[59,30] Γάιος μὲν δὴ ταῦτα ἐν ἔτεσι τρισὶ καὶ μησὶν ἐννέα ἡμέραις τε
ὀκτὼ καὶ εἴκοσι πράξας τοῖς ἔργοις αὐτοῖς ὡς οὐκ ἦν θεὸς ἔμαθεν.
- - - μεμνημένοι καὶ τοῦ λεχθέντος ποτὲ ὑπ´ αὐτοῦ, ὅτε ὀργισθεὶς τῷ δήμῳ ἔφη
"εἴθε ἕνα αὐχένα εἴχετε", καὶ ἐπιλέγοντες ὅτι "σὺ μὲν ἕνα ἔχεις αὐχένα, ἡμεῖς δὲ
χεῖρας πολλάς." - - -.
διαθεόντων δέ τινων ὀλίγων καὶ θορυβούντων βοώντων τε "τίς Γάιον ἀπέσφα ξεν";
Οὐαλλέριος Ἀσιατικὸς ἀνὴρ ὑπατευκώς ἀνῆλθεν εἰς ἄποπτόν τι χωρίον καὶ ἐκβοήσας
ἔφη "εἴθε ἐγὼ αὐτὸν ἤμην ἀπεκτονώς". καὶ οὕτω καταπλαγέντες οἱ θορυβοῦντες
ἡσύχασαν.
| [59,30] Caius, après s'être conduit de la sorte durant l'espace
de trois ans, neuf mois et vingt-huit jours, apprit,
par les faits mêmes, qu'il n'était pas dieu. Ceux qui
étaient présents rappelaient la parole adressée par lui au
peuple : « Plût aux dieux que vous n'eussiez qu'une seule
tête, » lui montrant par là qu'il n'avait, lui, qu'une seule
tête, mais qu'ils avaient, eux, plusieurs bras. Comme les
gardes prétoriennes s'agitaient et couraient çà et là, demandant
qui avait tué Caius, Valérius Asiaticus, personnage consulaire,
imagina un moyen merveilleux de les apaiser, en montant sur une
hauteur, exposé à tous les regards, et en s'écriant à haute voix :
"Plût aux dieux que ce fût moi qui l'eusse tué."
En effet, les prétoriens étonnés cessèrent le désordre.
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