HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre LI

Chapitre 15

  Chapitre 15

[51,15] Ἀντώνιος μὲν δὴ καὶ Κλεοπάτρα, πολλῶν μὲν τοῖς Αἰγυπτίοις πολλῶν δὲ καὶ τοῖς Ῥωμαίοις κακῶν αἴτιοι γενόμενοι, οὕτω τε ἐπολέμησαν καὶ οὕτως ἐτελεύτησαν, ἔν τε τῷ αὐτῷ τρόπῳ ἐταριχεύθησαν, κἀν τῇ αὐτῇ θήκῃ ἐτάφησαν. ἔσχον δὲ τήν τε φύσιν τῆς ψυχῆς καὶ τὴν τύχην τοῦ βίου τοιάνδε. μὲν συνεῖναί τε τὸ δέον οὐδενὸς ἥσσων ἐγένετο καὶ πολλὰ ἀφρόνως ἔπραξεν, ἀνδρείᾳ τε ἔν τισι διέπρεψε καὶ ὑπὸ δειλίας συχνὰ ἐσφάλη, τῇ τε μεγαλοψυχίᾳ καὶ τῇ δουλοπρεπείᾳ ἐξ ἴσου ἐχρῆτο, καὶ τά τε ἀλλότρια ἥρπαζε καὶ τὰ οἰκεῖα προΐετο, ἠλέει τε ἀλόγως συχνοὺς καὶ ἐκόλαζεν ἀδίκως πλείονας· κἀκ τούτων ἰσχυρότατός τε ἐξ ἀσθενεστάτου καὶ πλουσιώτατος ἐξ ἀπορωτάτου γενόμενος οὐδετέρου αὐτῶν ἀπώνητο, ἀλλὰ καὶ τὸ κράτος τὸ τῶν Ῥωμαίων μόνος ἕξειν ἐλπίσας αὐτὸς ἑαυτὸν ἀπέκτεινε. Κλεοπάτρα δὲ ἄπληστος μὲν Ἀφροδίτης ἄπληστος δὲ χρημάτων γενομένη, καὶ πολλῇ μὲν φιλοτιμίᾳ φιλοδόξῳ πολλῇ δὲ καὶ περιφρονήσει θρασείᾳ χρησαμένη, τήν τε βασιλείαν τὴν τῶν Αἰγυπτίων ὑπ´ ἔρωτος ἐκτήσατο, καὶ τὴν τῶν Ῥωμαίων λήψεσθαι δι´ αὐτοῦ ἐλπίσασα ταύτης τε ἐσφάλη καὶ ἐκείνην προσαπώλεσε, δύο τε ἀνδρῶν Ῥωμαίων τῶν καθ´ ἑαυτὴν μεγίστων κατεκράτησε, καὶ διὰ τὸν τρίτον ἑαυτὴν κατεχρήσατο. οὗτοι μὲν δὴ τοιοῦτοί τε ἐγένοντο καὶ οὕτως ἀπήλλαξαν· τῶν δὲ δὴ παίδων αὐτῶν Ἄντυλλος μέν, καίτοι τήν τε τοῦ Καίσαρος θυγατέρα ἠγγυημένος καὶ ἐς τὸ τοῦ πατρὸς αὐτοῦ ἡρῷον, Κλεοπάτρα ἐπεποιήκει, καταφυγών, εὐθὺς ἐσφάγη, Καισαρίων δὲ ἐς Αἰθιοπίαν φεύγων κατελήφθη τε ἐν τῇ ὁδῷ καὶ διεφθάρη. τε Κλεοπάτρα Ἰούβᾳ τῷ τοῦ Ἰούβου παιδὶ συνῴκησε· τούτῳ γὰρ Καῖσαρ τραφέντι τε ἐν τῇ Ἰταλίᾳ καὶ συστρατευσαμένῳ οἱ ταύτην τε καὶ τὴν βασιλείαν τὴν πατρῴαν ἔδωκε, καὶ αὐτοῖς καὶ τὸν Ἀλέξανδρον καὶ τὸν Πτολεμαῖον ἐχαρίσατο. ταῖς τε ἀδελφιδαῖς, ἃς ἐκ τοῦ Ἀντωνίου Ὀκταουία ἀνῄρητό τε καὶ ἐτετρόφει, χρήματα ἀπὸ τῶν πατρῴων ἀπένειμε. καὶ τῷ Ἰούλλῳ τῷ τοῦ Ἀντωνίου τῆς τε Φουλουίας υἱεῖ τοὺς ἐξελευθέρους αὐτοῦ πάνθ´ ὅσα τελευτῶντάς σφας καταλιπεῖν αὐτῷ κατὰ τοὺς νόμους ἔδει, παραχρῆμα δοῦναι ἐκέλευσε. [51,15] Antoine et Cléopâtre, après avoir causé beaucoup de maux tant aux Égyptiens qu'aux Romains, combattirent et moururent de la sorte : ils furent embaumés de la même manière et ensevelis dans le même tombeau. Leur caractère naturel et leur fortune dans la vie furent à peu près ce que je vais dire. L'un ne fut inférieur à personne pour l'intelligence, et pourtant fit beaucoup de choses insensées; en plusieurs circonstances il se distingua par son courage, sa lâcheté le fit échouer dans bien des entreprises ; son âme était également magnanime et servile; il ravissait le bien d'autrui et prodiguait le sien; souvent capable de compassion, plus souvent encore de cruauté. Aussi, après être de très faible devenu très fort, de très pauvre très riche, il ne tira pas le moindre profit d'aucun de ces avantages, et, au moment où il se tua lui-même, il avait l'espoir de posséder seul l'empire romain. Cléopâtre, insatiable de voluptés, insatiable de richesses, tantôt pleine d'une noble ambition et tantôt d'une audacieuse impudence, conquit par l'amour le royaume d'Égypte, et, quand elle espérait lui devoir encore l'empire romain, elle échoua et perdit le sien. Elle subjugua les deux plus grands hommes parmi les Romains de son temps, et se donna elle-même la mort à cause du troisième. Voilà ce que furent ces personnages et de quelle manière ils terminèrent leur vie. Quant à leurs enfants, Antyllus, quoique fiancé à la fille de César et réfugié dans la chapelle élevée à son père par Cléopâtre, fut immédiament égorgé; Césarion, qui s'enfuyait en Éthiopie, fut saisi en route et mis à mort. Cléopâtre épousa Juba, fils de Juba; César la donna à ce prince avec le royaume de ses pères, parce qu'élevé en Italie, il lui avait prêté aide dans ses expéditions; il accorda aussi aux deux époux la grâce d'Alexandre et de Ptolémée. Ses nièces, qu'Octavie avait eues d'Antoine et qu'elle avait élevée, reçurent de l'argent pris sur les biens de leur père ; quant à Iulus, fils d'Antoine et de Fulvie, il enjoignit à ses affanchis de lui donner sur-le-champ tout ce que, d'après les lois, ils étaient tenus de laisser à leur patron.


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Dernière mise à jour : 15/09/2006