HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LVI

Chapitre 36-37

  Chapitre 36-37

[56,36] ἄρξομαι δὲ ἐντεῦθεν ὅθενπερ καὶ ἐκεῖνος τὰ κοινὰ πράττειν ἤρξατο, τοῦτ´ ἔστιν ἀπὸ τῆς πρώτης ἡλικίας αὐτοῦ. καὶ γὰρ τοῦτο ἓν τῶν μεγίστων τοῦ Αὐγούστου ἔργων ἐστίν, ὅτι ἄρτι ἔκ τε τῶν παίδων ἐξεληλυθὼς καὶ μειρακιοῦσθαι ἀρχόμενος τὸν μὲν ἄλλον χρόνον, καθ´ ὃν καλῶς τὰ δημόσια πρὸς τοῦ ἡμιθέου ἐκείνου Καίσαρος διῳκεῖτο, παιδείᾳ προσεῖχεν, ἐπεὶ δὲ ἐπιβουλευθέντος αὐτοῦ πάντα τὰ κοινὰ ἐταράχθη, τῷ τε πατρὶ ἅμα ἱκανῶς ἐτιμώρησε καὶ ὑμῖν ἀναγκαίως ἐπεκούρησε, μήτε τὸ πλῆθος τῶν ἐχθρῶν φοβηθεὶς μήτε τὸ μέγεθος τῶν πραγμάτων δείσας μήτε τὴν ὀλιγοετίαν τὴν ἑαυτοῦ ὀκνήσας. καίτοι τί τοιοῦτον Ἀλέξανδρος Μακεδὼν Ῥωμύλος ἡμέτερος, οἵπερ που μάλιστα νεαροὶ ὄντες ἐλλόγιμόν τι ποιῆσαι δοκοῦσιν, ἔπραξαν; ἀλλὰ τούτους μὲν ἐάσω, ἵνα μὴ καὶ ἐξ αὐτοῦ τοῦ παραβάλλειν οἱ καὶ παραδεικνύναι σφᾶς, καὶ ταῦτα ἐν ὑμῖν μηδὲν ἧττον ἐμοῦ αὐτοὺς εἰδόσι, σμικροτέραν τὴν τοῦ Αὐγούστου ἀρετὴν ποιεῖν νομισθῶ· πρὸς μόνον δὲ δὴ τὸν Ἡρακλέα καὶ τὰ ἐκείνου ἔργα παραθεωρῶν αὐτὸν ὀρθῶς μὲν ἂν κατ´ αὐτὸ τοῦτο ποιεῖν δόξαιμι, τοσοῦτον δ´ ἂν τῆς προαιρέσεως διαμάρτοιμι ὅσον ἐκεῖνος μὲν ἔν τε παισὶν ὄφεις καὶ ἐν ἀνδράσιν ἔλαφόν τέ τινα καὶ κάπρον καὶ νὴ Δία καὶ λέοντα ἄκων καὶ ἐξ ἐπιτάξεως ἀπέκτεινεν, οὗτος δὲ οὐκ ἐν θηρίοις ἀλλ´ ἐν ἀνδράσιν ἐθελοντὴς καὶ πολεμῶν καὶ νομοθετῶν τό τε κοινὸν ἀκριβῶς ἔσωσε καὶ αὐτὸς ἐλαμπρύνθη. τοιγάρτοι διὰ ταῦτα καὶ στρατηγὸν αὐτὸν εἵλεσθε καὶ ὕπατον ἀπεδείξατε ἐκεῖνο τῆς ἡλικίας ἔχοντα ἐν μηδὲ στρατεύεσθαί τινες ἐθέλουσιν. [56,36] « Je commencerai au moment où lui-même a commencé à s'occuper des affaires publiques, c'est-à-dire à son premier âge. Telle est, en effet, une des plus grandes actions d'Auguste : au sortir de l'enfance, à peine adolescent, après avoir employé à l'étude tout le temps qui précède, temps pendant lequel l'État était si bien administré par un demi-dieu, par l'illustre César, lorsque, celui-ci mort victime d'un complot, la confusion régna dans les affaires publiques, il sut, à la fois, et venger son père d'une manière suffisante, et vous prêter un secours nécessaire, sans s'intimider du nombre des ennemis, ni craindre la grandeur de l'entreprise, ni se défier de son jeune âge. Qu'ont donc fait de pareil, soit Alexandre de Macédoine, soit, chez nous, Romulus, qui semblent avoir, tout jeunes encore, accompli une action digne d'être remarquée? Je les passerai sous silence, pour ne pas, en les comparant avec lui et en vous les montrant les uns à côté des autres, et cela quand vous connaissez ces choses non moins bien que moi, paraître amoindrir la vertu d'Auguste. Ce serait seulement à le contempler en regard d'Hercule et de ses actions que je croirais possible d'établir une comparaison convenable; mais je m'écarterais d'autant plus de mon sujet, que l'un, encore enfant, tua des serpents, et, homme, une biche et un sanglier, et aussi, par Jupiter! un lion, pour se conformer à un ordre qui lui était imposé; tandis que l'autre, en luttant volontairement non contre des bêtes, mais contre des hommes, et en leur donnant des lois, a véritablement sauvé l'État, et s'est lui-même couvert de gloire. C'est pour cela que vous l'avez élu général et que vous l'avez nommé consul à un âge où beaucoup ne veulent pas même porter les armes.
[56,37] αὕτη μὲν δὴ καὶ Αὐγούστῳ τοῦ πολιτικοῦ βίου ἀρχὴ καὶ ἐμοὶ τοῦ περὶ αὐτοῦ λόγου γέγονε· μετὰ δὲ δὴ τοῦτο ὁρῶν τὸ μὲν πλεῖστον καὶ κράτιστον καὶ τοῦ δήμου καὶ τῆς βουλῆς ἑαυτῷ συμφρονοῦν, στασιωτείαις δέ τισι τόν τε Λέπιδον καὶ τὸν Ἀντώνιον τόν τε Σέξτον καὶ τὸν Βροῦτον τόν τε Κάσσιον χρωμένους, καὶ {μὴ} φοβηθεὶς μὴ πολλοῖς ἅμα πολέμοις, καὶ τούτοις ἐμφυλίοις, πόλις συνενεχθεῖσα καὶ διασπασθῇ καὶ ἐκτρυχωθῇ ὥστε μηδένα ἔτι τρόπον ἀνενεγκεῖν δυνηθῆναι, φρονιμώτατα καὶ δημωφελέστατα αὐτοὺς διέθηκεν· τούς τε γὰρ ἰσχύοντας καὶ αὐτῷ τῷ ἄστει ἐπικειμένους προσλαβὼν κατεπολέμησε μετ´ αὐτῶν τοὺς ἑτέρους, καὶ τούτων ὑπεξαιρεθέντων αὖθις αὖ καὶ ἀπ´ ἐκείνων ἠλευθέρωσεν ἡμᾶς, ἑλόμενος μὲν ὀλίγους τινὰς καὶ ἄκων σφίσι προέσθαι ὥστε τοὺς πλείους διασῶσαι, ἑλόμενος δὲ καθ´ ἑκάστους αὐτοῖς ἐπιτηδείως πως προσενεχθῆναι ὥστε μὴ πᾶσιν ἅμα πολεμῆσαι. ἐξ ὧν ἐκεῖνος μὲν οὐδὲν ἰδίᾳ ἐκέρδανεν, ἡμᾶς δὲ δὴ πάντας περιφανῶς ὠφέλησε. καὶ τὰ μὲν κατὰ τοὺς πολέμους τούς τε ἐμφυλίους καὶ τοὺς ὀθνείους ἔργα αὐτοῦ τί ἄν τις μακρηγοροίη, ἄλλως τε καὶ διότι τὰ μὲν ὤφελε μηδ´ ἀρχὴν γεγονέναι, τὰ δὲ ἐκ τῶν ἐπικτηθέντων πολὺ ἐναργεστέραν τὴν ὠφελίαν παντὸς λόγου παρέχεται. καὶ προσέτι καὶ τῆς τύχης τὸ πλεῖστον ὄντα, καὶ μετὰ πολλῶν μὲν πολιτῶν πολλῶν δὲ καὶ συμμάχων κατορθωθέντα, καὶ κοινὴν πρὸς ἐκείνους τὴν αἰτίαν αὐτῷ ἔχει, καὶ τάχα ἂν καὶ ἑτέρων τινῶν πράξεσι παραβληθείη. ταῦτα μὲν οὖν παραλείψω· καὶ γάρ που πολλαχῇ αὐτὰ καὶ γεγραμμένα καὶ τετυπωμένα καὶ ὁρᾶν καὶ ἀναγιγνώσκειν δύνασθε· δὲ δὴ μάλιστα αὐτοῦ τε τοῦ Αὐγούστου ἔργα ἐστί, καὶ μήτ´ ἄλλῳ τινὶ ἀνθρώπων πέπρακται, καὶ τὴν πόλιν ἡμῶν οὐ μόνον ἐκ πολλῶν καὶ παντοδαπῶν κινδύνων περιπεποίηκεν ἀλλὰ καὶ εὐπορωτέραν καὶ δυνατωτέραν ἐξείργασται, ταῦτ´ ἐρῶ μόνα· ἐκείνῳ τε γὰρ εὔκλειαν ἐξαίρετον λεχθέντα οἴσει, καὶ ὑμῶν τοῖς μὲν πρεσβυτέροις ἡδονὴν ἄμεμπτον ποιήσει, τοῖς δὲ νεωτέροις διδασκαλίαν ἀκριβῆ τοῦ τε τρόπου καὶ τῆς καταστάσεως τῆς πολιτείας παρέξει. [56,37] « Tel est le début d'Auguste dans la carrière politique, tel est aussi le début de mon discours à son sujet. Plus tard, voyant ses sentiments partagés par la portion la plus nombreuse et la plus estimable du peuple et du sénat, au lieu que Lépidus, Antoine, Sextus, Brutus, Cassius, n'avaient pour appui que quelques séditieux, et craignant qu'en proie à plusieurs guerres civiles à la fois, la république ne fût déchirée et épuisée au point de ne plus pouvoir se relever, il prit les mesures les prudentes et les plus favorables au peuple. Se mettant à la tête des citoyens puissants qui opprimaient Rome elle-même, il combattit avec leur aide les rebelles, et, après les avoir écrasés, il nous délivra des autres à leur tour, en se décidant, bien que malgré lui, à leur concéder quelques victimes, afin d'assurer le salut du plus grand nombre ; en se décidant à tenir une conduite propre à le mettre séparément aux prises avec les divers partis, afin de ne pas avoir à les combattre tous à la fois. De tout cela, il n'a recueilli aucun avantage particulier, mais il nous a rendu à tous un service éclatant. Pourquoi s'arrêter à ses actions dans les guerres civiles et dans les guerres étrangères, surtout quand les unes n'auraient jamais dû exister, et quand les autres, par les conquêtes qui en ont été le résultat, démontrent, bien mieux que tous les discours, les services qu'il nous a rendus ? La plupart, en outre, étant l'ouvrage de la fortune et ayant exigé, pour réussir, le concours d'un grand nombre de personnes, citoyens et alliés, le mérite en est partagé avec elles, et il y aurait peut-être d'autres actions à mettre en parallèle. Je les passerai donc sous silence; d'ailleurs vous pouvez les lire et les voir écrites et gravées en mille endroits; mais les principales actions qui sont proprement l'ouvre d'Auguste, celles qu'aucun autre homme n'a jamais accomplies, celles par lesquelles, non content d'avoir sauvé Rome de périls aussi nombreux que divers, il l'a rendue plus opulente et plus puissante, voilà les seules que je dirai. Mes paroles, de cette façon, lui procureront une gloire particulière; tandis que les plus âgés d'entre vous y trouveront une joie irréprochable, et les plus jeunes un enseignement exact de la forme et de la constitution de l'État.


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Dernière mise à jour : 23/05/2006