HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LXI

Chapitre 15

  Chapitre 15

[61,15] οἱ δὲ ἐν τῇ Ῥώμῃ ἄνθρωποι ἀκούσαντες ταῦτα, καίπερ ἀχθόμενοι, ἔχαιρον νομίζοντες αὐτὸν ἐκ τούτου γε πάντως ἀπολεῖσθαι. τῶν δὲ βουλευτῶν οἱ μὲν ἄλλοι πάντες προσεποιοῦντο χαίρειν ἐπὶ τοῖς γεγονόσι, καὶ συνήδοντο δῆθεν τῷ Νέρωνι, καὶ ἐψηφίζοντο πολλὰ οἷς ᾤοντο αὐτῷ χαριεῖσθαι· Πούπλιος δὲ δὴ Θρασέας Παῖτος ἦλθε μὲν ἐς τὸ συνέδριον καὶ τῆς ἐπιστολῆς ἐπήκουσεν, ἀναγνωσθείσης δὲ αὐτῆς ἐξανέστη τε εὐθὺς πρὶν καὶ ὁτιοῦν ἀποφήνασθαι καὶ ἐξῆλθε, διότι μὲν ἤθελεν εἰπεῖν οὐκ ἐδύνατο, δὲ ἐδύνατο οὐκ ἤθελεν. ἐν δὲ τῷ αὐτῷ τρόπῳ καὶ τὰ ἄλλα πάντα διῆγεν· ἔλεγε γὰρ ὅτι "εἰ μὲν ἐμὲ μόνον Νέρων φονεύσειν ἔμελλε, πολλὴν ἂν εἶχον τοῖς ἄλλοις ὑπερκολακεύουσιν αὐτὸν συγγνώμην· εἰ δὲ καὶ ἐκείνων τῶν σφόδρα αὐτὸν ἐπαινούντων πολλοὺς τοὺς μὲν ἀνάλωκε τοὺς δὲ καὶ ἀπολέσει, τί χρὴ μάτην ἀσχημονοῦντα δουλοπρεπῶς φθαρῆναι, ἐξὸν ἐλευθερίως ἀποδοῦναι τῇ φύσει τὸ ὀφειλόμενον; ἐμοῦ μὲν γὰρ πέρι καὶ ἔπειτα λόγος τις ἔσται, τούτων δέ, πλὴν κατ´ αὐτὸ τοῦτο ὅτι ἐσφάγησαν, οὐδείς". τοιοῦτος μὲν Θρασέας ἐγένετο, καὶ τοῦτο ἀεὶ πρὸς ἑαυτὸν ἔλεγεν "ἐμὲ Νέρων ἀποκτεῖναι μὲν δύναται, βλάψαι δὲ οὔ". [61,15] 15. A Rome, ces nouvelles, bien que fâcheuses, ne laissaient pas cependant que d'apporter de la joie au peuple, persuadé que c'était un indice infaillible de la chute de Néron. Tous les autres sénateurs faisaient semblant de se réjouir de ce qui avait eu lieu ; ils s'en félicitaient avec Néron et décrétaient une foule de mesures dans l'intention de lui être agréables; mais Pœtus Thraséas vint au sénat, écouta la lettre de l'empereur; puis, la lecture finie, il se leva immédiatement, avant qu'on eût rien mis en délibération, et il sortit, alléguant que, ce qu'il voulait dire, il ne le pouvait pas, et ce qu'il pouvait, il ne le voulait pas. Tliraséas se conduisait de la même sorte en toute occasion; il disait : « Si Néron devait me faire mourir seul, je pardonnerais de grand cœur à l'exagération des flatteries; mais si, dans le nombre de ceux qui lui prodiguent des louanges, les uns n'ont pas été épargnés, les autres sont pour périr plus tard, à quoi bon succomber à la manière d'un esclave, en se couvrant de déshonneur, lorsqu'il est possible de payer en homme libre sa dette à la nature ? La postérité parlera de moi; d'eux, elle ne dira rien, sinon qu'ils ont été mis à mort. » Tel était Thraséas ; sans cesse il se disait à lui-même : « Néron a le pouvoir de me tuer, il n'a pas celui de me nuire. »


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Dernière mise à jour : 23/10/2008