HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LIV

Chapitre 3

  Chapitre 3

[54,3] καὶ ἐν μὲν τούτοις τό τε τοῦ νομοθέτου καὶ τὸ τοῦ αὐτοκράτορος καὶ σχῆμα καὶ ὄνομα ἐπεδείκνυτο, ἐν δὲ δὴ τοῖς ἄλλοις ἐμετρίαζεν, ὥστε καὶ φίλοις τισὶν εὐθυνομένοις παραγίγνεσθαι. Μάρκου τέ τινος Πρίμου αἰτίαν ἔχοντος ὅτι τῆς Μακεδονίας ἄρχων Ὀδρύσαις ἐπολέμησε, καὶ λέγοντος τοτὲ μὲν τῇ τοῦ Αὐγούστου τοτὲ δὲ τῇ Μαρκέλλου γνώμῃ τοῦτο πεποιηκέναι, ἔς τε τὸ δικαστήριον αὐτεπάγγελτος ἦλθε, καὶ ἐπερωτηθεὶς ὑπὸ τοῦ στρατηγοῦ εἰ προστάξειέν οἱ πολεμῆσαι, ἔξαρνος ἐγένετο. τοῦ τε συναγορεύοντος τῷ Πρίμῳ Λικινίου Μουρήνου ἄλλα τε ἐς αὐτὸν οὐκ ἐπιτήδεια ἀπορρίψαντος, καὶ πυθομένου "τί δὴ ἐνταῦθα ποιεῖς, καὶ τίς σε ἐκάλεσεν;" τοσοῦτον μόνον ἀπεκρίνατο ὅτι τὸ δημόσιον. ἐπὶ οὖν τούτοις ὑπὸ μὲν τῶν εὖ φρονούντων ἐπῃνεῖτο, ὥστε καὶ τὸ τὴν βουλὴν ἀθροίζειν ὁσάκις ἂν ἐθελήσῃ λαβεῖν, τῶν δ´ ἄλλων τινὲς κατεφρόνησαν αὐτοῦ. ἀμέλει καὶ τοῦ Πρίμου οὐκ ὀλίγοι ἀπεψηφίσαντο, καὶ ἐπιβουλὴν ἕτεροι ἐπ´ αὐτῷ συνέστησαν. Φάννιος μὲν γὰρ Καιπίων ἀρχηγὸς αὐτῆς ἐγένετο, συνεπελάβοντο δὲ καὶ ἄλλοι· καί σφισι καὶ Μουρήνας συνομωμοκέναι, εἴτ´ οὖν ἀληθῶς εἴτε καὶ ἐκ διαβολῆς, ἐλέχθη, ἐπειδὴ καὶ ἀκράτῳ καὶ κατακορεῖ τῇ παρρησίᾳ πρὸς πάντας ὁμοίως ἐχρῆτο. καὶ οὐ γὰρ ὑπέμειναν τὸ δικαστήριον, ἐρήμην μὲν ὡς καὶ φευξόμενοι ἥλωσαν, ἀπεσφάγησαν δὲ οὐ πολλῷ ὕστερον, οὐδὲ ἐπήρκεσαν τῷ Μουρήνᾳ οὔτε Προκουλέιος ἀδελφὸς ὢν οὔτε Μαικήνας τῇ ἀδελφῇ αὐτοῦ συνοικῶν, καίπερ ἐς τὰ πρῶτα ὑπὸ τοῦ Αὐγούστου τιμώμενοι. ὡς δ´ οὖν καὶ τούτους τῶν δικαζόντων τινὲς ἀπέλυσαν, ἐνομοθέτησε μήτε κρύφα τὰς ψήφους ἐν ταῖς ἐρήμοις δίκαις φέρεσθαι, καὶ πάσαις αὐταῖς τὸν εὐθυνόμενον ἁλίσκεσθαι. καὶ ὅτι γε ταῦτ´ οὐχ ὑπ´ ὀργῆς ἀλλ´ ὡς καὶ συμφέροντα τῷ δημοσίῳ διέταξεν, ἰσχυρῶς διέδειξε· τοῦ γοῦν πατρὸς τοῦ Καιπίωνος τὸν μὲν ἕτερον τῶν δούλων τῶν συμφυγόντων τῷ υἱεῖ ἐλευθερώσαντος, ὅτι ἀμῦναί οἱ θνήσκοντι ἠθέλησε, τὸν δὲ ἕτερον τὸν προδόντα αὐτὸν διά τε τῆς ἀγορᾶς μέσης μετὰ γραμμάτων τὴν αἰτίαν τῆς θανατώσεως αὐτοῦ δηλούντων διαγαγόντος καὶ μετὰ ταῦτα ἀνασταυρώσαντος, οὐκ ἠγανάκτησε. κἂν ἐξηκέσατο πᾶσαν τὴν τῶν οὐκ ἀρεσκομένων τοῖς πραχθεῖσι μέμψιν, εἰ μὴ καὶ θυσίας ὡς καὶ ἐπὶ νίκῃ τινὶ καὶ ψηφισθείσας περιεῖδε καὶ γενομένας. [54,3] Dans ces actes, Auguste se montrait avec la représentation et le nom d'un législateur et d'un empereur ; dans tout le reste, il avait une modestie qui allait jusqu'à assister ses amis en justice. Un certain M. Primus, accusé d'avoir, étant gouverneur de la Macédoine, fait la guerre aux Odryses, et prétendant avoir agi, tantôt d'après l'avis d'Auguste, tantôt d'après celui de Marcellus, Auguste vint de son propre mouvement au tribunal; interrogé par le préteur s'il avait donné à l'accusé l'ordre de faire la guerre, il répondit négativement. Le défenseur de Primus, Licinius Muréna, entre autres paroles inconvenantes qu'il lança contre lui, lui ayant demandé : « Que fais-tu ici? qui t'a appelé? » il se contenta de répondre : « L'intérêt public. » Cette modération fut si appréciée des hommes sensés qu'on lui permit de réunir le sénat toutes les fois qu'il le voudrait; mais plusieurs, au contraire, le tinrent en mépris. Un grand nombre d'entre eux se prononça en faveur de Primus, d'autres tramèrent un complot. Ce complot eut pour chef Fannius Caepion, et beaucoup y prirent part; on dit même, soit que la chose fût vraie, soit que ce fût une calomnie, que Muréna était du nombre des complices, car il usait envers tout le monde d'une hardiesse de langage qui ne connaissait pas de frein et devenait insupportable. Les conjurés, n'ayant pas affronté le jugement, furent condamnés par défaut à l'exil et égorgés peu de temps après. Muréna ne trouva d'appui ni dans son frère Proculéius, ni dans Mécène, qui avait épousé sa soeur, quoique l'un et l'autre jouît des plus grands honneurs auprès d'Auguste. Quelques-uns des juges ayant absous les conjurés, Auguste porta une loi d'après laquelle, dans les jugements par défaut, les suffrages ne devaient pas être secrets, et l'unanimité de votes devenait nécessaire pour une condamnation. Cette disposition ne lui fut pas inspirée par la colère, mais par l'intérêt général, comme il le fit voir par une preuve bien forte : le père de Caepion ayant affranchi l'un des deux esclaves qui avaient accompagné son fils en exil, pour avoir voulu défendre son maître sur le moment de sa mort, tandis que l'autre, qui l'avait trahi, était mené par le milieu du Forum avec un écriteau indiquant la cause de son supplice, puis mis en croix, il n'en témoigna aucun mécontentement. Dans cette circonstance, il eût été à l'abri de tout reproche de la part de ceux mêmes qui n'approuvaient pas ses actes, s'il n'eût permis, comme à l'occasion d'une victoire, qu'on décrétât et qu'on offrît des sacrifices.


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Dernière mise à jour : 29/09/2006