HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVIII

Chapitre 8-9

  Chapitre 8-9

[48,8] ταῦτά τε οὖν τὸν Καίσαρα δεινῶς ἐλύπει, καὶ ὅτι ἐν ταῖς διαφοραῖς ταῖς πρὸς τοὺς βουλευτὰς καὶ πρὸς τὸ λοιπὸν πλῆθος τὸ τοὺς ἀγροὺς κεκτημένον τοῖς ἐστρατευμένοις συμβαινούσαις (πλεῖσται δὲ δὴ ἅτε καὶ ὑπὲρ τῶν μεγίστων ἀγωνιζομένοις σφίσιν ἐγίγνοντο) οὐδετέροις ἀκινδύνως προσετίθετο. ἀμφοτέροις μὲν γὰρ ἀδύνατον ἦν αὐτῷ χαρίζεσθαι· οἱ μὲν γὰρ ὑβρίζειν οἱ δ´ ἀπαθεῖς εἶναι, καὶ οἱ μὲν καὶ τὰ ἀλλότρια λαβεῖν οἱ δὲ τὰ ἑαυτῶν ἔχειν ἤθελον. ὁσάκις δὲ δὴ τὰ τούτων τὰ ἐκείνων, ὥς που καὶ ἠναγκάζετο, προέλοιτο, τοῖς ἑτέροις ἀπήχθετο, καὶ οὐ τοσαύτης γε χάριτος ἐξ ὧν ὑπούργει τισίν, ὅσης ὀργῆς ἐξ ὧν μὴ συνεχώρει, ἐτύγχανεν· οἱ μὲν γὰρ ὡς καὶ ὀφειλόμενά σφισι πάντα τὰ διδόμενα λαμβάνοντες ἐν οὐδεμιᾷ αὐτὰ εὐεργεσίᾳ ἐτίθεντο, οἱ δὲ ὡς καὶ τῶν οἰκείων στερισκόμενοι ἐχαλέπαινον. καὶ ἐκ τούτου διετέλει τούτοις ἐκείνοις προσκρούων καὶ τοτὲ μὲν ὡς φιλόδημος τοτὲ δὲ ὡς φιλοστρατιώτης ἐγκαλούμενος. καὶ διὰ ταῦτα ἐπειδὴ μήτε τι ἤνυε, καὶ προσέτι καὶ ἐξ αὐτῶν τῶν ἔργων ἔμαθεν ὅτι οὐδὲν τὰ ὅπλα πρὸς τὸ τοὺς ἀδικουμένους εὐνοϊκῶς οἱ ἔχειν ἐδύνατο, ἀλλὰ ἀπολέσθαι μὲν πᾶν τὸ μὴ ὑπεῖκον δι´ αὐτῶν οἷόν τε ἦν, ἀναγκασθῆναι δέ τινα φιλεῖν ὃν μὴ βούλεται ἀδύνατον ὑπάρχοι, οὕτω δὴ καὶ ἄκων ὑποκατέκλινε, καὶ οὐκέτ´ οὔτε τῶν βουλευτῶν τι ἀφείλετο (πρότερον γὰρ καὶ τὰ ἐκείνων πάντα κατανεῖμαι ἠξίου, διερωτῶν σφας "πόθεν οὖν τὰ γέρα τοῖς ἐστρατευμένοις ἀποδώσομεν;" ὥσπερ τινὸς αὐτῷ πολεμεῖν καὶ τοσαῦτά σφισιν ὑπισχνεῖσθαι κεκελευκότος), τῶν τε ἄλλων ὅσα γυναῖκες ἐς τὰς προῖκας ἐντετιμημένα καὶ ἕτεροί τινες ἐλάττω τῆς κατ´ ἄνδρα τοῖς ἐστρατευμένοις διδομένης γῆς ἐκέκτηντο, ἀπέσχετο. [48,8] César était vivement affligé de ces menées, et aussi de ce que, dans les disputes qui survenaient entre les soldats, les sénateurs et la foule des possesseurs de terres (il s'en élevait fréquemment, en effet, attendu qu'il y allait des intérêts les plus grands), il y avait danger pour lui à prendre parti pour les uns ou pour les autres. Il lui était impossible de faire plaisir à tous à la fois : les uns voulaient commettre des violences, les autres ne rien souffrir; les uns s'emparer des biens d'autrui, les autres conserver ce qui leur appartenait. Toutes les fois donc que, suivant la nécessité des circonstances, il prêterait soit ceux-ci, soit ceux-là, il encourait la haine des autres, et recueillait moins de reconnaissance pour les services qu'il rendait que de ressentiment pour ce qu'il n'accordait pas. Les uns, en effet, recevant tout ce qu'on leur donnait comme chose qui leur était due, ne tenaient nul compte du bienfait: les autres n'étaient pas moins irrités que si on les eût dépouillés de leur bien. Aussi offensait-il continuellement l'un ou l'autre parti, accusé tantôt de favoriser le peuple, tantôt de favoriser les soldats. Comme ces alternatives n'avançaient rien, et l'expérience d'ailleurs lui faisant reconnaître que les armes ne pouvaient lui concilier la faveur de ceux qu'il offensait; qu'elles lui fournissaient bien un moyen d'anéantir tout ce qui résisterait, mais qu'il n'était pas en leur pouvoir de le faire aimer de qui ne voulait pas; il se décida, malgré lui, à renoncer à ses projets, et n'enleva plus rien aux sénateurs (son intention était d'abord de tout distribuer aux soldats, même les possessions des sénateurs, à qui il demandait : « Comment enfin récompenserons-nous ceux qui nous ont servis ? » comme si on lui avait ordonné de faire la guerre ou de tant promettre); quant au reste, tout ce qui servait d'hypothèque à des dots de femmes, toute possession moindre que la quantité de terre donnée à chacun des vétérans, il s'abstint d'y toucher.
[48,9] πραχθέντος δὲ τούτου μὲν γερουσία καὶ οἱ ἄλλοι οἱ μηδενὸς στερόμενοι πρᾴως πως πρὸς αὐτὸν ἔσχον, οἱ δὲ ἐστρατευμένοι τήν τε φειδὼ καὶ τὴν τιμὴν τὴν ἐς ἐκείνους ἀτιμίαν τε ἅμα καὶ ζημίαν ἑαυτῶν, ὡς καὶ ἐλάττω ληψομένων, νομίζοντες εἶναι ἐδυσχέραινον, καὶ τῶν τε ἑκατοντάρχων καὶ τῶν ἄλλων τῶν ἐπιτηδείως τε τῷ Καίσαρι ἐχόντων καὶ θορυβεῖν αὐτοὺς κωλυόντων συχνοὺς ἀπέκτειναν, αὐτόν τε ἐκεῖνον παρ´ ὀλίγον ἦλθον ἀποχρήσασθαι, πᾶσαν αὐτάρκη πρόφασιν τῆς ὀργῆς ποιούμενοι. καὶ οὐ πρότερόν γε ἐπαύσαντο χαλεπαίνοντες πρὶν τοῖς τε συγγενέσι σφῶν καὶ τοῖς τῶν ἐν ταῖς μάχαις πεσόντων πατράσι καὶ παισὶ τὴν χώραν, ὅσην τινὲς αὐτῶν εἶχον, ἀφεθῆναι. ἐκ δὲ τούτου τὰ μὲν τῶν στρατιωτῶν ἐπιτηδειότερά οἱ αὖθις ἐγένετο, δὲ δῆμος κατ´ αὐτὸ δὴ τοῦτο πάλιν ἠγανάκτει. καὶ ἔς τε χεῖρας αὐτοῖς ᾖσαν καὶ μάχαι σφῶν συνεχεῖς ἐγίγνοντο, ὥστε καὶ τιτρώσκεσθαι καὶ ἀποθνήσκειν παρ´ ἀμφοτέρων ὁμοίως πολλούς. οἱ μὲν γὰρ δὴ τῇ τε τῶν ὅπλων παρασκευῇ καὶ τῇ τῶν πολέμων ἐμπειρίᾳ, οἱ δὲ τῷ τε πλήθει καὶ τῷ καὶ ἀπὸ τῶν τεγῶν αὐτοὺς βάλλειν ἐπεκράτουν, ὥστε καὶ οἰκίας διὰ τοῦτο συχνὰς καταπρησθῆναι, καὶ τὸ ἐνοίκιον τοῖς μὲν ἐν τῷ ἄστει μέχρι πεντακοσίων δραχμῶν οἰκοῦσι πᾶν, τοῖς δ´ ἐν τῇ λοιπῇ Ἰταλίᾳ κατὰ τὸ τέταρτον ἐνιαυτοῦ ἑνὸς ἀνεθῆναι. ἐν πάσαις γὰρ δὴ ταῖς πόλεσιν ὁμοίως, ὅπῃ ποτὲ συντύχοιεν ἀλλήλοις, ἐμάχοντο. [48,9] Cette conduite inspira au sénat et à ceux qui échappaient aux spoliations des sentiments assez bienveillants à son égard ; mais, d'un autre côté, les soldats, ne voyant dans ces ménagements et cet honneur accordés aux citoyens qu'un déshonneur et un dommage pour eux-mêmes, comme si on allait leur donner moins, s'exaspérèrent et mirent à mort plusieurs centurions et soldats qui, favorables à César, cherchaient à réprimer leur sédition; peu s'en fallut qu'ils ne tuassent César lui-même, se faisant de tout un prétexte suffisant pour se mutiner. Leur irritation ne s'arrêta que lorsqu'un eut concédé à leurs proches, ainsi qu'aux pères et aux enfants de ceux qui étaient tombés sur les champs de bataille, toutes les terres qu'ils se trouvaient posséder. Par suite de cette mesure, les dispositions des soldats lui redevinrent favorables : mais, pour la même raison, le peuple laissa de nouveau éclater son mécontentement. On en vint aux mains, et des conflits fréquents furent engagés, de sorte que, de part et d'autre pareillement, il y eut beaucoup de blessés et de tués. Les uns, en effet, avaient la supériorité, grâce aux armes et à l'expérience de la guerre; les autres, grâce à leur nombre et aux traits qu'ils lançaient du haut de leurs toits; ce qui fit qu'un grand nombre de maisons furent brûlées, et que remise d'une année entière de location fut accordée, jusqu'à concurrence de cinq cents drachmes dans Rome et jusqu'à concurrence du quart de cette somme dans le reste de l'Italie. De même, dans toutes les villes, partout où ils se rencontraient, il y avait bataille.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006