HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVIII

Chapitre 4-5

  Chapitre 4-5

[48,4] τότε μὲν δὴ ταῦτ´ ἐγένετο, τῷ δὲ ἐχομένῳ ἔτει ὀνόματι μὲν τε Σερουίλιος Πούπλιος καὶ Ἀντώνιος Λούκιος, ἔργῳ δὲ οὗτός τε καὶ Φουλουία ὑπάτευσαν· τοῦ τε γὰρ Καίσαρος πενθερὰ καὶ τοῦ Ἀντωνίου γυνὴ οὖσα τόν τε Λέπιδον ὑπὸ νωθείας παρ´ οὐδὲν ἦγε καὶ αὐτὴ τὰ πράγματα διεχείριζεν, ὥστε μήτε τὴν βουλὴν μήτε τὸν δῆμον ἄλλο τι παρὰ τὸ ἐκείνῃ δοκοῦν χρηματίζειν. τοῦ γοῦν Λουκίου αὐτοῦ σπουδάζοντος ἐπινίκιά τινων ἐν ταῖς Ἄλπεσιν οἰκούντων, ὡς καὶ νικήσαντός σφας, πέμψαι, τέως μὲν Φουλουία ἀντέλεγεν, οὐδείς οἱ συνεχώρησεν, ἐπεὶ δὲ ἐκείνη θεραπευθεῖσα ἐπέτρεψε, πάντες ἐψηφίσαντο, ὥστε τῷ μὲν λόγῳ τὸν Ἀντώνιον καθ´ ὧνπερ κεκρατηκέναι ἔλεγεν (οὔτε γὰρ ἔπραξέ τι νικητηρίων ἄξιον, οὔθ´ ὅλως ἡγεμονίαν ἐν τοῖς χωρίοις ἐκείνοις ἔσχε), τῇ δ´ ἀληθείᾳ τὴν Φουλουίαν καὶ τιμηθῆναι --- καὶ πομπεῦσαι. πολὺ γοῦν πλεῖον ἐκείνου, ἅτε καὶ ἀληθέστερον, ἐσεμνύνετο· τὸ γὰρ δοῦναί τινι ἐξουσίαν τῆς τῶν νικητηρίων πέμψεως μεῖζον τοῦ διεορτάσαι αὐτὰ παρ´ ἑτέρου λαβόντα ἦν. πλήν γε ὅτι τήν τε σκευὴν τὴν ἐπινίκιον Λούκιος ἐνεδύσατο καὶ τοῦ ἅρματος ἐπέβη, τά τε ἄλλα τὰ καθήκοντα ἐπὶ τοῖς τοιούτοις ἔπραξεν, αὐτὴ Φουλουία τὴν πανήγυριν, ὑπηρέτῃ ἐκείνῳ χρωμένη, ποιεῖν ἔδοξεν. ἤχθη δὲ ἐν τῇ πρώτῃ τοῦ ἔτους ἡμέρᾳ. καὶ ἐπί τε τούτῳ Λούκιος ἐξ ἴσου τῷ Μαρίῳ ἐσεμνύνετο, ὅτι ἐν τῇ νουμηνίᾳ αὐτήν, ἐν ὑπατεύειν ἤρξατο, ἐπετέλεσε· καὶ προσέτι καὶ ὑπὲρ ἐκεῖνον ἠγάλλετο, λέγων αὐτὸς μὲν ἐθελοντὴς τά τε τῆς πομπῆς κοσμήματα ἀποτεθεῖσθαι καὶ τὴν βουλὴν ἐν τῇ ἀγοραίῳ στολῇ ἠθροικέναι, τὸν δὲ δὴ Μάριον ἄκοντα αὐτὰ πεποιηκέναι. προσετίθει τε ὅτι ἐκείνῳ μὲν τις οὐδεὶς στέφανος ἐδόθη, αὐτὸς δὲ ἄλλους τε καὶ παρὰ τοῦ δήμου κατὰ φυλήν, μηδενὶ τῶν προτέρων ἐγεγόνει, διά τε τὴν Φουλουίαν καὶ διὰ τὰ χρήματα λάθρᾳ τισὶν ἀνάλωσεν, ἔλαβεν. [48,4] L'année suivante, furent consuls : de nom, P. Servilius et Lucius Antoine; en réalité, César et Fulvie. Belle-mère de César et femme d'Antoine, Fulvie ne s'inquiétait en rien de Lépidus, à cause de son indolence, et dirigeait seule les affaires, de telle sorte que ni le sénat ni le peuple ne décidaient rien contre son gré. Ainsi Lucius ayant ardemment désiré triompher de certains peuples des Alpes comme s'il les eût vaincus, tant que Fulvie s'y opposa, personne n'y consentit: mais une fois que, cédant a ses assiduités, elle eut accordé la permission, tous décernèrent cet honneur au consul, en sorte que si, en apparence, ce fut Antoine (il n'avait rien fait qui méritât le triomphe, ni même exercé aucun commandement dans ces contrées), ce fut, en réalité, Fulvie qui reçut les honneurs et le triomphe pour les peuples qu'Antoine prétendait avoir vaincus. Aussi s'en montrait-elle, et à juste titre, bien plus fière que lui : car accorder à quelqu'un la permission de triompher, c'était plus que de célébrer les fêtes d'un triomphe qu'on tient d'un autre. Si ce n'est que Lucius se revêtit de la toge, monta sur le char de triomphe, et accomplit les cérémonies usitées en pareilles circonstances, Fulvie sembla se servir de son ministère pour présider à cette solennité. Ce triomphe eut lieu le premier jour de l'année. Lucius, en raison de cette coïncidence, se vanta d'être l'égal de Marius, parce qu'il avait obtenu son triomphe au commencement même de l'année où il était consul pour la première fois ; bien mieux, il se mettait au-dessus de lui, prétendant que, lui, il avait volontairement déposé les ornements du triomphe et qu'il avait, revêtu de la toge, assemblé le sénat, tandis que Marius ne l'avait fait qu'à regret. II ajoutait qu'on avait à peine donné une ou deux couronnes à Marius, au lieu que lui, il en avait, entre autres, reçu du peuple une par tribu, chose qui n'était arrivée à personne auparavant, tout cela grâce à Fulvie et à l'argent quelle avait secrètement distribué.
[48,5] ἐν δ´ οὖν τῷ ἔτει τούτῳ ἔς τε τὴν Ῥώμην Καῖσαρ ἀφίκετο, καὶ τὰ νομιζόμενα ἐπὶ τῇ νίκῃ ποιήσας πρός τε τὴν διοίκησιν καὶ πρὸς τὴν διαγωγὴν τῶν πραγμάτων ἐτράπετο. τε γὰρ Λέπιδος, τὰ μὲν τῷ φόβῳ αὐτοῦ τὰ δὲ καὶ τῇ τῆς γνώμης ἀσθενείᾳ, οὐδὲν ἐνεωτέρισε· καὶ Λούκιος τε Φουλουία, ὡς καὶ συγγενεῖς καὶ κοινωνοὶ τῆς ἡγεμονίας αὐτῷ ὄντες, ἡσύχασαν τήν γε πρώτην. προϊόντος γὰρ δὴ τοῦ χρόνου διηνέχθησαν, οἱ μὲν ὅτι τοῦ μέρους τῆς τῶν ἀγρῶν νομῆς τοῦ τῷ Ἀντωνίῳ προσήκοντος οὐ μετέσχον, δὲ ὅτι τὰ στρατεύματα παρ´ αὐτῶν οὐκ ἀντέλαβε. κἀκ τούτων τε συγγένεια αὐτῶν ἐκ τῆς ἐπιγαμίας διελύθη, καὶ πρὸς πόλεμον ἐμφανῆ προήχθησαν. γὰρ Καῖσαρ τὴν χαλεπότητα τῆς πενθερᾶς μὴ φέρων (ἐκείνῃ γὰρ μᾶλλον τῷ Ἀντωνίῳ διαφέρεσθαι δοκεῖν ἐβούλετο) τὴν θυγατέρα αὐτῆς ὡς καὶ παρθένον ἔτι οὖσαν, καὶ ὅρκῳ ἐπιστώσατο, ἀπεπέμψατο, οὐκ ὀκνήσας οὔτε εἰ τοσοῦτον ἄλλως γυνὴ πεπαρθενεῦσθαι παρ´ αὐτῷ χρόνον νομισθείη, οὔτε πρὸς τὴν παρασκευὴν τῶν ἐσομένων εἰ ἐκ πολλοῦ δόξειεν αὐτὸ προβεβουλευκέναι. γενομένου δὲ τούτου οὐδὲν ἔτι φίλιον ἐποίουν, ἀλλ´ τε Λούκιος μετὰ τῆς Φουλουίας τῶν τε πραγμάτων, ὡς καὶ ὑπὲρ τοῦ Μάρκου ταῦτα δρῶν, ἀντελαμβάνετο καὶ οὐδενὸς αὐτῷ ὑφίετο (διὰ γὰρ τὴν πρὸς τὸν ἀδελφὸν εὐσέβειαν καὶ ἐπωνυμίαν ἑαυτῷ Πιέταν ἐπέθετο), καὶ Καῖσαρ τὸν μὲν Μᾶρκον οὐδὲν δῆθεν ᾐτιᾶτο, μὴ καὶ ἐκπολεμώσειεν αὐτὸν τὰ ἐν τῇ Ἀσίᾳ ἔθνη διέποντα, ἐκείνοις δὲ δὴ καὶ ἐπεκάλει καὶ ἀντέπραττεν ὡς καὶ παρὰ τὴν γνώμην αὐτοῦ πάντα ποιοῦσι καὶ δυναστείας ἰδίας ἐπιθυμοῦσιν. [48,5] Cette année-là, César vint a Rome, et, après avoir accompli les cérémonies légales relativement à sa victoire, il tourna ses vues vers la direction et l'administration des affaires. Lépidus, en effet, moitié par crainte de César, moitié par faiblesse de caractère, s'était abstenu de toute innovation. Quant à Lucius et à Fulvie, comme ils avaient avec lui des liens de parenté et partageaient avec lui l'autorité, ils restèrent tranquilles dans les premiers moments. Plus tard, en effet, ils se divisèrent : Lucius et Fulvie, parce qu'ils n'avaient pas eu dans la distribution des terres la part qui revenait à Antoine; César, parce qu'il n'avait pas reçu d'eux les légions promises. Par suite de ces différends, les liens résultant du mariage furent dissous, et on en vint à une guerre ouverte. César, ne supportant pas l'humeur altière de sa belle-mère (c'était avec elle plus qu'avec Antoine qu'il voulait paraître en désaccord), lui renvoya sa fille comme si elle était encore vierge, chose qu'il affirma par serment, sans s'inquiéter en rien si l'on croirait à la virginité d'une femme demeurée si longtemps chez lui, ou s'il ne passerait pas pour avoir arrêté depuis longtemps cette résolution afin de se ménager l'avenir. Après la répudiation, il n'y eut plus d'amitié entre eux; Lucius, secondé par Fulvie, s'empara des affaires sous le prétexte de prendre les intérêts de Marc Antoine, et ne fit aucune concession (dans son amour pour son frère il s'était attribué à lui-même le surnom de Pietas) ; César n'en faisait nullement retomber la faute sur Marcus, de peur de mettre les armes aux mains d'un homme qui administrait les provinces d'Asie : il n'accusait que Lucius et Fulvie, et s'opposait à leurs résolutions comme s'ils agissaient en tout contrairement aux intentions de Marcus et désiraient dominer pour leur compte.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006