[68,21] ὅτι ὁ Τραϊανὸς φρουρὰς ἐν τοῖς ἐπικαίροις καταλιπὼν ἦλθεν ἐς
Ἔδεσσαν, κἀνταῦθα πρῶτον Αὔγαρον εἶδεν. πρότερον μὲν γὰρ καὶ
πρέσβεις καὶ δῶρα τῷ βασιλεῖ πολλάκις ἔπεμψεν, αὐτὸς δὲ ἄλλοτε
κατ´ ἄλλας προφάσεις οὐ παρεγένετο, ὥσπερ οὐδὲ ὁ Μάννος ὁ τῆς
Ἀραβίας τῆς πλησιοχώρου οὐδὲ ὁ Σποράκης ὁ τῆς Ἀνθεμουσίας
φύλαρχος. τότε δὲ τὰ μὲν καὶ ὑπὸ τοῦ υἱέος Ἀρβάνδου καλοῦ καὶ
ὡραίου ὄντος καὶ διὰ τοῦτο τῷ Τραϊανῷ ᾠκειωμένου πεισθείς, τὰ
δὲ καὶ τὴν παρουσίαν αὐτοῦ φοβηθείς, ἀπήντησέ τε αὐτῷ προσιόντι
καὶ ἀπελογήσατο, συγγνώμης τε ἔτυχεν· ὁ γὰρ παῖς λαμπρόν οἱ
ἱκέτευμα ἦν. καὶ ὁ μὲν φίλος τε ἐκ τούτου τῷ Τραϊανῷ ἐγένετο
καὶ εἱστίασεν αὐτόν, ἔν τε τῷ δείπνῳ παῖδα ἑαυτοῦ ὀρχησόμενον
βαρβαρικῶς πως παρήγαγεν.
| [68,21] 21. Trajan, après avoir laissé garnison dans les lieux propices, vint à
Edesse et y vit Augaros pour la première fois. Jusque-là, en effet,
Augaros avait souvent envoyé des ambassadeurs et des présents ; mais,
tantôt sous un prétexte, tantôt sous un autre, il ne s'était pas présenté
en personne, non plus que Mannos, chef de l'Arabie limitrophe, et
Sporacès, chef de l'Anthémusie. Alors, cédant aux instances de son fils
Arbandès, jeune et beau garçon, qui avait, par ces avantages, gagné
l'amitié de Trajan, et aussi redoutant la présence de ce prince, il se
rendit au-devant de lui à son arrivée, se justifia et obtint son pardon ;
car son fils était une éloquente supplique. A partir de ce moment, Augaros
devint l'ami de Trajan et il lui donna un banquet ; pendant le repas, il
amena son fils pour danser une danse à la manière des barbares.
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