[68,22] ὅτι τοῦ Τραϊανοῦ ἐς Μεσοποταμίαν ἐλθόντος, καὶ τοῦ Μάννου
ἐπικηρυκευσαμένου, καὶ τοῦ Μανισάρου πρέσβεις ὑπὲρ εἰρήνης
διὰ τὸ τὸν Ὀρρόην ἐπιστρατεύειν αὐτῷ πέμψαντος καὶ τῆς τε
Ἀρμενίας καὶ τῆς Μεσοποταμίας ἑαλωκυίας ἀποστῆναι ἑτοίμως
ἔχοντος, οὔτε ἐκείνῳ πιστεύσειν τι ἔφη πρὶν ἂν ἐλθὼν πρὸς αὐτόν,
ὥσπερ ὑπισχνεῖτο, τοῖς ἔργοις τὰς ἐπαγγελίας βεβαιώσῃ, καὶ τὸν
Μάννον ὑπώπτευεν ἄλλως τε καὶ ὅτι συμμαχίαν Μηβαρσάπῃ τῷ
τῆς Ἀδιαβηνῆς βασιλεῖ πέμψας πᾶσαν αὐτὴν ὑπὸ τῶν Ῥωμαίων
ἀπεβεβλήκει· διόπερ οὐδὲ τότε ἐπιόντας αὐτοὺς ὑπέμεινεν, ἀλλ´ ἐς
τὴν Ἀδιαβηνὴν πρὸς ἐκείνους ἐξεχώρησε. καὶ οὕτω τά τε Σίγγαρα
καὶ ἄλλα τινὰ ἀμαχεὶ διὰ τοῦ Λουσίου κατεσχέθη.
| [68,22] 22. Lorsqu'il fut arrivé en Mésopotamie, Trajan, à qui Mannos avait fait
des ouvertures, et à qui Manisaros, en guerre avec Osroès, avait envoyé
des ambassadeurs pour obtenir la paix, se disant prêt à évacuer l'Arménie
et la Mésopotamie dont il s'était emparé, Trajan, dis-je, répondit à
Manisaros qu'il n'aurait foi en lui que lorsqu'il serait venu, selon sa
promesse, confirmer ses engagements par des actes ; quant à Mannos, il se
défiait de lui, entre autres raisons, parce que, après avoir envoyé des
troupes au secours de Mébarsapès, roi de l'Adiabène, il les avait toutes
perdues sous les coups des Romains. C'est pourquoi il n'attendit pas leur
arrivée et il s'avança contre eux en Adiabène. Ce fut dans de telles
circonstances que Singara, entre autres places, tomba, sans opposer de
résistance, au pouvoir de Lusius.
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