|
[71,19] ὅτι ὁ Μᾶρκος τοὺς πρεσβευομένους τῶν ἐθνῶν ἐδέχετο οὐκ
ἐπὶ τοῖς αὐτοῖς πάντας, ἀλλ´ ὥς που ἕκαστοι αὐτῶν ἢ πολιτείαν
ἢ ἀτέλειαν ἢ ἀίδιον ἢ καὶ πρὸς χρόνον τινὰ ἄνεσιν τοῦ φόρου λαβεῖν
ἢ καὶ τὴν τροφὴν ἀθάνατον ἔχειν ἄξιοι ἦσαν. καὶ ἐπειδὴ οἱ
Ἰάζυγες χρησιμώτατοι αὐτῷ ἐγίγνοντο, πολλὰ καὶ ἐκ τῶν ἐπιτεταγμένων
σφίσιν ἀφῆκε, μᾶλλον δὲ πάντα πλὴν τῶν κατά τε τὰς
συνόδους αὐτῶν καὶ κατὰ τὰς ἐπιμιξίας συγκειμένων, τοῦ τε μὴ
ἰδίοις πλοίοις σφᾶς χρῆσθαι καὶ τοῦ τῶν νήσων τῶν ἐν τῷ Ἴστρῳ
ἀπέχεσθαι. καὶ ἐφῆκεν αὐτοῖς πρὸς τοὺς Ῥοξολάνους διὰ τῆς Δακίας
ἐπιμίγνυσθαι, ὁσάκις ἂν ὁ ἄρχων αὐτῆς ἐπιτρέψῃ σφίσιν.
| [71,19] Marc-Antonin ne recevait pas de la même manière les ambassadeurs de
toutes les nations qui s'adressaient à lui, mais selon que chacune d'elles
méritait de recevoir soit le droit de cité romaine, soit l'immunité, soit
une remise, perpétuelle ou temporaire, du tribut, soit un subside à
perpétuité. Aussi, les Iazyges lui ayant été fort utiles, il leur fit
remise de plusieurs ou plutôt de toutes les conditions imposées, à
l'exception de celles qui se rapportaient aux réunions et au commerce, à
la défense de faire usage de leurs propres barques et à l'interdiction des
îles de l'Ister. Il leur permit de faire le commerce avec les Roxolans, à
travers la Dacie, toutes les fois qu'ils y seraient autorisés par le
gouverneur de cette province.
| [71,20] ὅτι τοῖς Κουάδοις καὶ τοῖς Μαρκομάνοις πρεσβευσαμένοις
δύο μυριάδες ἑκατέροις στρατιωτῶν ἐν τείχεσιν ὄντες οὔτε νέμειν
οὔτε γεωργεῖν οὔτ´ ἄλλο τι μετὰ ἀδείας ποιεῖν - - -, ἀλλὰ καὶ αὐτομόλους
παρ´ αὐτῶν καὶ αἰχμαλώτους τῶν σφετέρων πολλοὺς
ὑπεδέχοντο, μὴ πάνυ τι αὐτοὶ ταλαιπωρούμενοι διὰ τὸ καὶ βαλανεῖα
καὶ πάντα ἀφθόνως ἔχειν τὰ ἐπιτήδεια, ὥστε τοὺς Κουάδους
μὴ φέροντας τὸν ἐπιτειχισμὸν μεταναστῆναι πανδημεὶ πρὸς Σεμνόνας
ἐπιχειρῆσαι. ὁ δὲ Ἀντωνῖνος προμαθὼν τὴν διάνοιαν αὐτῶν,
τὰς διόδους ἀποφράξας ἐκώλυσεν. οὕτως οὐ τὴν χώραν αὐτῶν
προσκτήσασθαι ἀλλὰ τοὺς ἀνθρώπους τιμωρήσασθαι ἐπεθύμει.
| [71,20] Les Quades et les Marcomans envoyèrent des ambassadeurs se plaindre
que vingt mille soldats, en garnison chez chacun de ces peuples, dans les
forteresses, ne leur laissaient la liberté ni de faire paître leurs
troupeaux, ni de cultiver la terre, ni de se livrer en sûreté à aucune
occupation, et que ces soldats recevaient les transfuges et un grand
nombre de captifs, bien qu'ils fussent loin de mener une vie malheureuse,
attendu qu'ils avaient les bains et tout le nécessaire en abondance ; de
sorte que les Quades, ne pouvant supporter des forteresses qui s'élevaient
contre eux, tentèrent d'émigrer en masse chez les Semnons. Mais
Marc-Antonin, ayant eu connaissance de leur intention, les arrêta en
fermant les routes qui leur livraient passage. Voilà quels étaient les
sentiments qui animaient Marc-Antonin, non à s'emparer du pays de ce
peuple, mais à se venger de lui.
| | |