HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LV

Chapitre 17

  Chapitre 17

[55,17] οὐχ ὁρᾷς ὅτι καὶ οἱ ἰατροὶ τὰς μὲν τομὰς καὶ τὰς καύσεις σπανιώτατά τισι προσφέρουσιν, ἵνα μὴ ἐξαγριαίνωσιν αὐτῶν τὰ νοσήματα, τοῖς δὲ αἰονήμασι καὶ τοῖς ἠπίοις φαρμάκοις τὰ πλείω μαλθάσσοντες θεραπεύουσι; μὴ γάρ, ὅτι ἐκεῖνα μὲν τῶν σωμάτων ταῦτα δὲ τῶν ψυχῶν παθήματά ἐστι, διαφέρειν τι νομίσῃς αὐτὰ ἀλλήλων. πάμπολλα γὰρ ὅμοια τρόπον τινὰ καὶ ταῖς γνώμαις τῶν ἀνθρώπων, κἂν τὰ μάλιστα ἀσώματοι ὦσιν, καὶ τοῖς σώμασι συμβαίνει· συστέλλονταί τε γὰρ ὑπὸ φόβου καὶ ἐξοιδοῦσιν ὑπὸ θυμοῦ, λύπη τέ τινας κολούει καὶ θάρσος ὀγκοῖ, ὥστ´ ὀλίγον σφόδρα τὸ παραλλάττον αὐτῶν εἶναι, καὶ διὰ τοῦτο καὶ παραπλησίων ἰαμάτων αὐτὰ δεῖσθαι. λόγος τε γὰρ ἤπιός τῳ λεχθεὶς πᾶν τὸ ἀγριαῖνον αὐτοῦ χαλᾷ, καθάπερ τραχὺς ἕτερος καὶ τὸ ἀνειμένον ὀργίζει· καὶ συγγνώμη δοθεῖσα καὶ τὸν πάνυ θρασὺν διαχεῖ, καθάπερ τιμωρία καὶ τὸν πάνυ πρᾷον χαλεπαίνει. αἱ μὲν γὰρ βίαιοι πράξεις ἀεὶ πάντας, κἂν δικαιόταται ὦσι, παροξύνουσιν, αἱ δὲ ἐπιεικεῖς ἡμεροῦσι. καὶ διὰ τοῦτο πεισθεὶς ἄν τις ῥᾷον καὶ τὰ δεινότατα ἑκὼν βιασθεὶς ὑπομείνειεν. καὶ οὕτω γε φύσει τινὶ ἀναγκαίᾳ ἑκάτερον αὐτῶν χρῆται, ὥστε καὶ τῶν ἀλόγων ζῴων τῶν μηδένα νοῦν ἐχόντων πολλὰ μὲν καὶ τῶν ἰσχυροτάτων καὶ ἀγριωτάτων θωπείαις τέ τισι τιθασεύεται καὶ δελεάσμασι χειροῦται, πολλὰ δὲ καὶ τῶν δειλοτάτων καὶ ἀσθενεστάτων λυπήμασί τε καὶ φόβοις καὶ ἐκταράττεται καὶ παροξύνεται. [55,17] « Ne vois-tu pas que les médecins se servent rarement du fer et du feu, de peur d'aigrir le mal, et qu'ils le guérissent le plus souvent en humectant la partie malade et en appliquant dessus des remèdes doux et émollients? Mais parce qu'il y a maladies du corps et maladies de l'âme, garde-toi de penser qu'elles sont différentes. Il y a dans l'âme, tout incorporelle qu'elle soit, bien des passions qui ont des rapports de ressemblance avec les infirmités du corps : les âmes sont resserrées par la crainte, et enflées par la colère; la peine en abat quelques-unes, l'audace en relève d'autres; de sorte que la différence est fort peu sensible et demande, pour cette raison, des remèdes analogues. Une parole douce adressée à un homme dissipe toute son aigreur, de même qu'une parole rude irrite l'humeur paisible; le pardon guérit l'homme le plus emporté, de même que le châtiment exaspère l'homme le plus doux. Les actes de violence, même les plus justes, offensent toujours tous les hommes; une conduite modérée les apaise. Aussi par la persuasion amènera-t-on quelqu'un à supporter les plus fâcheux traitements plutôt qu'on ne l'y contraindrait par la force. La nature a fait de l'une et l'autre inclination une nécessité tellement impérieuse que, parmi les animaux dépourvus de raison et de toute intelligence, beaucoup, même des plus robustes et des plus féroces, s'apprivoisent par les caresses et cèdent à l'appât de la nourriture, au lieu que beaucoup, même des plus timides et des plus faibles, sont rebutés et irrités par les mauvais traitements et par la crainte. »


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Dernière mise à jour : 29/09/2006