[50,15] εἰπόντων δὲ ἄλλων ἄλλα ἐνίκησεν ἡ Κλεοπάτρα, τά τε ἐπικαιρότατα
τῶν χωρίων φρουραῖς παραδοθῆναι καὶ τοὺς λοιποὺς ἐς τὴν Αἴγυπτον μεθ´
ἑαυτῶν ἀπᾶραι συμβουλεύσασα. ταύτην γὰρ τὴν γνώμην ἔσχεν,
ἐπειδὴ ὑπὸ σημείων ἐταράχθη. χελιδόνες τε γὰρ περί τε τὴν σκηνὴν
αὐτῆς καὶ ἐν τῇ νηὶ τῇ στρατηγίδι, ἐφ´ ἧς ἐπέπλει, ἐνεόττευσαν,
καὶ γάλα αἷμά τε ἐκ κηροῦ ἐρρύη· τάς τε εἰκόνας αὐτῶν, ἃς οἱ
Ἀθηναῖοι ἐν τῇ ἀκροπόλει τὸ τῶν θεῶν σχῆμα ἐχούσας ἔστησαν,
κεραυνοὶ ἐς τὸ θέατρον κατήραξαν. ἔκ τε οὖν τούτων καὶ ἐκ τῆς
τοῦ στρατεύματος καὶ ἀθυμίας ἐπ´ αὐτοῖς καὶ ἀρρωστίας ἡ Κλεοπάτρα
αὐτή τε ἔδεισε καὶ τὸν Ἀντώνιον ἐξεφόβησεν. οὐ μέντοι
καὶ κρύφα, ἢ καὶ φανερῶς ὡς καὶ φεύγοντες, ἐκπλεῦσαι, μὴ καὶ ἐς
δέος τοὺς συμμάχους ἐμβάλωσιν, ἠθέλησαν, ἀλλ´ ὡς ἐπὶ ναυμαχίαν
παρασκευαζόμενοι, ἵνα ἅμα, ἄν τι ἀνθίστηται, βιάσωνται τὸν
ἔκπλουν. κἀκ τούτου πρῶτον μὲν τὰ ἄριστα τῶν σκαφῶν, ἐπειδὴ
ἐλάττους οἱ ναῦται ἔκ τε τῆς φθορᾶς καὶ ἐκ τῆς αὐτομολίας ἐγεγόνεσαν,
ἐπιλεξάμενοι τὰ λοιπὰ κατέπρησαν, ἔπειτα δὲ νύκτωρ πάντα
τὰ τιμιώτατα λαθραίως ἐς αὐτὰς ἐσεφόρησαν. ἐπειδή τε ἕτοιμα
ἦν, συνεκάλεσεν ὁ Ἀντώνιος τοὺς στρατιώτας καὶ εἶπε τοιάδε.
| [50,15] Après bien des avis divers, ce fut celui de Cléopâtre
qui l'emporta, avis suivant lequel on mettrait des
garnisons dans les places les plus exposées, tandis que
le reste de l'armée se rendrait en Égypte avec elle et
avec Antoine. Des prodiges alarmants lui avaient suggéré
cette proposition. Des hirondelles avaient fait leur
nid aux alentours de sa tente et sur le vaisseau prétorien
qui la portait; du lait et du sang avaient jailli d'un
morceau de cire; les statues que les Athéniens avaient
élevées à elle et à Antoine dans leur citadelle avec les
attributs divins avaient été précipitées sur le théâtre par
la foudre. Ces prodiges et le découragement qui s'en
était suivi parmi l'armée, joints à la maladie, avaient mis
la frayeur au coeur de Cléopâtre, et elle fit partager ses
craintes à Antoine. Cependant, pour ne point effrayer
leurs alliés, ils résolurent de ne partir ni en cachette ni
ouvertement, comme s'ils prenaient la fuite, mais
comme des gens disposés à combattre et aussi à forcer
le passage, si on mettait obstacle à leur sortie. Choisissant
donc, à la suite de cette décision, leurs meilleurs
vaisseaux, attendu que la maladie et la désertion avaient
diminué le nombre des matelots, ils mirent le feu au
reste, puis, la nuit, ils transportèrent à la dérobée sur
les vaisseaux conservés tous leurs objets les plus précieux.
Quand tout fut prêt, Antoine convoqua ses soldats
et leur parla en ces termes :
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