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[56,34] ταῦτα μὲν αἱ ἐντολαὶ εἶχον, μετὰ δὲ τοῦτο ἡ ἐκφορὰ αὐτοῦ ἐγένετο.
κλίνη ἦν ἔκ τε ἐλέφαντος καὶ χρυσοῦ πεποιημένη καὶ στρώμασιν ἁλουργοῖς
διαχρύσοις κεκοσμημένη· καὶ ἐν αὐτῇ τὸ μὲν σῶμα κάτω που ἐν θήκῃ
συνεκέκρυπτο, {εἰκὼν δὲ δή τις αὐτοῦ κηρίνη ἐν ἐπινικίῳ στολῇ ἐξεφαίνετο.}
καὶ αὕτη μὲν ἐκ τοῦ παλατίου πρὸς τῶν ἐς νέωτα ἀρχόντων,
ἑτέρα δὲ ἐκ τοῦ βουλευτηρίου χρυσῆ, καὶ ἑτέρα αὖ ἐφ´ ἅρματος
πομπικοῦ ἤγετο. καὶ μετὰ ταύτας αἵ τε τῶν προπατόρων αὐτοῦ
καὶ αἱ τῶν ἄλλων συγγενῶν τῶν τεθνηκότων, πλὴν τῆς τοῦ Καίσαρος
ὅτι ἐς τοὺς ἥρωας ἐσεγέγραπτο, αἵ τε τῶν ἄλλων Ῥωμαίων
τῶν καὶ καθ´ ὁτιοῦν πρωτευσάντων, ἀπ´ αὐτοῦ τοῦ Ῥωμύλου ἀρξάμεναι,
ἐφέροντο. καί τις καὶ τοῦ Πομπηίου τοῦ μεγάλου εἰκὼν
ὤφθη, τά τε ἔθνη πάνθ´ ὅσα προσεκτήσατο, ἐπιχωρίως σφίσιν
ὡς ἕκαστα ἀπῃκασμένα ἐπέμφθη. κἀκ τούτου καὶ τὰ ἄλλα αὐτοῖς,
ὅσα ἐν τοῖς ἄνω λόγοις εἴρηται, ἐφέσπετο.
προτεθείσης δὲ τῆς κλίνης ἐπὶ τοῦ δημηγορικοῦ βήματος, ἀπὸ μὲν ἐκείνου
ὁ Δροῦσός τι ἀνέγνω, ἀπὸ δὲ τῶν ἑτέρων ἐμβόλων τῶν Ἰουλιείων ὁ Τιβέριος
δημόσιον δή τινα κατὰ δόγμα λόγον ἐπ´ αὐτῷ τοιόνδε ἐπελέξατο·
| [56,34] Voilà quelles étaient ses prescriptions.
Après cela eut lieu le convoi. Il y avait un lit d'ivoire et d'or,
décoré de tapisseries pourpre et or; le cadavre était caché sous ce lit
même dans un cercueil, mais on voyait une image en cire du défunt,
revêtue de la toge triomphale. Cette image partit du
Palatin, portée par les magistrats désignés; une autre, en
or, sortit de la curie ; une troisième fut menée en pompe
sur un char. A la suite de ces images venaient celles de
ses ancêtres, celles de ses autres parents morts, à l'exception
de César, parce qu'il avait été mis au rang des
héros, et celles de tous les autres Romains qui, à commencer
par Romulus lui-même, s'étaient distingués par
un mérite quelconque. Parmi elles on vit aussi figurer
une image du grand Pompée; tous les peuples ajoutés par
lui à l'empire accompagnaient le cortége, représentés
chacun avec le costume de leur pays. Ces images étaient
suivies de celles des autres nations dont il a été parlé
plus haut dans le cours de cette histoire.
Le lit ayant été exposé devant la tribune aux harangues,
Drusus lut un discours du haut de cette tribune ; du haut des
autres Rostres, c'est-à-dire des Rostres Juliens, Tibère,
en vertu d'un sénatus-consulte, prononça l'éloge qui suit.
| [56,35] "ὅσα μὲν ἰδίᾳ καὶ παρὰ τῶν συγγενῶν ἐπὶ τῷ θείῳ ἐκείνῳ
Αὐγούστῳ λεχθῆναι ἔδει, Δροῦσος εἴρηκεν· ἐπειδὴ δὲ καὶ δημοσίας
τρόπον τινὰ φωνῆς ἡ γερουσία καλῶς ποιοῦσα ἠξίωσεν αὐτόν, οἶδα
μὲν προσήκοντα ἐμαυτῷ τὸν λόγον τόνδε ἐπιτραπείς (τίς γὰρ ἂν
δικαιότερον ἐμοῦ τοῦ καὶ παιδὸς αὐτοῦ καὶ διαδόχου τὸν ἐπ´ αὐτῷ
ἔπαινον ἐνεχειρίσθη;) οὐ μέντοι καὶ θαρρεῖν ἔχω ὡς οὐ πολὺ καταδεέστερος
καὶ τῆς ὑμετέρας περὶ αὐτοῦ βουλήσεως καὶ τῆς ἐκείνου
ἀξιώσεως ὤν. ἀλλ´ εἰ μὲν ἐν ἀλλοτρίοις τισὶ λέξειν ἔμελλον, σφόδρα
ἂν ἐφοβούμην μὴ τῷ ἐμῷ λόγῳ προσέχοντες τοιαῦτα καὶ τὰ ἔργα
αὐτοῦ νομίσωσιν εἶναι· νῦν δὲ δὴ παραμυθεῖταί με ὅτι παρ´ ὑμῖν
τοῖς πάντα τε αὐτὰ ἀκριβῶς εἰδόσι καὶ πάντων αὐτῶν πεπειραμένοις,
καὶ διὰ ταῦτα καὶ τῶν ἐπαίνων τῶνδε αὐτὸν ἠξιωκόσι, τοὺς
λόγους ποιήσομαι. οὐ γὰρ ἐξ ὧν ἂν ἐγὼ εἴπω καὶ τὴν ἐκείνου
ἀρετὴν κρινεῖτε, ἀλλ´ ἐξ ὧν αὐτοὶ σύνιστε καὶ τοῖς ἐμοῖς λόγοις
βοηθήσετε, ἀναπληροῦντες τὸ ἐλλεῖπον τῇ μνήμῃ τῶν γεγονότων,
ὥστε κοινὸν κἀν τούτῳ παρὰ πάντων τὸν ἔπαινον γενέσθαι, ἐμοῦ
τε ὥσπερ ἐν χορῷ τινὶ τὰ κεφάλαια ἀποσημαίνοντος, καὶ ὑμῶν τὰ
λοιπὰ συνεπηχούντων. οὐ γὰρ δὴ καὶ ἐκεῖνο δέδοικα, μὴ ἤτοι ἐμοῦ
ἀσθένειάν τινα καταγνῶτε, ὅτι μὴ δύναμαι τῆς ἐπιθυμίας ὑμῶν
τυχεῖν, ἢ αὐτοὶ τῷ ὑπερβάλλοντι ὑμᾶς τῆς ἀρετῆς αὐτοῦ φθονήσητε.
τίς γὰρ οὐκ ἐπίσταται τοῦθ´, ὅτι οὔτ´ ἂν πάντες ἄνθρωποι
συνελθόντες ἀξίους αὐτοῦ ἐπαίνους εἴποιεν, καὶ πάντες ἐθελονταὶ
τῶν νικητηρίων αὐτῷ παραχωρεῖτε, οὐχ ὅτι οὐδεὶς ἂν ὑμῶν ἐξισωθείη
οἱ φθονοῦντες, ἀλλὰ καὶ αὐτῷ τῷ ὑπερέχοντι αὐτοῦ ἀγαλλόμενοι.
ὅσῳ γὰρ ἂν οὗτος μείζων ὑμῶν φανῇ, τοσούτῳ μείζονα ὑμεῖς εὐηργετῆσθαι
δόξετε, ὥστε μὴ ἀφ´ ὧν ἐλαττοῦσθε αὐτοῦ βασκανίαν ὑμῖν, ἀλλ´ ἀφ´ ὧν
εὖ πεπόνθατε ὑπ´ αὐτοῦ σεμνότητα ἐγγενέσθαι.
| [56,35] «Tout ce qui devait être dit sur le divin Auguste,
par de simples citoyens et par des parents, Drusus l'a
dit; mais, puisque le sénat, dans sa sagesse, a voulu qu'il
fût honoré par une voix publique, si je puis m'exprimer
ainsi, je sais que c'est à moi, puisque ce corps m'en
a confié le soin, qu'il appartient de porter ici la parole
(qui, en effet, à plus juste titre que moi, son fils et son
successeur, pourrait entreprendre de faire son éloge?) ;
je ne saurais néanmoins m'assurer, tant je suis au-dessous
et de vos intentions et de son mérite. Si je devais
parler devant des étrangers, j'appréhenderais que mes
paroles, ainsi recueillies par eux, ne leur servissent à
mesurer la grandeur de ses oeuvres; mais, ici, je trouve
une consolation : c'est à vous, qui connaissez tout exactement,
qui avez fait l'épreuve de tout, et qui, pour ce
motif, l'avez jugé digne de cet éloge, que s'adressera
mon discours. Vous jugerez, en effet, sa vertu non
d'après ce que j'aurai dit, mais d'après ce que vous savez,
et vous viendrez en aide à ma parole, en suppléant ce
qui lui manquera par le souvenir de ce qui s'est passé;
de manière que, même en cela, son éloge soit un éloge
public, prononcé par tous les citoyens, où, comme dans
un choeur, je serai à la tête pour marquer les principales
notes, tandis que vous l'accompagnerez par un chant
d'ensemble. Je n'ai à craindre ni que vous condamniez
ma faiblesse, parce qu'il ne m'est pas possible de satisfaire
à votre désir, ni que vous portiez envie à la supériorité
de sa vertu. Qui ne sait, en effet, que tous les hommes
réunis ne sauraient le louer dignement? que tous, de
votre plein gré, vous lui concéderiez la palme du triomphe,
non seulement sans jalousie de ce qu'aucun de vous
ne saurait lui être égalé, mais même avec amour pour
son excellence ? Plus il vous paraîtra supérieur à vous,
plus vous croirez en avoir reçu de bienfaits; de sorte que
votre infériorité à son égard produira moins d'envie dans
vos coeurs que ses mérites n'y produiront de respect.
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