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Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LII

Chapitre 27

  Chapitre 27

[52,27] τοὺς δὲ δὴ στρατιώτας ἀθανάτους, ἔκ τε τῶν πολιτῶν κἀκ τῶν ὑπηκόων τῶν τε συμμάχων, τῇ μὲν πλείους τῇ δὲ ἐλάττους, καθ´ ἕκαστον ἔθνος, ὅπως ἂν χρεία τῶν πραγμάτων ἀπαιτῇ, τρέφεσθαι προσήκει, καὶ αὐτοὺς ἀεί τε ἐν τοῖς ὅπλοις εἶναι καὶ τὴν ἄσκησιν τῶν πολεμικῶν διὰ παντὸς ποιεῖσθαι δεῖ, χειμάδιά τε ἐν τοῖς ἐπικαιροτάτοις χωρίοις κατεσκευασμένους καὶ χρόνον τακτὸν στρατευομένους, ὥστε τι αὐτοῖς καὶ πρὸ τοῦ γήρως τῆς ἡλικίας περιεῖναι. οὔτε γὰρ ἐπὶ τῶν καιρῶν βοηθείαις τισὶν ἔτι χρῆσθαι δυνάμεθα, αὐτοί τε τοσοῦτον ἀπὸ τῶν τῆς ἀρχῆς ἐσχατιῶν ἀπηρτημένοι καὶ πολεμίους ἑκασταχόθι προσοικοῦντας ἔχοντες· ἄν τε ἐπιτρέψωμεν πᾶσι τοῖς ἐν τῇ ἡλικίᾳ οὖσι καὶ τὰ ὅπλα κεκτῆσθαι καὶ τὰ ἐμπολέμια ἀσκεῖν, στάσεις καὶ πόλεμοι ἀπ´ αὐτῶν ἐμφύλιοι ἀεὶ γενήσονται. καὶ μέντοι κἂν κωλύσαντές σφας ταῦτα ποιεῖν ἔπειτα συμμαχίας τινὸς παρ´ αὐτῶν δεηθῶμεν, κινδυνεύσομεν ἀπείροις τε καὶ ἀγυμνάστοις στρατιώταις ἀεὶ χρώμενοι. διὰ μὲν δὴ ταῦτα γνώμην ποιοῦμαι τοὺς μὲν ἄλλους πάντας ἄνευ τε ὅπλων καὶ ἄνευ τειχῶν ζῆν, τοὺς δὲ ἐρρωμενεστάτους καὶ βίου μάλιστα δεομένους καταλέγεσθαί τε καὶ ἀσκεῖν. αὐτοί τε γὰρ ἄμεινον πολεμήσουσι τούτῳ μόνῳ τῷ ἔργῳ σχολάζοντες, καὶ οἱ λοιποὶ ῥᾷον γεωργήσουσι καὶ ναυτιλοῦνται τά τε ἄλλα τὰ τῇ εἰρήνῃ προσήκοντα πράξουσι μήτε ἐκβοηθεῖν ἀναγκαζόμενοι καὶ προφύλακάς σφων ἑτέρους ἔχοντες, τό τε ἀκμαιότατον καὶ ἰσχυρότατον καὶ ἐκ λῃστείας μάλιστα ζῆν ἀναγκαζόμενον ἀλύπως τραφήσεται, καὶ τὸ λοιπὸν πᾶν ἀκινδύνως βιώσεται. [52,27] Il convient aussi d'entretenir perpétuellement des soldats pris parmi les citoyens, parmi les peuples soumis et parmi les peuples alliés; ici plus, là moins, suivant chaque province, d'après les besoins de l'État; il faut qu'ils soient continuellement sous les armes, et qu'ils se livrent sans interruption aux exercices militaires; qu'ils aient des quartiers d'hiver établis dans les positions les plus favorables, et un service dont la durée soit limitée, afin qu'avant d'être arrivés à la vieillesse, il leur reste encore quelque vigueur. Nous ne pouvons plus, avec des frontières si éloignées, avec des ennemis qui nous environnent de toutes parts, faire usage de secours rassemblés à l'instant, et accorder à tous ceux qui en ont l'âge de posséder des armes et de se livrer aux travaux de la guerre, c'est donner sans cesse naissance à des séditions et à des guerres civiles. Si, après les avoir empêchés de s'en occuper, nous avons ensuite besoin de leur concours, nous courrons le risque de n'avoir jamais que des soldats sans expérience et non exercés. Pour ces motifs, je propose que tous les autres citoyens soient sans armes, tandis que les plus vigoureux et les plus indigents seront enrôlés et exercés. Ils combattront mieux, en ne vaquant qu'à cette seule occupation; le reste n'en sera que plus à l'aise pour cultiver la terre, pour s'occuper de navigation, et s'adonner aux arts qui conviennent à la paix, quand ils ne seront pas forcés de se défendre et qu'ils auront des défenseurs pour les protéger; la portion la plus vigoureuse et la plus forte, celle que la misère contraindrait à vivre de brigandage, se nourrira sans peine, et le reste de la population vivra à l'abri du danger. »


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Dernière mise à jour : 28/09/2006