HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LII

Chapitre 26

  Chapitre 26

[52,26] περὶ μὲν οὖν τῶν βουλευτῶν τῶν τε ἱππέων ταῦτά σοι συμβουλεύειν ἔχω, καὶ νὴ Δία καὶ ἐκεῖνα, ἵνα ἕως τε ἔτι παῖδές εἰσιν, ἐς τὰ διδασκαλεῖα συμφοιτῶσι, καὶ ἐπειδὰν ἐς μειράκια ἐκβάλωσιν, ἐπί τε τοὺς ἵππους καὶ ἐπὶ τὰ ὅπλα τρέπωνται, διδασκάλους ἑκατέρων δημοσιεύοντας ἐμμίσθους ἔχοντες. οὕτω γὰρ εὐθὺς ἐκ παίδων πάνθ´ ὅσα χρὴ ἄνδρας αὐτοὺς γενομένους ἐπιτελεῖν καὶ μαθόντες καὶ μελετήσαντες ἐπιτηδειότεροί σοι πρὸς πᾶν ἔργον γενήσονται. τὸν γὰρ ἄρχοντα τὸν ἄριστον, οὗ τέ τι ὄφελός ἐστι, δεῖ μὴ μόνον αὐτὸν πάνθ´ προσήκει ποιεῖν, ἀλλὰ καὶ τῶν ἄλλων, ὅπως ὡς ὅτι βέλτιστοι γίγνωνται, προνοεῖν. τοῦτο δ´ ὑπάρξειεν ἄν σοι οὐκ ἂν ἐάσας αὐτοὺς ὅσα βούλονται πράττειν, ἔπειτ´ ἐπιτιμᾷς τοῖς ἁμαρτάνουσιν, ἀλλ´ ἂν πρίν τι πλημμελεῖσθαι, προδιδάσκῃς πάνθ´ ὅσα ἀσκήσαντες χρησιμώτεροι καὶ ἑαυτοῖς καὶ σοὶ γενήσονται, καὶ μηδενί γε τὸ παράπαν πρόφασιν παρέχῃς, μήτε διὰ πλοῦτον μήτε δι´ εὐγένειαν μήτε δι´ ἄλλο τι ἀρετῆς ἐχόμενον, ῥᾳθυμίαν μαλακίαν καὶ ἐπιτήδευσίν τινα κίβδηλον προσποιεῖσθαι. πολλοὶ γὰρ φοβούμενοι μὴ καὶ διὰ τοιοῦτό τι καὶ φθονηθῶσι καὶ κινδυνεύσωσι, πολλὰ καὶ ἀνάξια ἑαυτῶν ποιοῦσιν ὡς καὶ ἀσφαλέστερον ἀπ´ αὐτῶν βιωσόμενοι· κἀκ τούτου ἐκεῖνοι μὲν ἐλεοῦνται ὡς καὶ αὐτὸ τοῦτο ἀδικούμενοι, τὸ μὴ δοκεῖν ἐξεῖναί σφισιν ὀρθῶς ζῆν, τῷ δ´ ἄρχοντι αὐτῶν καὶ ζημία ἅμα ἀγαθῶν ἀνδρῶν στερομένῳ καὶ κακοδοξία τῆς αἰτιάσεως συμβαίνει. μήτ´ οὖν περιίδῃς ποτὲ τοῦτο πραχθέν, μήτ´ αὖ δείσῃς ὅτι τραφείς τέ τις καὶ παιδευθεὶς ὡς ἐγὼ λέγω νεώτερόν τι τολμήσει. πᾶν γὰρ τοὐναντίον τούς τε ἀμαθεῖς καὶ τοὺς ἀσελγεῖς ὑποτοπεῖν δεῖ· οἱ μὲν γὰρ τοιοῦτοι πάντα ἁπλῶς καὶ τὰ αἴσχιστα καὶ τὰ δεινότατα, πρῶτον μὲν ἐς σφᾶς αὐτοὺς ἔπειτα δὲ καὶ ἐς τοὺς ἄλλους, ῥᾳδίως ποιεῖν προάγονται, οἱ δὲ δὴ καλῶς τραφέντες τε καὶ παιδευθέντες οὔτ´ ἄλλον τινὰ ἀδικεῖν προαιροῦνται, καὶ πάντων ἥκιστα τὸν τῆς τε τροφῆς καὶ τῆς παιδείας αὐτῶν ἐπιμεληθέντα. ἂν δ´ οὖν τις καὶ κακὸς καὶ ἀχάριστος γένηται, μηδὲν αὐτῷ τοιοῦτον ἐπιτρέψῃς ἐξ οὗ δεινόν τι δρᾶσαι δυνήσεται· κἄν γε καὶ ὣς νεοχμώσῃ τι, καὶ ἐλεγχθήτω καὶ κολασθήτω. μὴ γὰρ δὴ φοβηθῇς ὅτι σὲ αἰτιάσεταί τις ἐπὶ τούτῳ, ἄν γε πάνθ´ ὅσα εἴρηκα πράττῃς. σὺ μὲν γὰρ οὐδὲν ἁμαρτήσῃ τὸν ἀδικήσαντα τιμωρησάμενος, ὥσπερ οὐδὲ ἰατρὸς καύσας τινὰ καὶ τεμών· ἐκεῖνον δὲ δὴ πάντες δικαιώσουσιν, ὅτι καὶ τροφῆς καὶ παιδείας τῆς αὐτῆς τοῖς ἄλλοις μετασχὼν ἐπεβούλευσέ σοι. περὶ μὲν οὖν τοὺς βουλευτὰς τούς τε ἱππέας ταῦτα γιγνέσθω· [52,26] « Voilà ce que j'ai à te conseiller relativement aux sénateurs et aux chevaliers ; et, par Jupiter, je veux aussi que, tant qu'ils sont encore enfants, ils aillent dans les écoles; puis, qu'arrivés à l'âge adulte, ils manient les chevaux et les armes sous des maîtres publics payés pour leur enseigner ces deux exercices. De cette manière, instruits et exercés dès l'enfance à ce qu'ils doivent accomplir quand ils seront devenus hommes, tu les trouveras plus aptes à tout. Car un bon chef, celui qui est utile, ne doit pas se borner à faire lui-même tout ce qui est convenable, il doit encore donner ses soins à rendre les autres aussi bons qu'il est possib!e. Tu atteindras ce but non pas en leur permettant de faire tout ce qu'ils veulent, et en les punissant ensuite, s'ils se rendent coupables de délit; mais bien en les instruisant d'abord, et avant qu'ils soient en faute, de toutes les choses dont l'exercice les rendra plus utiles à eux-mêmes et à toi ; en ne fournissant aucun prétexte à personne, ni à cause de sa richesse, ni à cause de sa naissance, ni à cause de quelque autre mérite que ce soit, de s'abandonner à l'indolence, à la mollesse ou à de mauvais penchants. Bien des gens, en effet, craignant d'être, pour quelque mérite de ce genre, exposés à l'envie et au danger, font beaucoup de choses indignes d'eux dans l'espoir de vivre par là plus en sûreté. Aussi ces hommes excitent-ils la compassion comme des victimes à qui il n'est, ce semble, pas loisible de vivre honorablement ; tandis que retombe sur le chef, avec la perte, puisqu'il est privé d'hommes de bien, le mauvais bruit de cette imputation. Ne souffre donc jamais que pareille chose arrive; ne crains pas non plus qu'un homme élevé et instruit de la manière que j'ai dit, ose rêver quelque révolution. Tout au contraire, ce sont les gens grossiers et sans instruction dont il faut se méfier : de telles gens, en effet, se laissent aisément pousser à faire tout sans réflexion, même les choses les plus honteuses et les plus horribles, d'abord contre eux-mêmes et ensuite contre les autres; au lieu que les gens instruits et bien élevés ne songent jamais à faire de tort à personne, et à celui qui a pris soin de leur éducation et de leur instruction, moins qu'à tout autre. Si donc quelqu'un devient méchant et ingrat, ne lui confie rien qui puisse lui servir à faire du mal : si, malgré cela, il se révolte, qu'il soit jugé et puni. Ne crains pas ce qu'on pourra te reprocher à son sujet, si tu as fait tout ce que j'ai dit. Tu ne seras pas plus en faute, si tu punis le coupable, que le médecin en cautérisant et en amputant; tous condamneront cet homme pour avoir, ayant reçu la même éducation et la même instruction que les autres, conspiré contre toi. Qu'il en soit donc ainsi à l'égard des sénateurs et des chevaliers. »


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Dernière mise à jour : 28/09/2006