[55,29] ταῖς γὰρ ἐσφοραῖς τῶν χρημάτων οἱ Δελμάται
βαρυνόμενοι τὸν μὲν ἔμπροσθε χρόνον καὶ ἄκοντες ἡσύχαζον· ὡς
δ´ ὅ τε Τιβέριος ἐπὶ τοὺς Κελτοὺς τὸ δεύτερον ἐστράτευσε, καὶ
Οὐαλέριος Μεσσαλῖνος ὁ τότε καὶ τῆς Δελματίας καὶ τῆς Παννονίας
ἄρχων αὐτός τε σὺν ἐκείνῳ ἐστάλη καὶ τὸ πολὺ τοῦ στρατοῦ συνεξήγαγε,
καί τινα καὶ σφεῖς δύναμιν πέμψαι κελευσθέντες συνῆλθόν
τε ἐπὶ τούτῳ καὶ τὴν ἡλικίαν σφῶν ἀνθοῦσαν εἶδον, οὐκέτι διεμέλλησαν,
ἀλλ´ ἐνάγοντος αὐτοὺς ὅτι μάλιστα Βάτωνός τινος Δησιδιάτου
τὸ μὲν πρῶτον ὀλίγοι τινὲς ἐνεωτέρισαν καὶ τοὺς Ῥωμαίους
ἐπελθόντας σφίσιν ἔσφηλαν, ἔπειτα δὲ ἐκ τούτου καὶ οἱ ἄλλοι προσαπέστησαν.
καὶ μετὰ τοῦτο καὶ Βρεῦκοι Παννονικὸν ἔθνος, Βάτωνα
καὶ αὐτοὶ ἕτερον προστησάμενοι, ἐπί τε τὸ Σίρμιον καὶ ἐπὶ τοὺς ἐν
αὐτῷ Ῥωμαίους ὥρμησαν. καὶ ἐκεῖνο μὲν οὐκ ἐξεῖλον (αἰσθόμενος
γὰρ τῆς ἐπαναστάσεως αὐτῶν Καικίνας Σεουῆρος ὁ τῆς πλησιοχώρου
Μυσίας ἄρχων ἐπῆλθέ τε αὐτοῖς διὰ ταχέων περὶ τὸν Δράουον
ποταμὸν οὖσι καὶ συμβαλὼν ἐνίκησεν), ἀναμαχέσεσθαι δέ πῃ διὰ
βραχέος, ἐπειδὴ καὶ τῶν Ῥωμαίων συχνοὶ ἐπεπτώκεσαν, ἐλπίσαντες
πρὸς παράκλησιν συμμάχων ἐτράποντο. καὶ οἱ μὲν συνίστων ὅσους
ἐδύναντο, ἐν δὲ τούτῳ ὁ Βάτων ὁ Δελμάτης ἐπὶ Σάλωνα στρατεύσας
αὐτὸς μὲν λίθῳ χαλεπῶς πληγεὶς οὐδὲν ἔπραξεν, ἑτέρους δέ τινας
πέμψας πάντα τὰ παραθαλάσσια μέχρι τῆς Ἀπολλωνίας ἐλυμήνατο,
καί τινα ἐνταῦθα μάχην δι´ αὐτῶν τοὺς προσμίξαντάς σφισι Ῥωμαίους,
καίπερ ἡττηθείς, ἀντεπεκράτησε.
| [55,29] Accablés par les exactions, les Dalmates étaient
jusque-là restés tranquilles malgré eux; mais, lorsque
Tibère marcha une seconde fois contre les Celtes, que
Valérius Messalinus, alors gouverneur de Dalmatie et de
Pannonie, y eut été envoyé avec lui, et qu'il eut emmené
à sa suite la plus grande partie de l'armée ; lorsque
eux-mêmes, ayant reçu l'ordre de fournir un contingent,
se furent rassemblés pour ce sujet et qu'ils se virent une
jeunesse pleine de force et de vigueur, ils n'hésitèrent
plus : excités surtout par un certain Baton, du pays des
Dysidiates, un petit nombre d'abord se révolta et battit
les Romains venus à leur rencontre; puis, à la suite de ce
succès, les autres firent défection à leur tour. Après cela,
les Breuces, peuple de la Pannonie, mettant un autre
Baton à leur tête, marchèrent contre Sirmium et la garnison
romaine qui occupait cette place. Ils ne la prirent
pas cependant, car Cécina Sévérus, gouverneur de la
Mysie, province limitrophe, ayant eu connaissance de
ce soulèvement, se hâta d'aller à leur rencontre et les
vainquit dans une action qu'il engagea avec eux sur les
bords de la Drave; mais, espérant se relever bientôt de
cet échec, parce que beaucoup de Romains étaient tombés
dans le combat, ils se mirent à appeler des alliés à
leur aide. Ils s'adjoignirent tous ceux qu'ils purent; mais
sur ces entrefaites, Baton, le Dalmate, dans une expédition
contre Salones, ayant été dangereusement atteint
d'un coup de pierre, ne fit plus rien lui-même, et se
contenta d'envoyer des détachements ravager toutes les
contrées maritimes jusqu'à Apollonie; et là, dans une
bataille livrée aux Romains par ces détachements, il
remporta, bien que vaincu d'abord, l'avantage sur les
troupes engagées contre lui.
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