴν τοῦ Νέρωνος καὶ ὁ Δομίτιος ὁ πατὴρ
ἱκανῶς, οὐκ ἐκ μαντείας ἀλλ´ ἐκ τῶν τρόπων τῶν τε ἑαυτοῦ καὶ
τῶν τῆς Ἀγριππίνης, προείδετο, καὶ εἶπεν ὅτι "ἀδύνατόν ἐστιν
ἄνδρα τινὰ ἀγαθὸν ἔκ τε ἐμοῦ καὶ ἐκ ταύτης γεννηθῆναι". προϊόντος δὲ τοῦ
χρόνου λεβηρὶς περὶ τὸν αὐχένα τοῦ Νέρωνος παιδίου ἔτ´ ὄντος εὑρεθεῖσα
παρέδωκε τοῖς μάντεσι λέγειν ὅτι ἰσχὺν
παρά του γέροντος μεγάλην λήψεται, ἐπειδὴ τὸ γῆρας διὰ ταῦθ´
οἱ ὄφεις ἐκδύεσθαι νομίζονται.
| [61,2] 2. Les signes suivants annoncèrent sa grandeur. Au moment où,
vers l'aurore, il venait au monde, il fut environné de rayons lumineux avant
qu'on vît le soleil en projeter aucun ; cette circonstance, jointe à la position
des astres en cet instant et à leurs conjonctions, donna lieu à un
astrologue de prédire deux choses au sujet de l'enfant : l'une, qu'il
parviendrait à l'empire; l'autre, qu'il ferait mourir sa mère. En entendant
cette prédiction, Agrippine fut, sur le moment, tellement transportée hors
d'elle-même, qu'elle s'écria : « Qu'il me tue, pourvu qu'il règne; » mais,
dans la suite, elle devait bien se repentir de ce vœu. Il y a, en effet, des
personnes qui tombent dans un si grand excès de folie que, lorsqu'elles
s'attendent à jouir d'un bien mêlé de maux, le désir d'obtenir ce qui est
avantageux leur fait tout d'abord mépriser ce qui est funeste, puis, s'irriter,
quand est venu le tour du malheur, et regretter même d'avoir joui de leur
bonheur. Quoi qu'il en soit, Domitius, père de Néron, prédit suffisamment
ses vices et ses dérèglements, non par la divination, mais par la
connaissance qu'il avait de ses propres mœurs et de celles d' Agrippine :
« Il est impossible, dit-il, qu'il naisse un honnête homme de moi et d'elle. »
Dans la suite, une peau de serpent, trouvée autour du cou de Néron
encore enfant, fournit aux devins l'occasion de dire qu'il recevrait une
grande puissance d'un vieillard, attendu que l'on croit généralement que
les serpents, en se dépouillant leur peau, se dépouillent de la vieillesse.
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