HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVIII

Chapitre 7-8

  Chapitre 7-8

[58,7] Σεϊανὸν μὲν οὖν ταῦτά τε ἐτάραττε, καὶ πολλῷ μᾶλλον ὅτι ἐξ ἀνδριάντος τινὸς αὐτοῦ τὰ μὲν πρῶτα καπνὸς πολὺς ἀνέθορεν, ἔπειτα δὲ ἀφαιρεθείσης τῆς κεφαλῆς ὅπως τὸ γιγνόμενον ἴδωσιν, ὄφις μέγας ἀνεπήδησεν, ἑτέρας τε εὐθὺς ἀντεπιτεθείσης αὐτῷ, καὶ διὰ τοῦτ´ ἐκείνου {τε} θύσειν ἑαυτῷ μέλλοντος (τά τε γὰρ ἄλλα καὶ ἑαυτῷ ἔθυε), σχοινίον περὶ τὸν αὐχένα αὐτοῦ περικείμενον εὑρέθη. Τύχης τέ τι ἄγαλμα, ἐγεγόνει μέν, ὥς φασι, Τουλλίου τοῦ βασιλεύσαντός ποτε ἐν τῇ Ῥώμῃ, τότε δὲ Σεϊανὸς οἴκοι τε εἶχε καὶ μεγάλως ἤγαλλεν, αὐτός τε θύων εἶδεν ἀποστρεφόμενον - - - καὶ μετὰ τοῦθ´ ἕτεροι συνεξιόντες σφίσιν. οἱ δὲ δὴ ἄλλοι ὑπώπτευον μέν που ταῦτα, ἀγνοοῦντες δὲ δὴ τὴν τοῦ Τιβερίου διάνοιαν, καὶ προσεκλογιζόμενοι τό τε ἐκείνου ἔμπληκτον καὶ τὸ τῶν πραγμάτων ἀστάθμητον, ἐπημφοτέριζον, καὶ ἰδίᾳ μὲν τῆς ἑαυτῶν ἀσφαλείας διεσκόπουν, κοινῇ δὲ δὴ ἐθεράπευον αὐτὸν διά τε τἆλλα καὶ ὅτι καὶ Τιβέριος ἱερέας μετ´ αὐτοῦ τε καὶ ἐκεῖνον καὶ τὸν υἱὸν αὐτοῦ ἐποίησε, καὶ τήν τε ἀνθυπατικὴν ἐξουσίαν αὐτῷ ἔδωκαν, καὶ προσεψηφίσαντο πᾶσιν ἀεὶ τοῖς ὑπατεύουσι παραγγέλλεσθαι κατὰ τὸ ἐκείνου ζήλωμα ἄρξαι. δ´ οὖν Τιβέριος ταῖς μὲν ἱερωσύναις ἐτίμησεν αὐτόν, οὐ μὴν καὶ μετεπέμψατο, ἀλλὰ καὶ αἰτησαμένῳ οἱ ὅπως ἐς τὴν Καμπανίαν ἐπὶ προφάσει τῆς μελλονύμφου νοσησάσης ἔλθῃ, κατὰ χώραν μεῖναι προσέταξεν ὡς καὶ αὐτὸς ὅσον οὔπω ἐς τὴν Ῥώμην ἀφιξόμενος. [58,7] Séjan se troublait de tout cela, et bien plus encore parce qu'on vit d'abord de la fumée sortir en abondance d'une de ses statues, qu'ensuite ayant enlevé la tête de cette statue pour voir la cause du phénomène, un énorme serpent s'en était élancé, et qu'ayant aussitôt mis une nouvelle tête, au moment même où il était sur le point, à l'occasion de ce prodige, de s'offrir à lui-même un sacrifice (il allait, en effet, jusqu'à s'offrir à lui-même des sacrifices), il se trouva une corde au cou de cette statue. Séjan avait alors chez lui une statue de la Fortune, qui avait, dit-on, appartenu à Tullius, un des anciens rois de Rome, et à laquelle il rendait de grands honneurs ; il la vit, pendant un sacrifice, se détourner de lui - - -; ensuite d'autres étant sortis ensemble. Le reste en avait bien quelque soupçon; mais, ignorant les intentions de Tibère, et songeant à son caractère impénétrable et à l'instabilité des choses, il balançait entre les deux : en particulier, on veillait à sa sûreté personnelle ; en public, on rendait des hommages à Séjan, entre autres motifs, parce que le prince l'avait, en même temps que Caius, décoré d'un sacerdoce, lui et son fils ; on lui décerna le pouvoir proconsulaire et on décréta en outre que son exemple serait proposé à tous les consuls comme règle pour l'exercice de leur charge. Tibère lui donna donc le pontificat, mais il ne le fit pas venir auprès de lui ; bien au contraire, Séjan ayant demandé la permission de se rendre en Campanie, sous le prétexte d'une maladie de sa fiancée, il lui ordonna de rester : il allait revenir lui-même, disait-il, à Rome.
[58,8] ἔκ τε οὖν τούτων Σεϊανὸς αὖθις ἠλλοιοῦτο, καὶ διότι καὶ τὸν Γάιον Τιβέριος ἱερέα ἀποδείξας ἐπῄνεσε, καί τι καὶ ὡς διάδοχον αὐτὸν τῆς μοναρχίας ἕξων ἐνεδείκνυτο. κἂν ἐνεόχμωσέ τι, ἄλλως τε καὶ τῶν στρατιωτῶν πρὸς πάντα ἑτοίμως ὑπακοῦσαι αὐτῷ ἐχόντων, εἰ μὴ τὸν δῆμον ἰσχυρῶς τοῖς περὶ τοῦ Γαΐου λεχθεῖσι πρὸς τὴν τοῦ Γερμανικοῦ τοῦ πατρὸς αὐτοῦ μνήμην ἡσθέντα εἶδε· πρότερον γὰρ νομίζων καὶ ἐκείνους πρὸς ἑαυτοῦ εἶναι, τότε ὡς ᾔσθετο τὰ τοῦ Γαΐου σπουδάζοντας, ἠθύμησε. καὶ μὲν μετεγίγνωσκεν ὅτι μηδὲν ἐν τῇ ὑπατείᾳ ἐνεόχμωσεν, οἱ δὲ δὴ ἄλλοι διά τε ταῦτα, καὶ ὅτι Τιβέριος ἐχθρόν τινα αὐτοῦ ᾑρημένον μὲν πρὸ δέκα ἐτῶν Ἰβηρίας ἄρξαι, κρινόμενον δὲ ἐπί τισιν ἐξ ἐκείνου ἀφῆκε, καὶ δι´ αὐτὸν καὶ τοῖς ἄλλοις τοῖς ἡγεμονεύσειν τινῶν καὶ ἄλλο τι δημόσιον πράξειν μέλλουσιν ἄδειαν ἐν τῷ καιρῷ τούτῳ τῶν τοιούτων δικῶν ἔδωκε. τῇ τε γερουσίᾳ περὶ τοῦ Νέρωνος ἀποθανόντος γράφων Σεϊανὸν ἁπλῶς αὐτὸν ὠνόμασε, μηδὲν ὧνπερ εἴθιστο προσθείς· καὶ προσέτι καὶ ἀπεῖπε μήτ´ ἀνθρώπων τινὶ θύεσθαι, διότι καὶ ἐκείνῳ τοῦτ´ ἐγίγνετο, μήτε ἐπὶ τῇ ἑαυτοῦ τιμῇ τι χρηματίζεσθαι, διότι πολλὰ ἐκείνῳ ἐψηφίζετο. τοῦτο γὰρ ἀπηγορεύκει μὲν καὶ πρότερον, τότε δὲ διὰ τὸν Σεϊανὸν ἀνενεώσατο· οὐ γάρ που μηδὲν ἑαυτῷ τοιοῦτο γίγνεσθαι ἐπιτρέπων ἄλλῳ γε ἐφίει. [58,8] Les esprits s'éloignèrent donc de nouveau de Séjan pour ces raisons, et aussi parce que Tibère, en donnant le sacerdoce à Caius, fit son éloge et le désigna comme devant lui succéder à l'empire. Séjan n'aurait pas manqué de tenter quelque mouvement, d'autant plus que les soldats étaient disposés à lui obéir en tout, s'il n'eût vu le peuple, au souvenir de Germanicus, père de Caius, faire éclater une grande joie des paroles qu'il avait entendues : persuadé jusque-là que le peuple aussi était de son côté, l'affection qu'il aperçut alors pour Caius le jeta dans le découragement. Il se repentit de n'avoir rien tenté durant son consulat; le reste des citoyens, pour ces motifs, changea de conduite à son égard, et aussi parce que Tibère renvoya absous un ennemi de Séjan, nommé dix ans auparavant au gouvernement de l'Espagne et poursuivi dès cette époque à raison de certains faits; parce que, dans sa personne, il fit grâce, en cette occurrence, pour de semblables délits à tous ceux qui devaient gouverner quelque province ou gérer quelque emploi public! Dans son message au sénat au sujet de la mort de Néron, il le nomma Séjan tout court, sans ajouter aucune de ses formules habituelles, et, en outre, il défendit d'offrir des sacrifices à aucun homme, attendu qu'on en offrait même à Séjan; de rien proposer en son honneur, attendu que beaucoup de décrets étaient rendus en faveur de son ministre. Cette interdiction, il l'avait déjà faite, mais il la renouvelait alors à cause de Séjan; or, défendre pour soi-même pareille chose, c'était ne pas vouloir la tolérer pour autrui.


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Dernière mise à jour : 9/06/2006