|
[48,2] ταῦτα δὲ δὴ μόνα διέλαχον, ὅτι Σαρδὼ μὲν καὶ Σικελίαν ὁ Σέξτος
ἔτι κατεῖχε, τὰ δ´ ἄλλα τὰ ἔξω τῆς Ἰταλίας ἐν ταραχῇ ἔτι ἦν. ἐκείνης γὰρ δὴ
πέρι οὐδὲν δέομαι λέγειν ὅτι ἐξαίρετος ἀεί ποτε ἐν τοῖς τοιούτοις ἔμενεν·
οὐδὲ γὰρ οὐδ´ ὡς περὶ αὐτῆς ποτε, ἀλλ´ ὡς ὑπὲρ αὐτῆς ἀγωνιζόμενοι
τοὺς λόγους ἐποιοῦντο. ἐν κοινῷ οὖν ταῦτα ἀφέντες, Ἀντώνιος
μὲν τήν τε κατάστασιν τῶν ἀντιπολεμησάντων σφίσι καὶ τὴν
ἀργυρολογίαν τὴν ἐς τὰ χρήματα τὰ τοῖς στρατιώταις ἐπαγγελθέντα
ἀνεδέξατο, Καῖσαρ δὲ τόν τε Λέπιδον, ἄν τι παρακινῇ, κολοῦσαι,
καὶ τῷ Σέξτῳ προσπολεμῆσαι, τήν τε χώραν ἣν τοῖς συστρατευομένοις
σφίσιν ὑπέσχηντο κατανεῖμαι τοῖς ἔξω τῆς ἡλικίας αὐτῶν
οὖσιν, οὓς καὶ εὐθὺς διῆκαν. καὶ προσέτι οὗτος μὲν δύο τῷ Ἀντωνίῳ
στρατόπεδα τῶν συνόντων οἱ συνέπεμψεν, ἐκεῖνος δὲ ἕτερα
ἐκ τῶν ἐν τῇ Ἰταλίᾳ τότε ὄντων ἴσα ἀντιδώσειν αὐτῷ ἐπηγγείλατο.
ταῦθ´ οὕτω κατὰ μόνας συνθέμενοι καὶ γράψαντες καὶ κατασημηνάμενοι,
τά τε γραμματεῖα ἀλλήλοις ἀντέδοσαν, ἵν´, ἄν τι παραβαθῇ,
ἐξ αὐτῶν ἐλεγχθῇ, καὶ μετὰ τοῦτο Ἀντώνιος μὲν ἐς τὴν
Ἀσίαν Καῖσαρ δὲ ἐς τὴν Ἰταλίαν ἀφωρμήθη.
| [48,2] Ces contrées furent les seules qu'ils tirèrent au sort,
parce que la Sardaigne et la Sicile étaient encore
occupées par Sextus, et les pays en dehors de l'Italie
remplis de troubles. Je n'ai pas besoin de dire que cette
dernière contrée resta toujours en dehors dans ces sortes
de partages: en effet, à en croire leurs discours, ce
n'était pas pour sa possession, mais pour ses intérêts
qu'ils combattaient. Laissant donc ces pays en commun,
Antoine se chargea de pacifier ceux qui avaient pris
part à la guerre et de ramasser l'argent nécessaire pour
payer les sommes promises aux soldats: César, de
réprimer Lépidus, s'il tentait quelque mouvement: de
faire la guerre contre Sextus, et de distribuer aux
vétérans qui avaient combattu pour eux les terres qu'ils
s'étaient engagés à leur donner; puis, ils les licencièrent
aussitôt. De plus, César laissa Antoine emmener deux
de ses légions: celui-ci lui promit de lui en donner en
remplacement deux autres qui étaient alors en Italie.
Après être en leur particulier convenu de ces
conditions, les avoir écrites et y avoir imprimé leur
seing, ils échangèrent entre eux leurs reconnaissances
pour s'assurer réciproquement des preuves en cas
d'infraction : après cela, Antoine partit pour l'Asie, et
César pour l'Italie.
| [48,3] καὶ αὐτὸν ἡ νόσος ἔν τε τῇ πορείᾳ καὶ ἐν τῷ πλῷ ἰσχυρῶς ἐπίεσεν,
ὥστε καὶ θανάτου δόξαν τοῖς ἐν τῇ Ῥώμῃ παρασχεῖν. οὐ μέντοι καὶ ὑπὸ τῆς
ἀρρωστίας τοσοῦτον ὅσον ἐπὶ παρασκευῇ κακοῦ τινος χρονίζειν αὐτὸν
ἐνόμιζον, κἀκ τούτου πάνθ´ ὅσα ἐνεδέχετό σφας παθεῖν ὑπετόπουν.
καίτοι ἄλλα τε ἐπὶ τῇ νίκῃ πολλὰ αὐτοῖς ἐψηφίσαντο, ἅπερ που
καὶ τοῖς ἑτέροις ἄν, εἰ ἐκεκρατήκεσαν, ἐδέδοτο (ἐν γὰρ δὴ τοῖς
τοιούτοις τό τε ἀπολωλὸς πάντες ἀεὶ κατατρέχουσι καὶ τὸ κρατῆσαν
τιμῶσι), καὶ δὴ καὶ ἱερομηνίας ἐν ἅπαντι ὡς εἰπεῖν τῷ ἔτει καὶ
ἄκοντες ἄγειν ἔγνωσαν· τοῦτο γάρ σφισιν ὁ Καῖσαρ ἐπὶ τῇ τῶν
σφαγέων τιμωρίᾳ ἄντικρυς ποιῆσαι ἐκέλευσε. χρονίζοντος δ´ οὖν
αὐτοῦ λόγοι τε παντοδαποὶ ἐθρυλοῦντο καὶ παθήματα ἀπ´ αὐτῶν
παντοῖα συνέβαινε. τά τε γὰρ ἄλλα καὶ οἱ μὲν ὡς τέθνηκε διεθρόουν,
καὶ ἡδονὴν πολλοῖς ἐνέβαλλον, οἱ δὲ ὡς κακόν τι βουλεύοιτο,
καὶ φόβον συχνοῖς ἐνεποίουν. καὶ διὰ τοῦτο οἱ μὲν τὰ σφέτερα
συνέκρυπτον καὶ ἑαυτοὺς ἐν φυλακῇ ἐποιοῦντο, οἱ δὲ ὅπῃ ποτὲ
ἀποδράσοιντο διεσκόπουν. ἄλλοι, καὶ οἵ γε πλείους, οὐδὲ ἐπινοῆσαί
τι ὑπὸ τοῦ σφοδροῦ δέους δυνάμενοι, παρεσκευάζοντο ὡς καὶ πάντως
ἀπολούμενοι. βραχύ τέ τι καὶ κομιδῇ σμικρὸν τὸ θαρσοῦν
ἦν· ἐκ γὰρ δὴ τῆς πρόσθεν πολλῆς καὶ ποικίλης καὶ τῶν ἀνθρώπων
καὶ τῶν χρημάτων φθορᾶς οὐδὲν ὅ τι οὐχὶ καὶ τῶν ὁμοίων καὶ
τῶν χειρόνων, ἅτε καὶ παντελῶς κεκρατημένοι, προσεδέχοντο. ὅθενπερ
καὶ ὁ Καῖσαρ φοβηθεὶς μή τι ἄλλως τε καὶ τοῦ Λεπίδου
παρόντος νεοχμώσωσιν, ἐπέστειλε τῇ γερουσίᾳ θαρσεῖν τε αὐτῇ
παραινῶν, καὶ προσυπισχνούμενος πάντα καὶ πρᾴως καὶ φιλανθρώπως
κατὰ τὸν πατέρα ποιήσειν.
| [48,3] Dans le trajet et pendant la traversée, il fut saisi par
la maladie avec une telle violence que, dans Rome, on
alla jusqu'à croire qu'il était mort. Cependant on pensait
généralement que c'était moins sa santé qui causait ses
retards que les apprêts de quelque méchant coup, et, par
suite, on s'attendait à subir toutes les calamités
imaginables. On ne laissa pas, néanmoins, outre les
honneurs sans nombre décernés en commun aux
triumvirs à l'occasion de leur victoire, honneurs qu'on
aurait rendus à leurs adversaires s'ils avaient eu
l'avantage (tout le monde, en pareilles circonstances,
attaque le parti vaincu et prodigue les honneurs au
vainqueur), de décréter, bien malgré soi, des
supplications à remplir presque toute l'année; César, en
effet, les avait ouvertement ordonnées en actions de
grâces de la punition des meurtriers. Comme il tardait,
des bruits de toute espèce coururent parmi le peuple et
y produisirent des sentiments fort divers. Les uns, en
effet, répandaient qu'il était mort, et ainsi causaient de
la joie à bien des gens; d'autres, qu'il méditait quelque
attentat, et inspiraient des craintes à un grand nombre.
Aussi, une partie des citoyens cachait ses richesses et se
tenait sur ses gardes, une partie cherchait où fuir.
D'autres, et c'étaient les plus nombreux, ne pouvant
respirer, tant leur crainte était forte, se croyaient perdus
corps et biens. La quantité de ceux qui avaient
confiance était fort restreinte et fort petite: tant de
désastres divers avaient frappé les hommes et les
fortunes que, les triumvirs l'emportant, il n'y avait
aucun malheur semblable ou pire encore auquel on ne
s'attendît. C'est pourquoi César, qui craignait que la
présence de Lépidus n'excitât quelque nouveau trouble,
écrivit au sénat pour l'exhorter a prendre confiance et
lui promettre de se conduire en toutes choses avec
clémence et humanité, suivant l'exemple de son père.
Tels étaient les événements qui se passaient alors.
| | |