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[56,32] - - - τὰς διαθήκας αὐτοῦ Πολύβιός τις καισάρειος ἀνέγνω ὡς μὴ
πρέπον βουλευτῇ τοιοῦτόν τι ἀναλέγεσθαι. κατελέλειπτο δὲ ἐν αὐταῖς
τὰ μὲν δύο μέρη τοῦ κλήρου τῷ Τιβερίῳ,
τὸ δὲ λοιπὸν τῇ Λιουίᾳ, ὥς τινες λέγουσιν· ἵνα γάρ τι καὶ ἐκείνη τῆς οὐσίας
αὐτοῦ ἀπόνηται, παρὰ τῆς βουλῆς ᾐτήσατο τοσοῦτον αὐτῇ καὶ παρὰ
τὸν νόμον καταλιπεῖν δυνηθῆναι. κληρονόμοι μὲν δὴ οὗτοι ἐγεγράφατο·
κτήματα δὲ καὶ χρήματα πολλὰ πολλοῖς καὶ τῶν προσηκόντων οἱ καὶ
τῶν ἀλλοτρίων, οὐχ ὅπως βουλευταῖς καὶ ἱππεῦσιν ἀλλὰ καὶ βασιλεῦσι,
τῷ τε δήμῳ χιλίας μυριάδας, καὶ τοῖς στρατιώταις τοῖς μὲν δορυφόροις
κατὰ πεντήκοντα καὶ διακοσίας δραχμάς, τοῖς δ´ ἀστικοῖς τὴν ἡμίσειαν, τῷ
τε λοιπῷ τῷ πολιτικῷ πλήθει πέντε καὶ ἑβδομήκοντα δοθῆναι ἐκέλευσε.
καὶ προσέτι καὶ τοῖς παισὶν ὧν μικρῶν ἔτι ὄντων τοὺς πατέρας τῶν οὐσιῶν
ἐκεκληρονομήκει, προσέταξε πάντα μετὰ τῶν προσόδων, ἐπειδὰν ἀνδρωθῶσιν,
ἀποδοθῆναι. ὅπερ που καὶ ζῶν ἐποίει· εἰ γάρ τινα τέκνα ἔχοντα
διεδέξατο, τοῖς παισὶν αὐτοῦ πάντως, εἰ μὲν ἤδη τότε τέλειοι ἦσαν,
εὐθύς, εἰ δὲ μή, μετὰ τοῦτο πάντα ἀπεδίδου. τοιοῦτος μέντοι περὶ τοὺς
ἀλλοτρίους παῖδας ὢν τὴν θυγατέρα οὔτε κατήγαγε, καίπερ καὶ δωρεῶν
ἀξιώσας, καὶ ταφῆναι ἐν τῷ αὑτοῦ μνημείῳ ἀπηγόρευσε.
| [56,32] le testament d'Auguste fut lu par un certain
Polybe, son affranchi, comme si une telle lecture
eùt été indigne d'un sénateur. Il y léguait deux parts
de son héritage à Tibère, et le reste à Livie, au rapport
de quelques historiens; car, pour la faire jouir d'une
partie de son patrimoine, il avait demandé au sénat de
pouvoir, malgré la loi, lui léguer cette quotité. Tels
étaient les héritiers inscrits : il ordonna aussi de donner
des terres et de l'argent à une foule de gens, parents et
étrangers, non seulement sénateurs et chevaliers, mais
aussi à des rois; dix millions de drachmes au peuple,
deux cent cinquante à chaque soldat prétorien et la
moitié aux gardes urbaines, quatre-vingt-cinq au reste
des légionnaires romains. De plus, il prescrivit que les
biens des enfants dont, à cause de leur bas âge, les
pères l'avaient institué héritier, leur fussent rendus intégralement,
avec les revenus, lorsqu'ils seraient arrivés à
l'âge viril ; ce que, du reste, il faisait lui-même de son
vivant. Car, s'il recevait la succession de quelqu'un ayant
des enfants, il ne manquait pas de la leur rendre,
immédiatement, s'ils étaient alors déjà hommes faits, et plus
tard, s'ils ne l'étaient pas encore. Malgré ces dispositions
à l'égard des autres, il ne rappela point sa fille,
bien qu'il lui eût accordé un legs, et défendit de la mettre
dans le même tombeau que lui.
| [56,33] τοσαῦτα μὲν αἱ διαθῆκαι ἐδήλουν, ἐσεκομίσθη δὲ καὶ βιβλία
τέσσαρα· καὶ αὐτὰ ὁ Δροῦσος ἀνέγνω. ἐγέγραπτο δὲ ἐν μὲν τῷ πρώτῳ
ὅσα τῆς ταφῆς εἴχετο, ἐν δὲ τῷ δευτέρῳ τὰ ἔργα ἃ ἔπραξε πάντα, ἃ
καὶ ἐς χαλκᾶς στήλας πρὸς τῷ ἡρῴῳ αὐτοῦ σταθείσας ἀναγραφῆναι
ἐκέλευσε· τὸ τρίτον τά τε τῶν στρατιωτῶν καὶ τὰ τῶν προσόδων τῶν
τε ἀναλωμάτων τῶν δημοσίων, τό τε πλῆθος τῶν ἐν τοῖς θησαυροῖς
χρημάτων, καὶ ὅσα ἄλλα τοιουτότροπα ἐς τὴν ἡγεμονίαν φέροντα ἦν,
εἶχε, καὶ τὸ τέταρτον ἐντολὰς καὶ ἐπισκήψεις τῷ Τιβερίῳ καὶ τῷ κοινῷ,
ἄλλας τε καὶ ὅπως μήτ´ ἀπελευθερῶσι πολλούς, ἵνα μὴ παντοδαποῦ
ὄχλου τὴν πόλιν πληρώσωσι, μήτ´ αὖ ἐς τὴν πολιτείαν συχνοὺς ἐσγράφωσιν,
ἵνα πολὺ τὸ διάφορον αὐτοῖς πρὸς τοὺς ὑπηκόους ᾖ. τά τε κοινὰ
πᾶσι τοῖς δυναμένοις καὶ εἰδέναι καὶ πράττειν ἐπιτρέπειν, καὶ ἐς μηδένα
ἕνα ἀναρτᾶν αὐτὰ παρῄνεσέ σφισιν, ὅπως μήτε τυραννίδος τις ἐπιθυμήσῃ,
μήτ´ αὖ πταίσαντος ἐκείνου τὸ δημόσιον σφαλῇ. γνώμην τε
αὐτοῖς ἔδωκε τοῖς τε παροῦσιν ἀρκεσθῆναι καὶ μηδαμῶς ἐπὶ πλεῖον τὴν
ἀρχὴν ἐπαυξῆσαι ἐθελῆσαι· δυσφύλακτόν τε γὰρ αὐτὴν ἔσεσθαι, καὶ
κινδυνεύσειν ἐκ τούτου καὶ τὰ ὄντα ἀπολέσαι ἔφη. τοῦτο γὰρ καὶ
αὐτὸς ὄντως ἀεί ποτε οὐ λόγῳ μόνον ἀλλὰ καὶ ἔργῳ ἐτήρησε· παρὸν
γοῦν αὐτῷ πολλὰ ἐκ τοῦ βαρβαρικοῦ προσκτήσασθαι οὐκ ἠθέλησε.
| [56,33] Voilà ce qui était contenu dans le testament.
Quatre volumes furent en outre apportés et lus
par Drusus. Dans le premier, Auguste avait consigné
les prescriptions relatives à ses funérailles ; dans le second,
le résumé de sa vie qu'il voulait qu'on gravât sur
des plaques d'airain placées devant son sanctuaire. Dans
le troisième était contenu l'état des armées, celui des
revenus et des dépenses publiques, l'état des finances, et
autres instructions de ce genre utiles pour le gouvernement
de l'empire; le quatrième volume renfermait des
recommandations à Tibère et au public, entre autres,
celles de ne pas multiplier les affranchissements, de
peur de remplir Rome d'une foule de gens de toute espèce,
de ne pas prodiguer le droit de cité, afin que la
différence fût tranchée entre les Romains et leurs sujets.
Il les exhortait aussi à confier le soin des affaires à tous
les citoyens capables de les connaître et de les manier,
au lieu de s'en reposer sur un seul, afin que personne
ne songeàt à la tyrannie, ou n'ébranlât la république en
échouant dans cet effort. Il était aussi d'avis qu'on se
contentât des limites actuelles de l'empire, sans chercher
aucunement à les étendre ; car il serait, dans ce cas,
prétendait-il, difficile à garder, et on courrait par là le
risque de perdre même ce qu'on possédait en ce moment.
C'était, du reste, une maxime qu'il suivait lui-même
constamment dans ses discours, comme dans ses
actions : plusieurs fois, il aurait pu faire des conquêtes
sur les peuples barbares, il ne l'avait pas voulu.
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