| [50,6] τῇ μὲν οὖν Κλεοπάτρᾳ διὰ ταῦτα τὸν πόλεμον ἐψηφίσαντο,
 τῷ δ´ Ἀντωνίῳ οὐδὲν δῆθεν τοιοῦτον ἐπήγγειλαν, εὖ γε εἰδότες ὅτι
 καὶ ἄλλως πολεμωθήσοιτο (οὐ γάρ που προδοὺς ἐκείνην τὰ τοῦ
 Καίσαρος πράξειν ἔμελλε) καὶ βουλόμενοι καὶ αὐτὸ τοῦτο προσεγκαλέσαι 
 οἱ, ὅτι τὸν ὑπὲρ τῆς Αἰγυπτίας πόλεμον ἑκὼν κατὰ τῆς
 πατρίδος, μηδενὸς αὐτῷ δεινοῦ οἴκοθεν ἰδίᾳ συμβάντος, ἀνείλετο.
 ἥ τε οὖν ἡλικία παρ´ ἀμφοτέρων σπουδῇ συνήγετο καὶ χρήματα
 ἁπανταχόθεν συνελέγετο, τά τε ἐμπολέμια πάντα κατὰ τάχος ἠθροίζετο. 
 καὶ ἐγένετο ἡ πᾶσα παρασκευὴ πολὺ τῶν πρὸ αὐτῆς μεγίστη.
 ἔθνη γὰρ τοσάδε ἑκατέρῳ τόνδε τὸν πόλεμον συνήρατο. Καίσαρι
 μὲν ἥ τε Ἰταλία (πάντας γὰρ καὶ τοὺς ὑπὸ τοῦ Ἀντωνίου ἀποικισθέντας, 
 τὰ μὲν ἐκφοβήσας ἅτε ὀλίγους ὄντας, τὰ δὲ καὶ εὐεργετήσας, 
 προσετέθειτο· τά τε γὰρ ἄλλα καὶ τοὺς τὴν Βονωνίαν
 ἐποικοῦντας αὐτὸς αὖθις, ἵνα δὴ καὶ ὑφ´ ἑαυτοῦ ἀπῳκίσθαι δοκῶσι,
 προσκατεστήσατο) - ἥ τε οὖν Ἰταλία καὶ ἡ Γαλατία τό τε Ἰβηρικὸν
 καὶ τὸ Ἰλλυρικόν, καὶ Λίβυες οἵ τε ἐκ τοῦ πρὶν ῥωμαΐζοντες πλὴν
 τῶν περὶ τὴν Κυρήνην καὶ οἱ τοῦ Βογούου τοῦ τε Βόκχου γεγονότες, 
 Σαρδώ τε καὶ Σικελία καὶ αἱ ἄλλαι νῆσοι αἱ ταῖς εἰρημέναις 
 ἠπείροις προσεχεῖς συνεμάχησαν, τῷ δ´ Ἀντωνίῳ τὰ ἐν τῇ Ἀσίᾳ
 τῇ ἠπείρῳ τῶν Ῥωμαίων ἀκούοντα καὶ τὰ ἐν τῇ Θρᾴκῃ, ἥ τε
 Ἑλλὰς καὶ ἡ Μακεδονία, καὶ οἱ Αἰγύπτιοι οἵ τε Κυρηναῖοι μετὰ
 τῶν περιχώρων, καὶ οἱ νησιῶται οἱ προσοικοῦντές σφισιν, οἵ τε
 βασιλῆς καὶ οἱ δυνάσται πάντες ὡς εἰπεῖν οἱ τῇ τῶν Ῥωμαίων
 ἀρχῇ τῇ τότε ὑπ´ ἐκεῖνον οὔσῃ γειτνιῶντες, οἱ μὲν αὐτοὶ οἱ δὲ δι´
 ἑτέρων. καὶ τοσαύτῃ γε προθυμίᾳ ἀμφότεροι ὁμοίως ἐχρήσαντο
 ὥστε καὶ ἐνόρκους τὰς συμμαχίας σφῶν ἑκατέρῳ ποιήσασθαι.
 | [50,6] Tels furent les motifs pour lesquels on décréta la 
guerre contre Cléopâtre ; quant à Antoine, on ne lui fit 
aucune déclaration de ce genre : on était d'ailleurs bien 
convaincu que, même sans cela, il prendrait, de son 
propre mouvement, sa part de la guerre (il n'avait, en 
effet, nulle intention d'abandonner cette femme pour 
embrasser le parti de César), et on voulait avoir à lui 
reprocher une lutte volontairement entreprise par lui 
en faveur de l'Égyptienne contre sa patrie, sans que 
ses concitoyens lui eussent causé, comme simple particulier, 
aucun ennui. Dans les deux partis, on procédait 
activement de toute part aux enrôlements, on ramassait 
de l'argent et on réunissait en hâte tout ce qui 
sert à la guerre. Les préparatifs étaient bien plus 
considérables que ceux qui s'étaient faits précédemment, 
tant de peuples prêtaient leur concours pour cette 
guerre. César avait pour lui l'Italie (toutes les colonies, 
même celles qu'Antoine avait fondées : les unes effrayées 
du petit nombre de leurs habitants, les autres 
gagnées par des bienfaits, embrassèrent la cause de 
César, qui, entre autres moyens, reconstitua la colonie 
de Bononia, afin d'être considéré comme son fondateur) ; 
l'Italie, dis-je, la Gaule, l'Espagne, l'Illyrie, la 
Libye, tant la partie déjà soumise auparavant à l'obéissance 
de Rome, à l'exception de la Cyrénaïque, que 
celle où avaient régné Bogud et Bocchus ; la Sardaigne, 
la Sicile et les autres îles voisines des continents qui viennent 
d'être nommés, combattaient pour lui. Antoine, de 
son côté, avait tous les pays sujets de Rome sur le continent 
asiatique et en Thrace, la Grèce, la Macédoine, 
les Égyptiens et les Cyrénéens, avec les peuples voisins et
les insulaires qui habitent aux environs, tous les rois et 
tous les princes, pour ainsi dire, qui touchaient à la partie 
de l'empire romain alors sous son commandement, se 
joignirent à lui soit en personne, soit par des lieutenants. 
Les deux rivaux étaient animés d'une telle ardeur que, 
pour s'assurer ces secours, ils allèrent jusqu'à demander, 
l'un et l'autre, un serment à leurs alliés respectifs.
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