[52,41] Μαικήνας μὲν ταῦτα εἰπὼν ἐπαύσατο, ὁ δὲ δὴ Καῖσαρ ἀμφοτέρους
μέν σφας καὶ ἐπὶ τῇ πολυνοίᾳ καὶ ἐπὶ τῇ πολυλογίᾳ τῇ τε
παρρησίᾳ ἰσχυρῶς ἐπῄνεσε, τὰ δὲ δὴ τοῦ Μαικήνου μᾶλλον εἵλετο.
οὐ μέντοι καὶ πάντα εὐθὺς ὥσπερ ὑπετέθειτο ἔπραξε, φοβηθεὶς μὴ
καὶ σφαλῇ τι, ἀθρόως μεταρρυθμίσαι τοὺς ἀνθρώπους ἐθελήσας·
ἀλλὰ τὰ μὲν παραχρῆμα μετεκόσμησε τὰ δ´ ὕστερον, καί τινα καὶ
τοῖς μετὰ ταῦτα ἄρξουσι ποιῆσαι κατέλιπεν ὡς καὶ κατὰ καιρὸν
μᾶλλον ἐν τῷ χρόνῳ γενησόμενα. καὶ αὐτῷ καὶ ὁ Ἀγρίππας πρὸς
πάντα, καίπερ τὴν ἐναντίαν σφίσι γνώμην δούς, προθυμότατα συνήρατο,
ὥσπερ ἂν εἰ καὶ ἐσηγητὴς αὐτῶν ἐγεγόνει.
ταῦτά τε {καὶ} ὁ Καῖσαρ, καὶ ὅσα ἄνω μοι τοῦ λόγου εἴρηται,
ἔπραξεν ἐν τῷ ἔτει ἐκείνῳ ἐν ᾧ τὸ πέμπτον ὑπάτευσε, καὶ τὴν τοῦ
αὐτοκράτορος ἐπίκλησιν ἐπέθετο. λέγω δὲ οὐ τὴν ἐπὶ ταῖς νίκαις
κατὰ τὸ ἀρχαῖον διδομένην τισίν (ἐκείνην γὰρ πολλάκις μὲν καὶ
πρότερον πολλάκις δὲ καὶ ὕστερον ἀπ´ αὐτῶν τῶν ἔργων ἔλαβεν,
ὥστε καὶ ἅπαξ καὶ εἰκοσάκις ὄνομα αὐτοκράτορος σχεῖν) ἀλλὰ τὴν
ἑτέραν τὴν τὸ κράτος διασημαίνουσαν, ὥσπερ τῷ τε πατρὶ αὐτοῦ
| [52,41] Après ce discours, Mécène se tut. César les
remercia vivement l'un et l'autre de la profondeur de leurs
vues et de l'étendue de leurs développements, ainsi que
de la franchise de leur langage ; mais il s'arrêta de préférence
aux conseils de Mécène. Néanmoins il ne mit
pas immédiatement à exécution toutes les mesures qu'il
lui avait suggérées, de peur d'échouer dans quelqu'une
de ses entreprises, en voulant changer tout d'un coup
l'état des citoyens; certaines transformations furent
accomplies sur-le-champ, d'autres ne le furent que plus
tard; il y en eut même quelques-unes dont il laissa le soin
aux princes qui devaient gouverner après lui, persuadé
que le temps donnerait plus d'opportunité à leur adoption.
Agrippa, bien qu'ayant été d'un avis contraire,
lui prêta son concours avec beaucoup de zèle pour
l'exécution de toutes ces mesures, comme si lui-même il les
eùt conseillées. Voilà, avec les choses que j'ai rapportées
plus haut dans le cours de mon récit, ce que fit
César cette année où il fut consul pour la cinquième
fois ; de plus, il prit le titre d'imperator. Je ne parle
pas ici de celui qu'on donnait anciennement à des généraux
pour des victoires remportées (il l'avait souvent
reçu auparavant, et il le reçut souvent encore dans la
suite, pour ses exploits, au point qu'il fut vingt-et-une
fois appelé imperator); je parle de l'autre, qui désigne
l'autorité suprême, comme un décret l'avait décerné à
César, son père, à ses enfants et à ses descendants.
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