[68,25] καὶ ἐσώθησαν γὰρ ὅμως καὶ ἐκ τούτων,
ἅτε καὶ ἐν ἀμυθήτῳ πλήθει, συχνοί, οὐδὲ ἐκεῖνοι πάντες ἀπαθεῖς
ὑπεχώρησαν. συχνοὶ μὲν γὰρ σκελῶν συχνοὶ δὲ ὤμων ἐστερήθησαν,
ἄλλοι κεφαλῆς - - - ἄλλοι αἷμα ἤμουν, ὧν εἷς καὶ ὁ Πέδων ὁ ὕπατος
ἐγένετο· καὶ εὐθύς τε γὰρ ἀπέθανε. συνελόντι δὲ εἰπεῖν, οὐδὲν τὸ
παράπαν βιαίου πάθους τότε τοῖς ἀνθρώποις ἐκείνοις οὐ συνηνέχθη.
καὶ ἐπὶ πολλὰς μὲν ἡμέρας καὶ νύκτας σείοντος τοῦ θεοῦ ἐν ἀπόροις
καὶ ἀμηχάνοις ἦσαν οἱ ἄνθρωποι, οἱ μὲν ὑπὸ τῶν ἐρειπομένων
οἰκοδομημάτων καταχωννύμενοι καὶ φθειρόμενοι, οἱ δὲ καὶ λιμῷ
ἀπολλύμενοι, ὅσοις συνέβη ἐν διακένῳ τινί, τῶν ξύλων οὕτω κλιθέντων,
ἢ καὶ ἐν ἁψιδοειδεῖ τινι μεταστυλίῳ σωθῆναι. καταστάντος
δέ ποτε τοῦ κακοῦ θαρσήσας τις ἐπιβῆναι τῶν πεπτωκότων γυναικὸς
ζώσης ᾔσθετο. αὕτη δὲ ἦν οὐ μόνη, ἀλλὰ καὶ βρέφος εἶχε,
καὶ τρέφουσα τῷ γάλακτι καὶ ἑαυτὴν καὶ τὸ παιδίον ἀντήρκεσεν.
ἐκείνην τε οὖν ἀνορύξαντες ἀνεσώσαντο μετὰ τοῦ τέκνου, κἀκ τούτου
καὶ τἆλλα ἀνηρεύνων, ἐν οἷς ζῶντα μὲν οὐδένα ἔτι, πλὴν παιδίου
πρὸς μαστῷ τὴν μητέρα καὶ τεθνηκυῖαν θηλάζοντος, εὑρεῖν
ἠδυνήθησαν, τοὺς δὲ νεκροὺς ἐξέλκοντες οὐκέτ´ οὐδὲ ἐπὶ τῇ σφετέρᾳ
σωτηρίᾳ ἔχαιρον.
τοσαῦτα μὲν τότε πάθη τὴν Ἀντιόχειαν κατειλήφει· Τραϊανὸς
δὲ διέφυγε μὲν διὰ θυρίδος ἐκ τοῦ οἰκήματος ἐν ᾧ ἦν, προσελθόντος
αὐτῷ μείζονός τινος ἢ κατὰ ἄνθρωπον καὶ ἐξαγαγόντος αὐτόν,
ὥστε μικρὰ ἄττα πληγέντα περιγενέσθαι, ὡς δ´ ἐπὶ πλείους ἡμέρας
ὁ σεισμὸς ἐπεῖχεν, ὑπαίθριος ἐν τῷ ἱπποδρόμῳ διῆγεν. ἐσείσθη δὲ
καὶ αὐτὸ τὸ Κάσιον οὕτως ὥστε τὰ ἄκρα αὐτοῦ καὶ ἐπικλίνεσθαι
καὶ ἀπορρήγνυσθαι καὶ ἐς αὐτὴν τὴν πόλιν ἐσπίπτειν δοκεῖν. ὄρη
τε ἄλλα ὑφίζησε, καὶ ὕδωρ πολὺ μὲν οὐκ ὂν πρότερον ἀνεφάνη,
πολὺ δὲ καὶ ῥέον ἐξέλιπε.
| [68,25] 25. Néanmoins quelques-uns d'entre eux, sur cette population innombrable,
parvinrent à se sauver ; mais tous ne s'en tirèrent pas sans souffrance.
Quelques-uns y eurent ou les jambes, ou les épaules, ou la tête mutilée.
D'autres vomirent le sang ; parmi eux fut le consul Pédon, qui même
faillit en mourir. En un mot, il n'y eut absolument aucun fléau dont la
violence ne se fît alors sentir. La divinité ayant prolongé le tremblement
pendant plusieurs jours et plusieurs nuits, les habitants étaient en proie
à l'incertitude et à l'embarras, les uns engloutis et tués par la ruine
des édifices, les autres, à qui, soit un espace vide formé par
l'inclinaison des bois, soit la voûte d'un entrecolonnement, permit de
conserver la vie, mourant par la faim. Lorsque le fléau eut enfin cessé,
un homme, ayant eu la hardiesse de s'avancer sur les ruines, s'aperçut
qu'il y avait une femme vivante. Cette femme n'était pas seule, elle avait
un enfant, et s'était soutenue en se nourrissant, elle et son enfant, de
son propre lait. Après avoir écarté les décombres, on la rappela à la vie,
ainsi que son enfant; puis on se mit à fouiller les autres endroits, et on
n'y put trouver être vivant, excepté un enfant attaché à la mamelle de sa
mère déjà morte, qu'il tétait encore. En retirant les morts, on n'avait
plus de joie d'avoir conservé la vie. Tels furent les malheurs qui
accablèrent alors Antioche ; quant à Trajan, il s'échappa par une fenêtre
de la maison où il était, guidé par un homme d'une taille au-dessus de la
taille ordinaire des hommes, qui s'était approché de lui, en sorte qu'il
en fut quitte pour quelques blessures légères ; mais, comme le tremblement
dura plusieurs jours, il se tint dans le cirque en plein air. Le Casius
lui-même fut tellement ébranlé, que sa cime sembla se pencher et se briser
jusqu'à tomber sur la ville. D'autres montagnes aussi s'affaissèrent ; de
l'eau sortit en abondance là où il n'y en avait pas auparavant, comme
aussi elle tarit dans des lieux où elle coulait en abondance.
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