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[60,27] ταῦτα μὲν δὴ τοιαῦτά ἐστι. τοῦ δ´ ἐνιαυτοῦ ἐκείνου ἐξελθόντος
Οὐαλέριός τε Ἀσιατικὸς τὸ δεύτερον καὶ Μᾶρκος Σιλανὸς ὑπάτευσαν.
καὶ οὗτος μὲν ἐφ´ ὅσον ᾑρέθη ἦρξεν, Ἀσιατικὸς δὲ ἀπεδείχθη μὲν
ὡς καὶ δι´ ἔτους ὑπατεύσων, ὃ καὶ ἐπ´ ἄλλων ἐγίγνετο,
οὐ μέντοι καὶ ἐποίησε τοῦτο, ἀλλ´ ἀφῆκε τὴν ἀρχὴν ἐθελούσιος.
καὶ αὐτὸ καὶ ἕτεροί τινες ἔπραξαν· ἀλλ´ ἐκεῖνοι μὲν ὑπὸ πενίας
(τὰ γὰρ ἀναλώματα τὰ ἐν ταῖς ἱπποδρομίαις γιγνόμενα ἐπὶ πολὺ
ἐκεχωρήκει· τετράκις γὰρ καὶ εἰκοσάκις ὡς πλήθει ἡμιλλῶντο), ὁ
δ´ Ἀσιατικὸς ὑπ´ αὐτοῦ τοῦ πλούτου, ὑφ´ οὗπερ καὶ ἀπέθανεν·
ἐπεὶ γὰρ ἔν τε πολλῇ περιουσίᾳ ἦν καὶ ἐκ τοῦ δεύτερον ὑπατεύειν
καὶ ἐπαχθὴς καὶ ἐπίφθονος πολλοῖς ἐγεγόνει, καταλῦσαι τρόπον τινὰ
αὐτὸς ἑαυτὸν ἠθέλησεν ὡς καὶ ἧττόν τι παρὰ τοῦτο κινδυνεύσων.
καὶ ὁ μὲν ἐξηπατήθη, ὁ δὲ Οὐινίκιος ὑπὸ μὲν τοῦ Κλαυδίου οὐδὲν
ἔπαθεν (ἦν μὲν γὰρ διαπρεπὴς ἀνήρ, τὴν δὲ δὴ ἡσυχίαν ἄγων
καὶ τὰ ἑαυτοῦ πράττων ἐσώζετο), ὑπὸ δὲ τῆς Μεσσαλίνης, ὑποψίᾳ
τε ὅτι τὴν {τε} γυναῖκα αὐτοῦ τὴν Ἰουλίαν ἀπεκτόνει, καὶ ὀργῇ
ὅτι οὐκ ἠθέλησέν οἱ συγγενέσθαι, φαρμάκῳ διεφθάρη. καὶ οὕτω
ταφῆς τε δημοσίας καὶ ἐπαίνων ἠξιώθη· πολλοῖς γὰρ δὴ καὶ ταῦτ´
ἐδίδοτο. Ἀσίνιος δὲ δὴ Γάλλος ὁ τοῦ Δρούσου πρὸς μητρὸς ἀδελφὸς
ἐπεβούλευσε μὲν τῷ Κλαυδίῳ, οὐκ ἀπέθανε δὲ ἀλλ´ ὑπερωρίσθη.
αἴτιον δὲ ἴσως μὲν καὶ ἐκεῖνο ὅτι μήτε στράτευμα προπαρασκευάσας
μήτε χρήματα προαθροίσας, ἀλλ´ ὑπ´ ἀνοίας πολλῆς,
ὡς καὶ ἑκουσίων τῶν Ῥωμαίων διὰ τὸ γένος ἄρξων, ἐθρασύνετο·
τὸ δὲ δὴ πλεῖστον ὅτι καὶ σμικρότατος καὶ δυσειδέστατος ὤν,
κἀκ τούτου καταφρονηθείς, γέλωτα μᾶλλον ἢ κίνδυνον ὦφλεν.
| [60,27] Cette année écoulée, Valérius Asiaticus fut consul
pour la seconde fois, et M. Silanus pour la première.
Ce dernier exerça sa charge pendant tout le temps pour
lequel il avait été nommé ; Asiaticus avait été désigné
consul pour l'année entière, ce qui se pratiquait pour
d'autres aussi; au lieu de cela, il abdiqua volontairement
cette charge, ce que d'autres avaient fait encore. Mais
ceux-là l'avaient fait à cause de leur pauvreté (les dépenses
pour les jeux du cirque étaient montées fort haut, et la
plupart du temps il y avait vingt-quatre courses); Asiaticus
le fit à cause de ses richesses, qui causèrent sa mort.
Comme il avait de grands biens, et que son deuxième consulat
l'avait rendu incommode et odieux à beaucoup de
monde, il voulut se rabaisser, et, pour ainsi dire, s'amoindrir
lui-même, dans l'espoir d'être ainsi moins.exposé au
danger. Son attente fut trompée. Pour Vinicius, Claude
ne lui fit aucun mal (c'était un homme illustre, et il vivait
en sûreté, tranquillement occupé de ses propres affaires);
mais Messaline, ayant conçu des soupçons contre lui,
parce qu'elle avait tué sa femme Julie, irritée, en outre,
de ce qu'il avait refusé d'avoir commerce avec elle, le fit
périr par le poison. Aussi fut-il honoré de funérailles aux
frais de l'État, et d'une oraison funèbre, honneur qui,
du reste, était accordé à beaucoup de monde. Quant
à Asinius Gallus, frère utérin de Drusus, il ourdit une
conspiration contre Claude; néanmoins il ne fut pas mis
à mort, mais condamné à l'exil. La cause en fut, sans
doute, qu'il n'avait pour cela ni réuni d'armée, ni amassé
d'argent, et que l'excès de la folie, lui persuadant que
les Romains, en considération de sa naissance, lui accorderaient
volontairement la souveraineté, l'avait seul
poussé à cette audace; mais ce fut plutôt que, méprisé
pour la petitesse de sa taille et pour sa laideur, il était
un sujet de risée, loin d'être un sujet d'inquiétude.
| [60,28] οὐ μὴν ἀλλὰ ταῦτα μὲν καὶ πάνυ τοῦ Κλαυδίου ἐπῄνουν, καὶ
νὴ Δία καὶ ἐκεῖνο ὅτι ἐντυχόντος τινὸς τοῖς δημάρχοις κατὰ τοῦ
ἐξελευθερώσαντος αὐτόν, καὶ ὑπηρέτην ἐπ´ αὐτὸν αἰτήσαντος καὶ
λαβόντος, ἠγανάκτησε, καὶ ἐκεῖνόν τε καὶ τοὺς συνεξετασθέντας
αὐτῷ ἐκόλασε, καὶ προσέτι καὶ ἀπηγόρευσε μηδὲ τοῖς οὕτω κατὰ
τῶν δεσποτευσάντων αὐτῶν βοηθεῖν, εἰ δὲ μή, στέρεσθαι τοῦ δίκην
αὐτοὺς ἑτέροις λαγχάνειν. δουλεύοντα μέντοι αὐτὸν τῇ τε γυναικὶ
καὶ τοῖς ἀπελευθέροις ὁρῶντες ἤσχαλλον, ἄλλως τε καὶ ἐπειδὴ
σπουδασάντων ποτὲ τῶν τε ἄλλων καὶ αὐτοῦ τοῦ Κλαυδίου τὸν
Σαβῖνον τὸν τῶν Κελτῶν ἐπὶ τοῦ Γαΐου ἄρξαντα ἐν μονομαχίᾳ
τινὶ ἀποκτεῖναι, ἡ Μεσσαλῖνα ἔσωσε· καὶ γὰρ ἐκείνῳ ἐπλησίαζε.
τοῦτό τε οὖν αὐτοὺς ἠνία, καὶ ὅτι τὸν Μνηστῆρα ἀποσπάσασα
ἀπὸ τοῦ θεάτρου εἶχε, καὶ ὁπότε γε λόγος τις ἐν τῷ δήμῳ περὶ
αὐτοῦ ὅτι μὴ ὀρχοῖτο γίγνοιτο, θαῦμά τε ὁ Κλαύδιος ἐποιεῖτο καὶ
ἀπελογεῖτο τά τε ἄλλα καὶ ὀμνὺς ὅτι μὴ συνείη αὐτῷ. πιστεύοντες
γὰρ ὄντως ἀγνοεῖν αὐτὸν τὰ γιγνόμενα, ἐλυποῦντο μὲν ὅτι μόνος
οὐκ ἠπίστατο τὰ ἐν τῷ βασιλείῳ δρώμενα, ὅσα καὶ ἐς τοὺς πολεμίους
ἤδη διεπεφοιτήκει, οὐ μὴν καὶ ἐξελέγχειν αὐτὰ ἤθελον, τὸ
μέν τι τὴν Μεσσαλῖναν αἰδούμενοι, τὸ δὲ καὶ τοῦ Μνηστῆρος φειδόμενοι·
ὅσον γὰρ ἐκείνῃ διὰ τὸ κάλλος, τοσοῦτον τῷ δήμῳ διὰ
τὴν τέχνην ἤρεσκεν. οὕτω γάρ που δεινὸς σοφιστὴς ἐν τῇ ὀρχήσει
ἦν ὥστε τοῦ ὁμίλου μεγάλῃ ποτὲ σπουδῇ δρᾶμά τι αὐτὸν ἐπιβόητον
ὀρχήσασθαι δεομένου, παρακῦψαί τε ἐκ τῆς σκηνῆς καὶ
εἰπεῖν ὅτι "οὐ δύναμαι τοῦτο ποιῆσαι· τῷ γὰρ Ὀρέστῃ συγκεκοίμημαι".
ὁ δ´ οὖν Κλαύδιος ταῦτά τε οὕτως ἔπραττε, καὶ ἐπειδὴ πλῆθός
τε δικῶν ἀμύθητον ἦν καὶ οὐκ ἀπήντων ἐπ´ αὐτὰς οἵ τι προσδοκῶντες
ἐλαττωθήσεσθαι, προεῖπε διὰ προγράμματος ὅτι καὶ κατὰ
ἀπόντων αὐτῶν ἐντὸς ῥητῆς τινος ἡμέρας δικάσει, καὶ ἐνεπέδωσε τοῦτο.
| [60,28] Claude obtint pour cet acte des éloges sans réserve,
et aussi, par Jupiter! parce qu'un affranchi ayant,
non content de citer devant les tribuns du peuple le patron
qui lui avait donné la liberté, demandé et obtenu
l'assistance d'un licteur, il s'en montra indigné, punit
l'affranchi et ceux qui lui avaient prêté leur concours, et
défendit que, par la suite, personne prêtât aide à des affranchis
qui présenteraient pareilles requêtes contre leurs
anciens maîtres, sous peine d'être privé à jamais du droit
d'intenter une accusation. On n'en était pas moins chagrin
de le voir esclave de sa femme et de ses affranchis,
surtout depuis le jour où plusieurs citoyens, et Claude lui-même,
ayant cherché à faire périr, dans un combat de
gladiateurs, Sabinus, gouverneur de la Gaule sous Caius,
Messaline lui avait sauvé la vie; Sabinus, en effet, était
son amant. Les Romains étaient affligés de cela, et aussi
de ce que Messaline retenait près d'elle Mnester, qu'elle
avait enlevé au théâtre, et parce que, toutes les fois que
le peuple parlait des motifs qui empêchaient Mnester
de danser, Claude en témoignait sa surprise et protestait
avec serment, entre autres choses, qu'il n'avait pas
de relations avec lui. Comme on croyait qu'il n'avait
réellement pas connaissance de ce qui se passait, on était
peiné qu'il fût le seul à ignorer les désordres de la maison
impériale, désordres dont le bruit s'était déjà répandu
jusque chez les ennemis; mais on ne voulait pas l'en
avertir, par respect pour Messaline, et par crainte de
nuire à Mnester, qui, s'il était agréable à Messaline pour
sa beauté, ne l'était pas moins au peuple pour son talent.
En effet, il était si habile danseur, qu'un jour, les
spectateurs l'ayant prié avec de grandes instances de
danser une pièce célèbre, il les regarda de la scène et
répondit : « Je ne saurais, car j'ai couché avec Oreste. »
Tels étaient donc les actes de Claude ; de plus, comme
le nombre des procès était infini, et que ceux qui craignaient
de succomber ne se rendaient pas à l'appel de
leur cause, il avertit par un édit les parties intéressées
que, passé un certain jour, qu'il fixa, il statuerait sur
elles, même en leur absence, et il tint parole.
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