[51,5] ταῦτά τε οὖν καὶ τὰ ἄλλα τὰ ἐπείγοντα διοικήσας, τοῖς τέ
τινα ἄδειαν λαβοῦσι καὶ ἐν τῇ Ἰταλίᾳ διαιτᾶσθαι (οὐ γὰρ ἐξῆν)
δούς, καὶ τὸν δῆμον τὸν ἐν τῇ Ῥώμῃ ὑπολειφθέντα παρέμενος ὅτι
μὴ πρὸς αὐτὸν ἦλθεν, ἔς τε τὴν Ἑλλάδα αὖθις τριακοστῇ μετὰ
τὴν ἄφιξιν ἡμέρᾳ ἀπῆρε, καὶ διὰ τοῦ ἰσθμοῦ τοῦ τῆς Πελοποννήσου
τὰς ναῦς ὑπὸ τοῦ χειμῶνος ὑπερενεγκὼν οὕτω ταχέως ἐς τὴν
Ἀσίαν ἀνεκομίσθη ὥστε καὶ τὸν Ἀντώνιον τήν τε Κλεοπάτραν ἑκάτερον
ἅμα, καὶ ὅτι ἀφωρμήθη καὶ ὅτι ἐπανῆλθε, μαθεῖν. ὡς γὰρ
τότε ἐκ τῆς ναυμαχίας ἔφυγον, μέχρι μὲν τῆς Πελοποννήσου ὁμοῦ
ἀφίκοντο, ἐντεῦθεν δὲ τῶν συνόντων τινάς, ὅσους ὑπώπτευον, ἀποπέμψαντες
(πολλοὶ δὲ καὶ ἀκόντων αὐτῶν ἀπεχώρησαν) Κλεοπάτρα
μὲν ἐς τὴν Αἴγυπτον, μή τι τῆς συμφορᾶς σφων προπυθόμενοι
νεωτερίσωσιν, ἠπείχθη, καὶ ὅπως γε καὶ τὸν πρόσπλουν ἀσφαλῆ
ποιήσηται, τάς τε πρῴρας ὡς καὶ κεκρατηκυῖα κατέστεψε καὶ ᾠδάς
τινας ἐπινικίους ὑπ´ αὐλητῶν ᾖδεν· ἐπεὶ δὲ ἐν τῷ ἀσφαλεῖ ἐγένετο,
πολλοὺς μὲν τῶν πρώτων, ἅτε καὶ ἀεί οἱ ἀχθομένων καὶ τότε ἐπὶ
τῇ συμφορᾷ αὐτῆς ἐπηρμένων, ἐφόνευσε, πολὺν δὲ καὶ πλοῦτον ἔκ
τε τῶν ἐκείνων κτημάτων καὶ ἐκ τῶν ἄλλων καὶ ὁσίων καὶ θείων,
μηδενὸς μηδὲ τῶν πάνυ ἀβάτων ἱερῶν φειδομένη, ἤθροιζε, δυνάμεις
τε ἐξηρτύετο καὶ συμμαχίας περιεσκόπει, τόν τε Ἀρμένιον ἀποκτείνασα
τὴν κεφαλὴν αὐτοῦ τῷ Μήδῳ, ὡς καὶ ἐπικουρήσοντί σφισι
διὰ τοῦτ´, ἔπεμψεν. Ἀντώνιος δὲ ἔπλευσε μὲν ἐς τὴν Λιβύην πρός
τε Πινάριον Σκάρπον καὶ πρὸς τὸ στράτευμα τὸ μετ´ αὐτοῦ ἐπὶ
τῇ τῆς Αἰγύπτου φυλακῇ ἐνταῦθα προσυνειλεγμένον· ἐπεὶ δ´ οὔτε
προσδέξεσθαι αὐτόν ..., καὶ προσέτι καὶ τοὺς προπεμφθέντας ὑπ´
αὐτοῦ ἔσφαξε, τῶν τε στρατιωτῶν ὧν ἦρχεν ἀγανακτήσαντάς τινας
ἐπὶ τούτῳ διέφθειρεν, οὕτω δὴ καὶ αὐτὸς ἐς τὴν Ἀλεξάνδρειαν
μηδὲν περάνας ἐκομίσθη.
| [51,5] Après avoir pourvu à ces affaires et aux autres
mesures urgentes, accordé à ceux qui avaient obtenu
l'impunité l'autorisation de vivre en Italie (la chose
n'était pas permise), sans souci du peuple resté à
Rome, il leva l'ancre pour retourner en Grèce trente
jours après son arrivée, et, transportant ses vaisseaux,
à cause de l'hiver, par-dessus l'isthme du Péloponèse,
il arriva en Asie avec une rapidité telle, qu'Antoine
et Cléopâtre apprirent deux nouvelles à la fois, celle de
son départ et celle de son retour. En effet, quand
ils s'enfuirent, à la suite du combat naval, ils marchèrent
de conserve jusqu'au Péloponèse ; là, ayant,
parmi leurs hommes, renvoyé tous ceux contre lesquels
ils avaient des soupçons (il y en eut aussi grand
nombre qui les quittèrent sans leur permission),
Cléopâtre, de peur que ses sujets, instruits à l'avance de
sa défaite, ne se révoltassent, se hâta de rentrer en
Égypte. Afin de voyager en sûreté, elle fit couronner les
proues, comme si elle eût remporté la victoire, et chanter
au son des flûtes des chants de triomphe; puis, quand
elle fut en lieu sûr, elle fit mourir un grand nombre des
premiers citoyens, parce qu'ils lui avaient été toujours
opposés et que sa défaite les avait alors enhardis : elle
se procura beaucoup d'argent aux dépens de leurs biens
et de propriétés tant profanes que sacrées, vu qu'elle
ne respecta pas même les temples les plus inviolables ;
elle leva des armées et chercha des alliés partout autour
d'elle ; elle fit mettre à mort le roi d'Arménie, dont
elle envoya la tête au roi des Mèdes, comme si, par ce
présent, elle eût dû en obtenir un secours pour sa cause.
Quant à Antoine, il fit voile pour la Libye, vers Pinarius
Scarpus et l'armée réunie avec lui en cet endroit pour
la garde de l'Égypte; mais Pinarius, loin de consentir
à le recevoir, ayant égorgé les députés qui lui avaient
été envoyés, et puni de mort plusieurs des soldats sous
ses ordres pour s'être indignés de ce meurtre, il revint
alors, lui aussi, à Alexandrie, sans avoir rien fait.
|