|
[57,0] Τάδε ἔνεστιν ἐν τῷ πεντηκοστῷ ἑβδόμῳ τῶν Δίωνος Ῥωμαϊκῶν.
α. Περὶ Τιβερίου.
β. Ὡς Καππαδοκία ὑπὸ Ῥωμαίων ἄρχεσθαι ἤρξατο.
γ. Ὡς Γερμανικὸς Καῖσαρ ἀπέθανεν.
δ. Ὡς Δροῦσος Καῖσαρ ἀπέθανεν.
Χρόνου πλῆθος ἔτη ἕνδεκα, ἐν οἷς ἄρχοντες οἱ ἀριθμούμενοι οἵδε ἐγένοντο.
Δροῦσος Καῖσαρ Τιβερίου υἱ. ὕπ.
Γ. Νωρβανὸς Γ. υἱ. Φλάκκος
Τ. Στατίλιος Τ. υἱ. Σισέννας Ταῦρος ὕπ.
Λ. Σκριβώνιος Λ. υἱ. Λίβων
Γ. Καικίλιος Γ. υἱ. Νέπως ἢ Ῥοῦφος ὕπ.
Λ. Πομπώνιος Λ. υἱ. Φλάκκος
Τίβ. Καῖσαρ Αὐγούστου υἱ. τὸ γʹ ὕπ.
Γερμανικὸς Καῖσαρ Τιβ. υἱ. τὸ βʹ
Μ. Ἰούνιος Μ. υἱ. Σιλανός ὕπ.
Γ. Νωρβανὸς Γ. υἱ. Φλάκκος ἢ Βάλβος
Μ. Οὐαλέριος Μ. υἱ. Μεσσάλας ὕπ.
Μ. {υιʹ} Αὐρήλιος Μ. υἱ. Κόττας
Τιβ. Καῖσαρ Αὐγούστου υἱ. τὸ δʹ ὕπ.
Δροῦσος Ἰούλιος Τιβ. υἱ. τὸ βʹ
Δέκιμος Ἀτέριος Κ. υἱ. Ἀγρίππας ὕπ.
Γ. Σουλπίκιος Σεργ. υἱ. Γάλβας
Γ. Ἀσίνιος Γ. υἱ. Πωλίων ὕπ.
Γ. Ἀντίστιος Γ. υἱ. Οὐέτος
Σέργ. Κορνήλιος Σεργ. υἱ. Κέθηγος ὕπ.
Λ. Οὐισέλλιος Γ. υἱ. Οὐάρρων
Μ. {ἢ Γ.} Ἀσίνιος {Μ. ἢ} Γ. υἱ. Ἀγρίππας ὕπ.
Κόσσος Κορνήλιος Κόσσου υἱ. Λεντοῦλος
| [57,0] LIVRE CINQUANTE-SEPTIÈME.
Matières contenues dans le cinquante-septième livre de l'Histoire romaine
de Dion :
Sur Tibère, § 1 et suivants.
Comment la Cappadoce commença à être soumise
aux Romains, § 17.
Comment mourut Germanicus César, S 18.
Comment mourut Drusus César, § 22.
Espace de temps : onze années, durant lesquelles les consuls furent :
Drusus César, fils de Tibère, et Caius Norbanus Flaccus, fils de Caius.
Titus Statilius Sisenna Taurus, fils de Titus, et Lucius
Scribonius Libon, fils de Lucius.
Caius Cécilius Népos, fils de Quintus, ou Rufus, et
L. Pomponius Flaccus, fils de Lucius.
Tibère César, fils d'Auguste, III, et Germanicus César,
fils de Tibère, II.
Marcus Junius Silanus, fils de Marcus, et L. Norbanus
Flaccus, fils de Caius, ou Balbus.
Marcus Valérius Messala, fils de Marcus, et Marcus
Aurélius Cotta, fils de Marcus.
Tibère César, fils d'Auguste, IV, et Julius Drusus, fils
de Tibère, II.
Décimus Hatérius Agrippa, fils de Quintus, et C. Sulpicius Galba.
Caius Asinius Pollion, fils de Caius, et Caius Antistius
Véter, fils de Caius.
Sergius Cornélius Céthégus, fils de Sergius, et Lucius
Visellius Varron, fils de Lucius.
Marcus Asinius Agrippa, fils de Marcus, et Cossus
Cornélius Lentulus, fils de Cossus.
| [57,1] ταῦτα μὲν κατὰ Αὔγουστον ἐγένετο, Τιβέριος δὲ εὐπατρίδης
μὲν ἦν καὶ ἐπεπαίδευτο, φύσει δὲ ἰδιωτάτῃ ἐκέχρητο. οὔτε γὰρ ὧν
ἐπεθύμει προσεποιεῖτό τι, καὶ ὧν ἔλεγεν οὐδὲν ὡς εἰπεῖν ἐβούλετο,
ἀλλ´ ἐναντιωτάτους τῇ προαιρέσει τοὺς λόγους ποιούμενος πᾶν τε
ὃ ἐπόθει ἠρνεῖτο καὶ πᾶν ὃ ἐμίσει προετείνετο· ὠργίζετό τε ἐν οἷς
ἥκιστα ἐθυμοῦτο, καὶ ἐπιεικὴς ἐν οἷς μάλιστα ἠγανάκτει ἐδόκει
εἶναι· ἠλέει τε δῆθεν οὓς σφόδρα ἐκόλαζε, καὶ ἐχαλέπαινεν οἷς
συνεγίγνωσκε· τόν τε ἔχθιστον ὡς οἰκειότατον ἔστιν ὅτε ἑώρα, καὶ
τῷ φιλτάτῳ ὡς ἀλλοτριωτάτῳ προσεφέρετο. τό τε σύμπαν οὐκ
ἠξίου τὸν αὐταρχοῦντα κατάδηλον ὧν φρονεῖ εἶναι· ἔκ τε γὰρ τούτου
πολλὰ καὶ μεγάλα πταίεσθαι καὶ ἐκ τοῦ ἐναντίου πολλῷ πλείω
καὶ μείζω κατορθοῦσθαι ἔλεγε. καὶ εἰ μὲν μόνα ταῦτ´ εἶχεν,
εὐφύλακτος ἂν τοῖς ἐς πεῖραν αὐτοῦ ἐλθοῦσιν ἦν· πρὸς γάρ τοι τὸ
ἐναντιώτατον πάντα ἂν λαμβάνοντες ἐκ τοῦ ἴσου τό τε μὴ βούλεσθαι
δή τι αὐτὸν τῷ πάνυ ποθεῖν καὶ τὸ ὀρέγεσθαί τινος τῷ
μὴ ἐφίεσθαι ἐνόμιζον· νῦν δὲ ὠργίζετο εἴ τις αὐτοῦ συνεὶς φανερὸς
ἐγένετο, καὶ πολλοὺς οὐδὲν ἄλλο σφίσιν ἢ ὅτι συνενόησαν αὐτὸν
ἐγκαλέσαι ἔχων ἀπέκτεινεν. ὥστε χαλεπὸν μὲν ἦν μηδεμίαν αὐτοῦ
σύνεσιν ποιεῖσθαι (πολλὰ γὰρ ἅτε πρὸς τὸ λεγόμενον ἀλλὰ μὴ
πρὸς τὸ βουλόμενον συναινοῦντές οἱ ἐσφάλλοντο), χαλεπώτερον δὲ
συνιέναι· τήν τε γὰρ ἐπιτήδευσιν αὐτοῦ καταφωρᾶν κἀκ τούτου
καὶ ἄχθεσθαι αὐτῇ ὑπωπτεύοντο. μόνος οὖν ὡς εἰπεῖν, ὅπερ που
σπανιώτατόν ἐστι, διεγένετο ὃς οὔτ´ ἠγνόησε τὴν φύσιν αὐτοῦ οὔτ´
ἤλεγξεν· οὕτω γὰρ οὔτε πιστεύσαντές οἱ ἠπατήθησαν, οὔτε ἐνδειξάμενοι
νοεῖν ἃ ἔπραττεν ἐμισήθησαν. πάνυ γὰρ πολὺν ὄχλον παρεῖχεν,
εἴτε τις ἐναντιοῖτο οἷς ἔλεγεν εἴτε καὶ συναίροιτο· τὸ μὲν γὰρ ἀληθῶς
γενέσθαι τὸ δὲ δοκεῖν βούλεσθαι ἐθέλων, πάντως τέ τινας
πρὸς ἑκάτερον ἐναντιουμένους εἶχε, καὶ διὰ τοῦτο τοὺς μὲν τῆς
ἀληθείας τοὺς δὲ τῆς δοκήσεως ἕνεκα ἤχθαιρε.
| [57,1] Voilà ce qui eut lieu sous le règne d'Auguste.
Tibère était de race et d'éducation patriciennes,
mais il avait un caractère tout à fait à lui. Il n'avouait
rien de ce qu'il désirait et ne voulait à peu près rien de
ce qu'il disait vouloir ; tenant sans cesse un langage en
contradiction avec ses vues, tout ce qu'il avait à coeur
d'obtenir, il le repoussait; tout ce qui lui était désagréable,
il le proposait ; il s'emportait lorsqu'il était le
moins en colère ; il paraissait doux, lorsqu'il était le
plus mécontent ; on le voyait plaindre ceux qu'il punissait
avec rigueur, s'irriter contre ceux auxquels il pardonnait;
quelquefois il accueillait son plus grand ennemi
comme un ami intime, et il traitait son meilleur
ami comme le plus étranger des hommes. En un mot, il
pensait qu'un prince ne doit pas laisser voir ce qu'il a
dans l'âme; car, selon lui, cela entraînait de nombreux
et graves inconvénients; tandis que, disait-il, le système
contraire avait des avantages beaucoup plus nombreux
et beaucoup plus grands. Si c'eût été là son seul trait
caractéristique, il eùt été facile de se tenir en garde contre
lui, quand une fois on en aurait eu l'expérience; on aurait,
prenant le contre-pied de toutes ses paroles, conclu de
ce qu'il ne voulait pas une chose, qu'il la souhaitait avec
ardeur; de ce qu'il demandait telle autre chose, qu'il ne
s'en souciait nullement ; mais il se fâchait dès qu'il se
voyait compris, et il fit périr beaucoup de malheureux
pour le seul crime de l'avoir deviné. Aussi était-il dangereux
de ne le comprendre pas (beaucoup, en effet, se compromettaient
en appuyant ce qu'il disait et non ce qu'il
voulait), et plus dangereux encore de le comprendre,
car alors on était soupçonné d'avoir surpris le secret de
sa conduite, et, par suite, de la détester. Le seul, pour
ainsi dire (encore la chose était-elle bien rare), qui
échappât au danger, était celui qui n'ignorait ni ne démasquait
son caractère; c'était le moyen de n'être ni
trompé pour avoir cru à ses discours, ni haï pour avoir
témoigné qu'on pénétrait ses desseins. On lui causait
un grand déplaisir soit que l'on combattît ses avis, soit
qu'on les soutînt : en effet, tenant en même temps à
faire que telle chose eût lieu, et à paraître en vouloir
une autre, il trouvait nécessairement des opposants à
cette double intention ; et il les haïssait pour avoir combattu,
les uns sa pensée véritable, les autres sa volonté apparente.
| | |