HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LX

Chapitre 29-30

  Chapitre 29-30

[60,29] Ἐν δὲ τῷ ἑξῆς ἔτει τε Κλαύδιος τὸ τέταρτον καὶ Οὐιτέλλιος Λούκιος τὸ τρίτον, ὀκτακοσιοστοῦ τῇ Ῥώμῃ ἔτους ὄντος, ὑπάτευσαν. καὶ ἐξήλασε μὲν Κλαύδιός τινας καὶ ἐκ τῆς βουλῆς, ὧν οἱ πλείονες οὐκ ἄκοντες ἐξέπεσον ἀλλ´ ἐθελονταὶ διὰ πενίαν παρέμενοι, ἀντεσήγαγε δὲ ὁμοίως πολλούς. ἐπειδή τε Σουρδίνιός τις Γάλλος βουλεῦσαι δυνάμενος ἐς τὴν Καρχηδόνα ἐξῴκησε, σπουδῇ τε αὐτὸν μετεπέμψατο, καὶ ἔφη ὅτι "χρυσαῖς σε πέδαις δήσω." καὶ μὲν οὕτω τῷ ἀξιώματι πεδηθεὶς κατὰ χώραν ἔμεινε· τοὺς μέντοι ἀλλοτρίους ἀπελευθέρους Κλαύδιος, εἴ που κακουργοῦντας λάβοι, δεινῶς τιμωρῶν, τοῖς ἰδίοις οὕτω προσέκειτο ὥσθ´ ὑποκριτοῦ τινος ἐν τῷ θεάτρῳ ποτὲ τοῦτο δὴ τὸ θρυλούμενον εἰπόντος ὅτι "ἀφόρητός ἐστιν εὐτυχῶν μαστιγίας", καὶ τοῦ τε δήμου παντὸς ἐς Πολύβιον τὸν ἀπελεύθερον αὐτοῦ ἀποβλέψαντος, καὶ ἐκείνου ἐκβοήσαντος ὅτι αὐτὸς μέντοι ποιητὴς εἶπεν ὅτι "βασιλεῖς ἐγένοντο χοἱ πρὶν ὄντες αἰπόλοι", οὐδὲν δεινὸν αὐτὸν εἰργάσατο. μηνυθέντων δέ τινων ὡς ἐπιβουλεύοιεν αὐτῷ, τοὺς μὲν ἄλλους ἐν οὐδενὶ λόγῳ ἐποιήσατο, εἰπὼν ὅτι "οὐ τὸν αὐτὸν χρὴ τρόπον ψύλλαν τε καὶ θηρίον ἀμύνεσθαι", δὲ Ἀσιατικὸς ἐκρίθη μὲν παρ´ αὐτῷ καὶ ὀλίγου δὲ δεῖν ἀπέφυγεν. ἀρνουμένου γὰρ αὐτοῦ καὶ λέγοντος ὅτι "οὐκ οἶδα οὐδὲ γνωρίζω τῶν καταμαρτυρούντων μου τούτων οὐδένα", ἐρωτηθεὶς στρατιώτης φάσκων αὐτῷ συγγεγονέναι ὅστις Ἀσιατικὸς εἴη, φαλακρόν τινα προσεστῶτα κατὰ τύχην ἔδειξε· τοῦτο γὰρ αὐτοῦ τὸ σύμβολον μόνον ἠπίστατο. γέλωτος οὖν ἐπὶ τούτῳ πολλοῦ γενομένου, καὶ τοῦ Κλαυδίου ἀπολύειν αὐτὸν μέλλοντος, Οὐιτέλλιος τῇ Μεσσαλίνῃ χαριζόμενος παρακεκλῆσθαι ἔφη ὑπ´ αὐτοῦ ἵν´ ὅπως ἂν βουληθῇ ἀποθάνῃ. ἀκούσας δὲ τοῦτ´ ἐκεῖνος ἐπίστευσέ τε αὐτὸν ὄντως ἑαυτοῦ διὰ τὸ συνειδὸς κατεγνωκέναι, καὶ κατεχρήσατο. ἀνεφάνη δὲ καὶ νησίδιόν τι ἐν τῷ ἔτει τούτῳ παρὰ τῇ Θήρᾳ τῇ νήσῳ, οὐκ ὂν πρότερον. ἐπειδή τε πολλοὶ δούλους ἀρρωστοῦντας οὐδεμιᾶς θεραπείας ἠξίουν ἀλλὰ καὶ ἐκ τῶν οἰκιῶν ἐξέβαλλον, ἐνομοθέτησε πάντας τοὺς ἐκ τοῦ τοιούτου περιγενομένους ἐλευθέρους εἶναι. [60,29] L'année suivante, qui fut la huit-centième de Rome, furent consuls, Claude pour la quatrième fois, et L. Vitellius pour la troisième. Claude raya du sénat plusieurs membres qui, la plupart, loin de répugner à cette dégradation, la subirent volontiers à cause de leur pauvreté, et il en mit plusieurs autres en leur place. Un certain Surdinius Gallus, à qui ses moyens permettaient de faire partie du sénat; s'étant retiré à Carthage, il s'empressa de l'envoyer quérir, et lui dit : « Je t'attacherai par des chaînes d'or. » Ainsi Surdinius, enchaîné par sa dignité, demeura à Rome. Bien que Claude châtiât avec rigueur les affranchis des autres, quand il les prenait à mal faire, il était tellement indulgent pour les siens qu'un jour, au théâtre, un acteur ayant prononcé ce mot bien connu : "Insupportable est le marchand d'étrivières que la fortune a élevé"; et Polybe, son affranchi, sur qui tout le peuple avait jeté les yeux, ayant reparti à haute voix : « Le même poète a dit aussi : "Rois sont devenus, qui auparavant étaient chevriers"; il ne lui fit aucun mal. Avant reçu avis que plusieurs avaient conspiré contre lui, il méprisa tous les autres accusés en disant : On ne se doit pas venger d'une puce comme on se venge d'une bête farouche; » Asiaticus fut, seul, jugé dans l'appartement du prince, et encore il s'en fallut bien peu qu'il ne fût absous. Car, comme Asiaticus niait le crime, et répétait sans cesse : "Je n'ai jamais vu, je ne reconnais aucun de ces témoins qui déposent contre moi", un soldat qui prétendait avoir été son complice, et à qui on demanda où était Asiaticus, montra un homme chauve qui, par hasard, se tenait à peu de distance de l'accusé; c'était, en effet, le seul signalement qu'il eût de sa personne. Un grand éclat de rire s'en étant suivi et Claude étant sur le point d'absoudre l'accusé, Vitellius, pour faire sa cour à Messaline, dit qu'Asiaticus l'avait supplié de faire en sorte qu'il eût le choix du genre de mort. Ces paroles persuadèrent à Claude qu'Asiaticus s'était véritablement condamné lui-même dans sa conscience, et il le fit périr. Il sortit des flots cette même année, auprès de l'île de Théra, un îlot qui n'y était pas auparavant. Comme il y avait des maîtres qui, loin de prendre soin de leurs esclaves malades, les chassaient de leurs maisons, Claude disposa que tous ceux de ces esclaves qui, ayant été chassés de la sorte, recouvreraient la santé, seraient libres.
[60,30] ἐν δὲ τῇ Βρεττανίᾳ περιστοιχισθέντος τοῦ Οὐεσπασιανοῦ ὑπὸ τῶν βαρβάρων ποτὲ καὶ κινδυνεύοντος φθαρῆναι, Τίτος υἱὸς αὐτοῦ περὶ τῷ πατρὶ δείσας τήν τε περίσχεσιν αὐτῶν παραλόγῳ τόλμῃ διέρρηξε, κἀκ τούτου φεύγοντάς σφας ἐπιδιώξας ἔφθειρεν. δὲ Πλαύτιος ἀπὸ τοῦ Βρεττανικοῦ πολέμου, ὡς καὶ καλῶς αὐτὸν χειρίσας καὶ κατορθώσας, καὶ ἐπῃνέθη ὑπὸ τοῦ Κλαυδίου καὶ ἐθριάμβευσε. ὅτι κατὰ τὴν ὁπλομαχίαν πολλοὶ καὶ τῶν ξένων ἀπελευθέρων καὶ οἱ αἰχμάλωτοι οἱ Βρεττανοὶ ἐμαχέσαντο· καὶ πολλοὺς ὅσους καὶ ἐν τούτῳ τῷ εἴδει τῆς θέας ἀνήλισκε, καὶ ἐπ´ αὐτῷ ἐσεμνύνετο. Γναῖος δὲ Δομίτιος Κορβούλων ἐν τῇ Κελτικῇ στρατηγῶν τά τε στρατεύματα συνεκρότησε, καὶ τῶν βαρβάρων ἄλλους τε καὶ οὓς ἐκάλουν Καύχους ἐκάκωσε. καὶ αὐτὸν ἐν τῇ πολεμίᾳ ὄντα Κλαύδιος ἀνεκάλεσε· τήν τε γὰρ ἀρετὴν αὐτοῦ καὶ τὴν ἄσκησιν μαθὼν οὐκ ἐπέτρεψεν αὐτῷ ἐπὶ πλέον αὐξηθῆναι. πυθόμενος δὲ τοῦτο Κορβούλων ἐπανῆλθε, τοσοῦτον μόνον ἀναβοήσας " μακάριοι οἱ πάλαι ποτὲ στρατηγήσαντες" ἐς δήλωσιν ὅτι τοῖς μὲν ἀκινδύνως ἀνδραγαθίζεσθαι ἐξῆν, αὐτὸς δ´ ὑπὸ τοῦ αὐτοκράτορος διὰ τὸν φθόνον ἐνεποδίσθη. τῶν μέντοι ἐπινικίων καὶ ὣς ἔτυχε. πιστευθεὶς δὲ πάλιν τὸ στράτευμα καὶ οὐδὲν ἧττον ἤσκει αὐτό, καὶ ἐπειδή γε εἰρήνουν, διετάφρευσε δι´ αὐτῶν πᾶν τὸ μεταξὺ τοῦ τε Ῥήνου καὶ τοῦ Μόσου, σταδίους ἑβδομήκοντα καὶ ἑκατὸν μάλιστα, ἵνα μὴ οἱ ποταμοὶ ἐν τῇ τοῦ ὠκεανοῦ πλημμυρίδι ἀναρρέοντες πελαγίζωσιν. [60,30] En Bretagne, cependant, Vespasien ayant été enfermé par les barbares et courant risque d'y périr, son fils, saisi de crainte pour son père, rompit le cercle ennemi par une hardiesse extraordinaire, et tailla en pièces les fuyards. Plautius, pour sa belle conduite et ses succès dans la guerre de Bretagne, obtint de Claude des éloges et le triomphe. {Dans le combat de gladiateurs, on mit aux prises plusieurs affranchis étrangers et les captifs bretons; un grand nombre fut moissonné dans cette sorte de spectacle, et Claude s'en fit gloire.} Cn. Domitius Corbulon, qui commandait en Germanie, rassembla ses troupes et incommoda, entre autres barbares, le peuple appelé les Cauques. Il était sur la terre ennemie, lorsqu'il fut rappelé par Claude; instruit de sa valeur et de la discipline qu'il appliquait, le prince ne lui permit pas de grandir davantage. Informé de cet ordre, Corbulon revint sur ses pas, en se contentant de s'écrier : « Heureux les généraux d'autrefois ! » pour montrer qu'on pouvait alors sans danger être vaillant, au lieu que, lui, il trouvait un obstacle dans la jalousie de l'empereur. Malgré cela cependant il obtint les ornements du triomphe. Replacé à la tête de ses troupes, il n'en continua pas moins l'application de la même discipline, et, comme on était en paix, il les occupa à creuser, dans tout l'espace compris entre le Rhin et la Meuse, cent soixante-douze stades environ, un canal destiné à empêcher que le reflux de l'Océan, faisant remonter ces fleuves, inondât le pays.


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Dernière mise à jour : 3/07/2006