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[49,32] καὶ ὁ μὲν ταῦτα πράξας ἐς τὴν Αἴγυπτον ἀπῆρεν, οἱ δὲ δὴ
οἴκοι Ῥωμαῖοι ἠγνόουν μὲν οὐδὲν τῶν γεγονότων, οὐχ ὅτι τἀληθὲς
ἐκεῖνος ἐπέστειλέ σφισι (πάντα γὰρ δὴ τὰ δυσχερῆ συνέκρυπτε,
καὶ ἔστιν ἅ γε αὐτῶν καὶ ἐς τὸ ἐναντιώτατον, ὡς καὶ εὐπραγῶν,
ἔγραφεν), ἀλλ´ ὅτι ἥ τε φήμη τὴν ἀλήθειαν ἐσήγγελλε, καὶ ὁ Καῖσαρ
οἵ τε ἄλλοι οἱ συνόντες αὐτῷ καὶ ἐπολυπραγμόνουν ἀκριβῶς
αὐτὰ καὶ διεθρύλουν, οὐ μέντοι καὶ ἐν τῷ κοινῷ διήλεγχον, ἀλλὰ
καὶ ἐβουθύτουν καὶ ἑώρταζον· τοῦ γὰρ Καίσαρος πρὸς τὸν Σέξτον
ἔτι καὶ τότε προσπταίοντος οὔτε εὐπρεπὴς οὔτε ἐπίκαιρος ὁ ἔλεγχος
αὐτῶν γίγνεσθαι ἐδύνατο. ὁ δ´ οὖν Ἀντώνιος ταῦτά τε οὕτως
ἔπραξε, καὶ δυναστείας Ἀμύντᾳ μὲν Γαλατίας, καίπερ γραμματεῖ
τοῦ Δηιοτάρου γενομένῳ, ἔδωκε, καὶ Λυκαονίας Παμφυλίας τέ
τινα αὐτῷ προσθείς, Ἀρχελάῳ δὲ Καππαδοκίας, ἐκβαλὼν τὸν Ἀριαράθην.
ὁ δ´ Ἀρχέλαος οὗτος πρὸς μὲν πατρὸς ἐκ τῶν Ἀρχελάων
ἐκείνων τῶν τοῖς Ῥωμαίοις ἀντιπολεμησάντων ἦν, ἐκ δὲ μητρὸς
ἑταίρας Γλαφύρας ἐγεγέννητο. οὐ μὴν ἀλλ´ ἐπὶ μὲν τούτοις ἧττόν
πως ὁ Ἀντώνιος (ἐν γὰρ τοῖς ἀλλοτρίοις ἐμεγαλοφρονεῖτο) κακῶς
παρὰ τοῖς πολίταις ἤκουεν· ἐπὶ δὲ δὴ τῇ Κλεοπάτρᾳ μεγάλως διεβλήθη,
ὅτι τε παῖδας ἐξ αὐτῆς, πρεσβυτέρους μὲν Ἀλέξανδρον καὶ
Κλεοπάτραν (καὶ δίδυμοι γὰρ ἐτέχθησαν) νεώτερον δὲ Πτολεμαῖον
τὸν καὶ Φιλάδελφον ἐπικληθέντα, ἀνείλετο, καὶ ὅτι πολλὰ μὲν τῆς
Ἀραβίας τῆς τε Μάλχου καὶ τῆς τῶν Ἰτυραίων (τὸν γὰρ Λυσανίαν,
ὃν αὐτὸς βασιλέα σφῶν ἐπεποιήκει, ἀπέκτεινεν ὡς τὰ τοῦ Πακόρου
πράξαντα), πολλὰ δὲ καὶ τῆς Φοινίκης τῆς τε Παλαιστίνης,
Κρήτης τέ τινα καὶ Κυρήνην τήν τε Κύπρον αὐτοῖς ἐχαρίσατο.
| [49,32] Cela fait, il partit pour l'Egypte.
A Rome, on n'ignorait rien de ce qui s'était passé,
non qu'Antoine, par ses rapports, y fit connaître la
vérité (il cachait tous ses revers, et même, parfois,
écrivait dans un sens tout opposé, comme s'il eût obtenu
des avantages); mais la renommée annonçait ce qui
était vrai, et César et ses partisans mettaient tous leurs
soins à être exactement instruits des événements, et les
divulguaient, bien qu'en public, loin d'accuser Antoine,
ils immolassent des victimes et célébrassent des fêtes;
car César étant encore tenu en échec par Sextus,
l'accusation ne pouvait être ni convenable ni opportune.
Tels furent les actes d'Antoine, et, de plus, il donna à
Amyntas, un ancien secrétaire de Déjotarus, la
souveraineté de la Galatie, à laquelle il joignit une
portion de la Lycaonie et de la Pamphylie; et à
Archélaüs celle d'une partie de la Cappadoce, d'où il
avait chassé Ariarathe. Cet Archélaüs, du côté paternel,
descendait de ces Archélaüs qui avaient fait la guerre
contre les Romains, et, du côté maternel, de la
courtisane Glaphyra. Ce fut là cependant (sa
munificence s'exerçait aux dépens des étrangers) ce qui
contribua le moins à la mauvaise réputation d'Antoine
près de ses concitoyens; mais Cléopâtre lui attira une
haine violente, parce qu'il élevait des enfants qu'il avait
d'elle, les deux aînés, Alexandre et Cléopâtre (ils étaient
jumeaux), et le plus jeune, Ptolémée, qui fut surnommé
Philadelphe; et aussi parce qu'il leur concéda une
grande partie de l'Arabie, tant de celle qui appartenait à
Malchus que de celle qui appartenait aux lturéens (il fit
périr, comme ayant favorisé Pacorus, Lysanias, qu'il
avait lui-même établi roi de ce pays), une grande partie
de la Phénicie et de la Palestine, et une portion de la
Crète, Cyrène et Chypre.
| [49,33] τότε μὲν ταῦτ´ ἔπραξε, τῷ δὲ ἐχομένῳ ἔτει, ἐν ᾧ ὅ τε Πομπήιος
καὶ ὁ Κορνουφίκιος ὑπάτευσαν, στρατεῦσαι ἐπὶ τὸν Ἀρμένιον
ἐπεχείρησεν, ἐλπίδα τοῦ Μήδου οὐκ ἐλαχίστην ἔχων, ὅτι πρός
τε τὸν Φραάτην ἀγανακτήσας ἐπὶ τῷ μήτε τῶν λαφύρων πολλὰ
παρ´ αὐτοῦ μήτ´ ἄλλην τινὰ τιμὴν λαβεῖν, καὶ τὸν Ἀρμένιον τιμωρήσασθαι
τῆς τῶν Ῥωμαίων ἐπαγωγῆς ἐθελήσας, τὸν Πολέμωνα
αὐτῷ προσέπεμψε καὶ φιλίαν καὶ συμμαχίαν αἰτῶν. οὕτω
γάρ που ὑπερήσθη τῷ πράγματι ὥστε καὶ ἐκείνῳ σπείσασθαι καὶ
τῷ Πολέμωνι μισθὸν τῆς κηρυκείας τὴν μικροτέραν Ἀρμενίαν μετὰ
ταῦτα δοῦναι. τὸν δ´ οὖν Ἀρμένιον πρότερον μὲν ἐς τὴν Αἴγυπτον
ὡς καὶ φίλον, καὶ ὡς ἐνταῦθα αὐτὸν ἀπόνως περιλαβὼν κατεργάσηται,
μετεπέμψατο· ἐπεὶ δ´ ὑποτοπήσας τοῦτ´ οὐχ ὑπήκουσεν,
ἕτερόν τινα τρόπον ἐξαπατῆσαι ἐπεβούλευσε. φανερῶς
μὲν γὰρ οὐκ ὠργίζετο αὐτῷ, μὴ καὶ πολεμωθείη· ὡς δ´ ἐπὶ τοὺς
Πάρθους καὶ τότε στρατεύσων, ἵνα ἀπαράσκευον αὐτὸν εὕρῃ, ἦρε
μὲν ἐκ τῆς Αἰγύπτου, μαθὼν δὲ καθ´ ὁδὸν τὴν Ὀκταουίαν ἀπὸ
τῆς Ῥώμης ἀφικνεῖσθαι, οὐκέτι περαιτέρω προεχώρησεν ἀλλὰ
ἀνεκομίσθη, καίτοι καὶ παραυτίκα οἴκαδε αὐτῇ ἐπανελθεῖν κελεύσας,
καὶ μετὰ τοῦτο τὰ δῶρα τὰ πεμφθέντα παρ´ αὐτῆς, τά τε ἄλλα
καὶ τοὺς στρατιώτας οὓς παρὰ τοῦ ἀδελφοῦ ἐπ´ αὐτὸ τοῦτο ᾐτήκει,
λαβών. καὶ ὁ μὲν ἔτι καὶ μᾶλλον τῷ τε ἔρωτι καὶ τῇ γοητείᾳ
τῇ τῆς Κλεοπάτρας ἐδούλευε·
| [49,33] Voilà ce que fit alors Antoine.
L'année suivante, sous le consulat de Pompée et de
Cornificius, il entreprit une expédition contre le roi
d'Arménie, mettant de grandes espérances dans le roi
des Mèdes, parce que ce prince, irrité contre Phraate
dont il n'avait reçu ni une part considérable de
dépouilles, ni aucun autre honneur, et animé du désir de
se venger de l'Arménien qui avait amené les Romains,
avait envoyé Polémon lui demander son amitié et son
alliance. Antoine conçut de cette circonstance une joie
tellement grande qu'il conclut un traité avec le Mède, et
plus tard donna la Petite Arménie à Polémon, en
récompense de cette ambassade. Il commença par
inviter l'Arménien, comme un ami, à le venir trouver en
Égypte, où il pensait se défaire de lui sans peine, en
s'emparant de sa personne ; mais celui-ci, soupçonnant
ce dessein et n'avant pas déféré à l'invitation, il imagina
une autre manière de le tromper. Il ne laissa point
paraître sa colère contre lui, de peur d'allumer la guerre,
et, feignant de marcher de nouveau contre les Parthes,
afin de le prendre au dépourvu, il quitta l'Égypte; mais
ayant, chemin faisant, appris qu'Octavie arrivait de
Rome, il n'alla pas plus loin et revint sur ses pas, bien
qu'il lui eût ordonné de retourner immédiatement chez
elle, et qu'il eût reçu les présents qu'elle lui envoyait, et,
entre autres, les soldats qu'elle avait demandés à son
frère pour cette expédition. Il était plus que jamais
dominé par son amour et par les charmes de Cléopâtre.
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