HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVIII

Chapitre 52-53

  Chapitre 52-53

[48,52] οἱ δὲ ἐν τῇ Ῥώμῃ ἐταράττοντο μὲν καὶ ὑπὸ σημείων. ἄλλα τε γὰρ συχνά σφισιν ἐσηγγέλθη, καὶ ὅτι δελφῖνες πολλοὶ περὶ τὴν Ἀσπίδα τὴν τῆς Ἀφρικῆς πόλιν ἐμαχέσαντό τε ἀλλήλοις καὶ διεφθάρησαν· καί τι καὶ αὐτοῦ πρὸς τῷ ἄστει αἷμα ἐκ τοῦ οὐρανοῦ ῥυὲν ὄρνιθες διεφόρησαν. ἐπειδή τε ἐν τῇ πανηγύρει τῇ τῶν Ῥωμαίων οὐδεὶς τῶν βουλευτῶν ἐν τῷ Καπιτωλίῳ, ὥσπερ εἴθιστο, εἱστιάθη, ἐν τέρατος λόγῳ καὶ τοῦτ´ ἔλαβον. τό τε τῇ Λιουίᾳ συμβὰν ἐκείνῃ μὲν καθ´ ἡδονὴν ἐγένετο, τοῖς δ´ ἄλλοις δέος ἐνεποίησε· λευκὴν γὰρ ὄρνιθα, κλωνίον δάφνης ἐγκάρπου φέρουσαν, ἀετὸς ἐς τὸν κόλπον αὐτῆς ἐνέβαλε. καὶ ἐδόκει γὰρ οὐ σμικρὸν τὸ σημεῖον εἶναι, τήν τε ὄρνιθα ἐν ἐπιμελείᾳ ἦγε καὶ τὴν δάφνην ἐφύτευσε. καὶ μὲν ῥιζωθεῖσα ηὔξησεν ὥστε καὶ τοῖς τὰ ἐπινίκια μετὰ τοῦτο πέμψασιν ἐπὶ πλεῖστον ἐξαρκέσαι, τε Λιουία ἐγκολπώσεσθαι καὶ τὴν τοῦ Καίσαρος ἰσχὺν καὶ ἐν πᾶσιν αὐτοῦ κρατήσειν ἔμελλε· [48,52] A Rome, les habitants furent troublés par des prodiges. Parmi nombre d'autres dont la nouvelle leur fut apportée, une multitude de dauphins, aux environs d'Aspis, en Afrique, se battirent les uns contre les autres et s'entretuèrent ; de plus, dans ce même lieu, auprès de la ville, du sang tombé du ciel fut porté en divers endroits par des oiseaux. Aux jeux Romains, aucun sénateur n'ayant, ainsi que cela se pratiquait habituellement, pris part au banquet dans le Capitole, on vit dans cette chose un présage. Celui qui survint à Livie fut pour elle un sujet de joie; mais il inspira aux autres de la crainte : un aigle jeta dans son sein une poule blanche portant à son bec un laurier avec son fruit. Le présage lui sembla donc important ; elle prit soin de la poule et planta le laurier. Or l'arbre, ayant poussé des racines, grandit au point que, dans la suite, il suffit pour fournir longtemps aux triomphateurs; d'un autre côté, Livie devait, elle aussi, renfermer dans son sein la puissance de César et le dominer en tout.
[48,53] τοὺς δὲ δὴ ἄλλους τοὺς ἐν τῇ πόλει ταῦτά τε καὶ αἱ διαλλαγαὶ τῶν ἀρχόντων ἰσχυρῶς ἐτάρασσον· οὐ γὰρ ὅπως οἵ τε ὕπατοι καὶ οἱ στρατηγοί, ἀλλὰ καὶ οἱ ταμίαι ἐπ´ ἀλλήλοις ἀντικαθίσταντο, καὶ τοῦτ´ ἐπὶ χρόνον ἐγένετο. αἴτιον δὲ ὅτι πάντες οὐχ οὕτως ἵν´ οἴκοι ἐπὶ πλεῖον ἄρξωσιν, ὡς ἵνα ἐν τοῖς ἄρξασιν ἀριθμῶνται καὶ ἀπ´ αὐτοῦ καὶ τὰς τιμὰς καὶ τὰς δυνάμεις τὰς ἔξω λαμβάνωσιν ἐσπούδαζον. οὔκουν οὐδὲ ἐς ῥητὸν ἔτι τινὲς χρόνον ᾑροῦντο, ἀλλ´ ὥστε ἐπιβῆναί τε τοῦ ὀνόματος τῆς ἀρχῆς καὶ ἀποστῆναι ὅταν τοῖς τὸ κράτος ἔχουσι δόξῃ· καὶ πολλοί γε ἐπὶ τῆς αὐτῆς ἡμέρας ἑκάτερον ἔπραξαν. εἰσὶ δὲ οἳ καὶ παντάπασι τὰς ἀρχὰς ὑπὸ πενίας ἐγκατέλιπον· τῶν γὰρ σὺν τῷ Σέξτῳ τότε ὄντων, ὡς καὶ κατὰ δίκην δή τινα ἀτιμασθέντων, οὐ μνημονεύω. βουλευομένου δ´ οὖν καὶ Μάρκου τινὸς Ὀππίου ἀγορανομίας ὑπ´ ἀπορίας (ἐκ γὰρ τῶν ἐπικεκηρυγμένων καὶ αὐτὸς καὶ πατὴρ αὐτοῦ ἦν) ἐκστῆναι τὸ πλῆθος οὐκ ἐπέτρεψεν, ἀλλ´ ἔς τε τὰ ἄλλα τὰ πρὸς τὸν βίον ἀναγκαῖα καὶ ἐς τὸ τῆς ἀρχῆς ἀνάλωμα ἀργύριον αὐτῷ συνεσήνεγκε. καὶ λόγος γε ἔχει καὶ τῶν κακούργων τινὰς ἐς αὐτὸ τὸ θέατρον ἐν προσωπείοις, ὡς καὶ ὑποκρινουμένους τι, ἐσελθόντας συγκαταβαλεῖν τὰ χρήματα. καὶ μὲν οὕτω ζῶν τε ὑπὸ τοῦ ὁμίλου ἠγαπήθη, καὶ ἀποθανὼν οὐ πολλῷ ὕστερον ἔς τε τὸ Ἄρειον πεδίον ἐκομίσθη καὶ ἐκεῖ καὶ ἐκαύθη καὶ ἐτάφη· δὲ δὴ βουλὴ ἀγανακτήσασα τῇ πάσῃ τοῦ πλήθους περὶ αὐτὸν σπουδῇ τὰ ὀστᾶ αὐτοῦ, ὡς οὐχ ὁσίως ἐν τῷ ἱερῷ χωρίῳ κείμενα, ἀνείλετο, πεισθεῖσα τοῖς ποντίφιξι, καίπερ πολλοὺς ἄλλους ἐν αὐτῷ καὶ πρότερον καὶ μετὰ ταῦτα θάψασα. [48,53] Le reste des citoyens à Rome fut fortement troublé par ces prodiges et par les mutations de magistrats ; car ce n'était pas seulement les consuls et les préteurs, mais aussi les questeurs, qui étaient, après peu de temps, remplacés dans leurs charges. La cause, c'est que tous recherchaient les magistratures, moins pour les exercer longtemps à l'intérieur, que pour être comptés au nombre de ceux qui les avaient exercées, et jouir par là des honneurs et des commandements militaires au dehors. Ainsi donc personne n'était plus élu pour un temps fixe, mais seulement pour le temps de prendre le titre de magistrat et de le quitter dès qu'il plaisait à ceux qui avaient le pouvoir; beaucoup même firent l'un et l'autre le même jour. Il y en eut aussi qui, par pauvreté, abandonnèrent leurs charges; je ne parle pas de ceux qui, étant alors avec Sextus, furent flétris par une sorte de condamnation. Un certain M. Oppius voulant, par suite de sa pauvreté (ils avaient été, lui et son père, au nombre des proscrits), renoncer à l'édilité, les plébéiens ne le lui permirent pas et lui fournirent, par une contribution, l'argent nécessaire pour tous les besoins de la vie et pour les dépenses de sa charge. La tradition ajoute que des hommes de mauvaise vie, étant entrés sur le théâtre le masque sur la figure, comme s'ils remplissaient un rôle, apportèrent de l'argent pour leur part à la contribution. Tel fut l'amour de la multitude pour Oppius, tant qu'il vécut; à sa mort, qui arriva peu de temps après, elle le transporta dans le champ de Mars, l'y brûla et l'y enterra. Le sénat, irrité de toutes ces marques d'attachement prodiguées par les plébéiens à Oppius, fit, d'après l'avis des pontifes, enlever ses os comme déposés contrairement à la religion dans un lieu consacré, bien qu'il eût précédemment, comme il le fit plus tard, accordé cette sépulture à d'autres citoyens.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006