| [51,1] Τοιαύτη τις ἡ ναυμαχία αὐτῶν τῇ δευτέρᾳ τοῦ Σεπτεμβρίου
 ἐγένετο. τοῦτο δὲ οὐκ ἄλλως εἶπον (οὐδὲ γὰρ εἴωθα αὐτὸ ποιεῖν)
 ἀλλ´ ὅτι τότε πρῶτον ὁ Καῖσαρ τὸ κράτος πᾶν μόνος ἔσχεν, ὥστε
 καὶ τὴν ἀπαρίθμησιν τῶν τῆς μοναρχίας αὐτοῦ ἐτῶν ἀπ´ ἐκείνης
 τῆς ἡμέρας ἀκριβοῦσθαι. καὶ ἐπ´ αὐτῇ τῷ τε Ἀπόλλωνι τῷ Ἀκτίῳ
 τριήρη τε καὶ τετρήρη, τά τε ἄλλα τὰ ἑξῆς μέχρι δεκήρους, ἐκ
 τῶν αἰχμαλώτων νεῶν ἀνέθηκε, καὶ ναὸν μείζω ᾠκοδόμησεν, ἀγῶνά
 τέ τινα καὶ γυμνικὸν καὶ μουσικῆς ἱπποδρομίας τε πεντετηρικὸν 
 ἱερόν (οὕτω γὰρ τοὺς τὴν σίτησιν ἔχοντας ὀνομάζουσι) κατέδειξεν,
 Ἄκτια αὐτὸν προσαγορεύσας. πόλιν τέ τινα ἐν τῷ τοῦ στρατοπέδου
 τόπῳ, τοὺς μὲν συναγείρας τοὺς δ´ ἀναστήσας τῶν πλησιοχώρων,
 συνῴκισε, Νικόπολιν ὄνομα αὐτῇ δούς. τό τε χωρίον ἐν ᾧ ἐσκήνησε, 
 λίθοις τε τετραπέδοις ἐκρηπίδωσε καὶ τοῖς ἁλοῦσιν ἐμβόλοις
 ἐκόσμησεν, ἕδος τι ἐν αὐτῷ τοῦ Ἀπόλλωνος ὑπαίθριον ἱδρυσάμενος.
 ταῦτα μὲν ὕστερον ἐγένετο, τότε δὲ μέρος μέν τι τῶν νεῶν ἐς
 δίωξιν τοῦ τε Ἀντωνίου καὶ τῆς Κλεοπάτρας ἔστειλε· καὶ ἐκεῖνοι
 ἐπεδίωξαν μὲν αὐτούς, ἐπεὶ δ´ οὐκ ἐν καταλήψει ἐφαίνοντο, ἀνεχώρησαν· 
 ταῖς δὲ λοιπαῖς τὸ τάφρευμα αὐτῶν, μηδενὸς ἐναντιουμένου 
 δι´ ὀλιγότητα, ἔλαβε, καὶ μετὰ ταῦτα καὶ τὸν λοιπὸν στρατὸν
 ἐς Μακεδονίαν ἀπιόντα καταλαβὼν ἀμαχεὶ παρεστήσατο. ἤδη δὲ
 καὶ διέφυγον ἄλλοι τε καὶ τῶν πρώτων οἱ μὲν Ῥωμαῖοι πρὸς τὸν
 Ἀντώνιον, οἱ δ´ ἕτεροι οἱ συμμαχήσαντες αὐτῷ οἴκαδε. οὐ μέντοι
 γε καὶ ἀντεπολέμησαν οὗτοι γε ἔτι τῷ Καίσαρι, ἀλλὰ καθ´ ἡσυχίαν
 καὶ ἐκεῖνοι καὶ οἱ δῆμοι πάντες, ὅσοι καὶ πρότερον ἐρρωμάιζον, οἱ
 μὲν εὐθὺς οἱ δὲ καὶ μετὰ τοῦθ´ ὡμολόγησαν. 
 | [51,1] Tel fut le combat qu'ils soutinrent l'un contre 
l'autre sur mer le 2 septembre. Si j'ai cité cette date, 
contrairement à mon habitude, c'est que César réunit 
alors pour la première fois tout le pouvoir entre ses 
mains, et qu'à ce jour commence la supputation exacte 
des années de son règne. C'est aussi en mémoire de ce 
jour que César fit à Apollon Actien l'offrande de vaisseaux 
à trois rangs, quatre rangs, et ainsi de suite, jusqu'à 
dix rangs de rames, choisis parmi ceux qu'il avait 
capturés, bâtit en son honneur un temple plus grand, 
institua une lutte de tous les talents de l'esprit et du 
corps, ainsi que des courses du cirque, jeux quinquennaux 
et sacrés (ce nom de sacrés appartient aux 
jeux qui sont accompagnés d'un banquet), sous la 
dénomination de jeux Actiens. Il fonda aussi, sur l'emplacement 
de son camp, par le rassemblement de quelques 
peuples limitrophes et le rétablissement de quelques 
autres, une ville à laquelle il donna le nom de Nicopolis.
En outre, il pava de pierres quadrangulaires l'endroit où 
avait été sa tente et le décora de rostres pris à l'ennemi, 
après y avoir élevé à Apollon une statue en plein air. 
Mais cela n'eut lieu que plus tard ; dans le moment, il 
envoya une partie de sa flotte à la poursuite d'Antoine 
et de Cléopâtre ; ces vaisseaux poursuivirent les fugitifs, 
mais comme ils ne purent pas les atteindre, ils 
revinrent. César, avec les vaisseaux qui lui restaient, 
s'empara des retranchements ennemis sans rencontrer 
aucune résistance, à cause du petit nombre des défenseurs ; 
puis, ayant surpris le reste de leur armée qui 
se dispersait en Macédoine, il se l'incorpora sans coup 
férir. Déjà s'étaient enfuis, entre autres, les principaux 
personnages : les Romains vers Antoine, et ceux des 
étrangers qui lui avaient prêté leur concours, dans leurs 
foyers. Ces derniers, néanmoins, ne firent plus la guerre 
contre César ; mais se tenant en repos, eux et tous les 
peuples qui auparavant étaient sujets romains, ils traitèrent 
avec lui, les uns sur-le-champ, les autres plus tard.
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