[72,2] ὅτι οἱ Μαρκομάνοι οὔτε τροφὴν οὔτ´ ἄνδρας συχνοὺς ὑπό τε τοῦ
πλήθους τῶν ἀπολλυμένων καὶ ὑπὸ
τῆς ἀεὶ τῶν χωρίων κακώσεως ἔτι εἶχον· δύο γοῦν
μόνους τῶν πρώτων καὶ δύο ἄλλους τῶν καταδεεστέρων πρέσβεις πρὸς
αὐτὸν ὑπὲρ τῆς εἰρήνης ἔπεμψαν. καὶ ἐξεργάσασθαι αὐτοὺς δυνάμενος
ῥᾳδίως, μισόπονος δὲ δὴ ὢν καὶ πρὸς τὰς ἀστικὰς ῥᾳστώνας
ἐπειγόμενος ἐσπείσατο αὐτοῖς ἐπί τε τοῖς
ἄλλοις ἐφ´ οἷς ὁ πατὴρ αὐτοῦ συνετέθειτο,
καὶ ἵνα τούς τε αὐτομόλους καὶ τοὺς αἰχμαλώτους,
οὓς μετὰ ταῦτα ἔλαβον, ἀποδῶσιν αὐτῷ, καὶ σῖτόν τινα κατ´ ἔτος
τακτὸν τελῶσιν, ὃν ὕστερον αὐτοῖς ἀφῆκεν. ὅπλα τέ τινα παρ´
αὐτῶν ἔλαβε, καὶ στρατιώτας παρὰ μὲν τῶν Κουάδων μυρίους
καὶ τρισχιλίους, παρὰ δὲ τῶν Μαρκομάνων ἐλάττους· ἀνθ´ ὧν
ἀνῆκεν αὐτοῖς τῶν κατ´ ἔτος διδόναι τινάς. προσεπέταξε μέντοι
σφίσιν ἵνα μήτε πολλάκις μήτε πολλαχοῦ τῆς χώρας ἀθροίζωνται,
ἀλλ´ ἅπαξ ἐν ἑκάστῳ μηνὶ καὶ ἐς τόπον ἕνα ἑκατοντάρχου τινὸς Ῥωμαίου
παρόντος, πρὸς δὲ καὶ ἵνα μήτε τοῖς Ἰάζυξι μήτε τοῖς Βούροις μήτε τοῖς
Οὐανδίλοις πολεμῶσιν. ἐπὶ μὲν τούτοις συνηλλάγη, καὶ τά τε φρούρια
πάντα τὰ ἐν τῇ χώρᾳ αὐτῶν ὑπὲρ τὴν μεθορίαν τὴν ἀποτετμημένην
ὄντα ἐξέλιπεν - - -.
| [72,2] Les Marcomans n'avaient plus beaucoup de vivres ni beaucoup d'hommes,
tant à cause du nombre de ceux qui avaient péri que de la dévastation
continuelle de leur territoire ; aussi n'envoyèrent-ils comme ambassadeurs
à Commode, pour traiter de la paix, que deux personnages du premier rang
avec deux autres d'un rang inférieur. Commode, bien qu'il pût aisément
exterminer ces barbares, comme il haïssait la peine et qu'il avait hâte de
jouir des loisirs de Rome, traita avec eux aux conditions arrêtées par son
père, leur imposant en plus l'obligation de rendre les transfuges et les
captifs pris depuis, et de fournir tous les ans une certaine quantité de
blé dont plus tard il leur fit remise. Il reçut d'eux des armes ; treize
mille soldats de la part des Quades, et un moins grand nombre de la part
des Marcomans ; soldats en échange desquels il leur fit grâce de ceux qui
devaient être fournis chaque année. Il leur enjoignit encore de ne pas
avoir de réunions fréquentes ni en divers endroits du pays, mais seulement
une fois par mois et dans un seul lieu, en présence d'un centurion romain
; et, de plus, de ne faire la guerre ni aux Iazyges, ni aux Burres, ni aux
Vandales. Moyennant ces conditions, il fit la paix avec eux et abandonna
toutes les forteresses qu'il occupait dans leur pays au-delà du territoire
qui leur avait été retranché.
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