[50,14] κἀν τούτῳ ναυμαχία τις ἐγένετο.
ὁ γὰρ Σόσσιος Λουκίου Ταρρίου ναυσὶν ὀλίγαις ἐφορμοῦντός
σφισιν ἐλπίσας ἄξιόν τι λόγου πράξειν, ἂν πρὶν τὸν Ἀγρίππαν
ᾧ πᾶν τὸ ναυτικὸν ἐπετέτραπτο ἐπελθεῖν, συμβάλῃ αὐτῷ,
ἐξανήχθη τε ἐξαπιναίως ὑπὸ τὴν ἕω, ὁμίχλην βαθεῖαν τηρήσας
ἵνα μὴ τὸ πλῆθός σφων προϊδὼν φύγῃ, καὶ παραχρῆμα τῇ πρώτῃ
προσβολῇ τρεψάμενος αὐτὸν ἐπεδίωξε μὲν, οὐχ εἷλε δέ· τοῦ γὰρ
Ἀγρίππου κατὰ τύχην ἀπαντήσαντός οἱ οὐ μόνον οὐδὲν τῆς νίκης
ἀπώνητο, ἀλλὰ καὶ προσδιεφθάρη μετά τε τοῦ Ταρκονδιμότου καὶ
μετ´ ἄλλων πολλῶν.
ὁ οὖν Ἀντώνιος διά τε τοῦτο, καὶ ὅτι καὶ αὐτὸς ἐπανελθὼν
ἱππομαχίᾳ τινὶ πρὸς τῆς τοῦ Καίσαρος προφυλακῆς ἡττήθη, οὐκέτ´
ἔγνω δίχα στρατοπεδεύεσθαι, ἀλλ´ ἐκλιπὼν τῆς νυκτὸς τὸ πλησίον
τῶν ἐναντίων τάφρευμα ἀνεχώρησεν ἐπὶ θάτερα τοῦ πορθμοῦ, ἔνθα
αὐτῷ τὸ πλέον τοῦ στρατοῦ ηὐλίζετο. καὶ ἐπειδὴ καὶ τὰ ἐπιτήδεια
αὐτόν, ἅτε καὶ τῆς σιτοπομπίας εἰργόμενον, ἐπιλείπειν ἤρχετο, διαγνώμην
ἐποιήσατο πότερον κατὰ χώραν μείναντες διακινδυνεύσωσιν
ἢ μεταστάντες που χρόνῳ τὸν πόλεμον διενέγκωσιν.
| [50,14] Sur ces entrefaites eut lieu un combat naval.
Sossius, en face de qui stationnait L. Tarésius avec un
petit nombre de vaisseaux, dans l'espoir de se signaler
par quelque action d'éclat s'il avait un engagement
avant l'arrivée d'Agrippa (car c'était Agrippa qui avait le
commandement en chef de la flotte), poussa tout à coup
en avant, au point du jour, à la faveur d'une forte brume
qui, dérobant à l'ennemi le nombre de ses vaisseaux,
devait l'empêcher de prendre la fuite, et, après lui avoir,
dès le premier choc, fait tourner le dos, le poursuivit sans
réussir cependant à l'atteindre; car, Agrippa étant par
hasard survenu, loin de retirer aucun fruit de sa victoire,
Sossius périt avec Tarcondimotus et plusieurs autres.
Antoine, à la suite de cet échec, et parce que lui-même
il avait été battu dans un combat de cavalerie contre les
avant-postes de César, résolut de ne pas garder son
camp en face de lui ; et abandonnant, la nuit, la position
voisine de ses adversaires, il se retira de l'autre côté
du détroit, où était la plus grande partie de son armée.
Puis, comme, les convois n'arrivant plus, les vivres
commençaient à manquer, il tint conseil pour savoir si
l'on devait, ou, en conservant la position actuelle, risquer
une bataille, ou traîner la guerre en longueur en
allant camper autre part.
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