[68,20] ἐκπηδήσαντος οὖν ὀργῇ καὶ ἐκεῖθεν ἐκ τοῦ στρατοπέδου μετεπέμψατο
αὐτὸν ὁ Τραϊανός, καὶ ἀναβὰς αὖθις ἐπὶ τὸ βῆμα ἐκέλευσεν αὐτῷ πάντων
ἀκουόντων εἰπεῖν ὅσα ἤθελεν, ἵνα μὴ ἀγνοήσαντές τινες τὰ κατὰ μόνας
σφίσιν εἰρημένα λογοποιήσωσί τινα διάφορα. ἀκούσας τοῦτο ὁ
Παρθαμάσιρις οὐκέτι τὴν ἡσυχίαν ἦγεν, ἀλλὰ μετὰ πολλῆς παρρησίας
ἄλλα τέ τινα εἶπε καὶ ὅτι οὐχ ἡττηθεὶς οὐδὲ ζωγρηθεὶς ἀλλ´
ἑκὼν ἀφίκετο, πιστεύσας ὅτι οὔτε τι ἀδικηθήσεται καὶ τὴν βασιλείαν
ἀπολήψεται ὥσπερ καὶ ὁ Τιριδάτης παρὰ τοῦ Νέρωνος. καὶ αὐτῷ
ὁ Τραϊανὸς πρός τε τἆλλα ἀντέλεξεν ὅσα ἥρμοζεν, καὶ Ἀρμενίαν
μὲν οὐδενὶ προήσεσθαι ἔφη (Ῥωμαίων τε γὰρ εἶναι καὶ ἄρχοντα
Ῥωμαῖον ἕξειν), ἐκείνῳ μέντοι ἀπελθεῖν ὅποι βούλεται ἐπιτρέψειν.
καὶ τὸν μὲν Παρθαμάσιριν μετὰ τῶν Πάρθων 〈τῶν〉 συνόντων οἱ
ἀπέπεμψεν, ἀγωγούς σφισιν ἱππέας, ὅπως μήτε τινὶ συγγένωνται
μήτε τι νεοχμώσωσι, δούς· τοὺς δὲ Ἀρμενίους πάντας τοὺς μετ´
αὐτοῦ ἐλθόντας προσέταξε κατὰ χώραν, ὡς καὶ αὑτοῦ ἤδη ὄντας, μεῖναι.
| [68,20] 20. Etant donc sorti précipitamment avec colère, il fut ramené du milieu
du camp par l'ordre de Trajan, qui, monté de nouveau sur son tribunal, lui
commanda de dire en présence de tous ce qu'il voulait, afin d'éviter que
quelques-uns, dans l'ignorance de ce qui aurait été dit en particulier,
n'en publiassent quelque récit différent de la vérité. A ces mots,
Parthamasiris ne se contint plus ; entre autres paroles d'une grande
liberté, il dit que ce n'était ni après avoir essuyé une défaite, ni après
avoir été fait prisonnier qu'il était venu, que c'était de sa propre
volonté, dans la croyance qu'il n'aurait à subir aucune injure, et qu'il
recouvrerait son royaume comme Tiridate l'avait recouvré de Néron, Trajan,
sur les autres points, lui fit la réponse qui convenait ; quant à
l'Arménie, il déclara qu'il ne l'abandonnerait à personne (elle
appartenait aux Romains et aurait un gouverneur romain) ; il lui accordait
néanmoins la permission de se retirer où il lui plairait. Il congédia
Parthamasiris avec les Parthes qui l'accompagnaient, en leur donnant pour
escorte des cavaliers destinés à les empêcher de communiquer avec personne
et de tenter aucun mouvement ; il ordonna de plus à tous les Arméniens qui
étaient venus avec lui, de demeurer dans leur patrie, attendu qu'ils
étaient, dès à présent, ses sujets.
|