HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVIII

Chapitre 54

  Chapitre 54

[48,54] κἀν τῷ αὐτῷ τούτῳ χρόνῳ καὶ Ἀντώνιος ἦλθε μὲν ἐς τὴν Ἰταλίαν αὖθις ἐκ τῆς Συρίας, πρόφασιν μὲν ὡς καὶ τοῦ Σεξτείου πολέμου διὰ τὰς τοῦ Καίσαρος συμφορὰς μεθέξων, οὐ μέντοι καὶ παρέμεινεν αὐτῷ, ἀλλ´ ἅτε ἐς κατασκοπὴν αὐτοῦ μᾶλλον καὶ ἔργου τινὸς ἕνεκα ἀφιγμένος, ἐκείνῳ μὲν ναῦς ἔδωκε καὶ ἑτέρας πέμψειν ὑπέσχετο, ἀνθ´ ὧν ὁπλίτας ἀντέλαβεν, αὐτὸς δὲ ὡς καὶ ἐπὶ τοὺς Πάρθους στρατεύσων ἀπῆρε. πρὶν δὲ ἀποπλεῖν αὐτὸν ᾐτιάσαντο ἀλλήλους, πρότερον μὲν διὰ τῶν ἑταίρων, ἔπειτα δὲ καὶ δι´ ἑαυτῶν· καὶ οὐ γάρ πω σχολὴν πολεμῆσαί σφισιν ἦγον, συνηλλάγησαν τρόπον τινά, τῆς Ὀκταουίας ὅτι μάλιστα τοῦτο πρασσούσης. καὶ ὅπως γε πλείοσι τοῖς τῆς συγγενείας συνδέσμοις συνέχοιντο, τε Καῖσαρ Ἀντύλλῳ τῷ τοῦ Ἀντωνίου υἱεῖ τὴν θυγατέρα, καὶ ἐκεῖνος τῷ Δομιτίῳ, καίτοι τοῦ Καίσαρος σφαγεῖ τε γενομένῳ καὶ ἐν τοῖς ἀπολουμένοις ἐκτεθέντι, τὴν ἑαυτοῦ τὴν ἐκ τῆς Ὀκταουίας οἱ γεννηθεῖσαν ἠγγύησε. ταῦτά τε ἅμα πρὸς ἀλλήλους ἐπλάσσοντο· οὐ γάρ που καὶ ποιήσειν τι αὐτῶν ἤμελλον, ἀλλ´ ἐς τὴν χρείαν τῶν παρόντων σφίσι πραγμάτων ὑπεκρίνοντο. ἀμέλει καὶ τὴν Ὀκταουίαν αὐτὴν εὐθὺς ἐκ τῆς Κερκύρας Ἀντώνιος ἐς τὴν Ἰταλίαν, ἵνα δὴ μὴ συγκινδυνεύσῃ οἱ τοῖς Πάρθοις πολεμοῦντι, ἀπέπεμψεν. οὐ μὴν ἀλλ´ ἔν γε τῷ τότε ἐκεῖνά τε οὕτως ἔπραξαν, καὶ τὸν μὲν Σέξτον τῆς τε ἱερωσύνης ἅμα καὶ τῆς ὑπατείας ἐς ἣν ἀπεδέδεικτο ἔπαυσαν, ἑαυτοῖς δὲ τὴν ἡγεμονίαν ἐς ἄλλα ἔτη πέντε, ἐπειδὴ τὰ πρότερα ἐξεληλύθει, ἐπέτρεψαν. καὶ μετὰ τοῦτο Ἀντώνιος μὲν ἐς τὴν Συρίαν ἠπείγετο, Καῖσαρ δὲ ἐς τὸν πόλεμον καθίστατο. καὶ τὰ μὲν ἄλλα κατὰ γνώμην αὐτῷ ἐχώρει, δὲ δὴ Μηνᾶς ἄπιστός τε φύσει ὢν καὶ τὰ τοῦ κρείττονος ἀεὶ θεραπεύων, καὶ προσέτι καὶ ἀγανακτήσας ὅτι μηδεμίαν ἀρχὴν εἶχεν ἀλλὰ τῷ Σαβίνῳ ὑπετέτακτο, πρὸς τὸν Σέξτον αὖθις ηὐτομόλησεν. [48,54] Dans ce même temps, Antoine revint de Syrie, sous prétexte que l'échec de César le décidait à coopérer à la guerre contre Sextus. Cependant, au lieu de rester auprès de son allié, et comme s'il fût venu plutôt pour le surveiller que pour lui prêter son concours, il lui donna quelques vaisseaux, promit de lui en envoyer d'autres encore, en échange desquels il reçut des légions; puis il partit, comme pour marcher contre les Parthes. Avant qu'Antoine mît à la voile, les deux rivaux s'adressèrent, par l'intermédiaire de leurs amis d'abord, et ensuite eux-mêmes en personnes, de mutuelles accusations; mais, ne se croyant pas encore le loisir de se faire la guerre, ils consentirent à une sorte de réconciliation ménagée surtout par Octavie. Afin de s'enchaîner par des liens de parenté plus nombreux, César fiança sa fille à Antyllus, fils d'Antoine, et celui-ci fiança à Domitius, bien qu'il fût un des meurtriers de César et mis au nombre des proscrits, la fille qui lui était née d'Octavie. Tout cela, de part et d'autre, n'était que feinte; ils ne devaient tenir aucun de leurs engagements, ce n'était qu'un rôle qu'ils jouaient pour le besoin de leurs affaires présentes. Ainsi Antoine renvoya immédiatement de Corcyre en Italie Octavie elle-même, en apparence pour ne pas l'exposer aux dangers qu'il allait courir dans sa guerre contre les Parthes. Telle fut néanmoins la conduite qu'ils tinrent dans le moment; de plus, ils destituèrent Sextus du sacerdoce et en même temps du consulat auquel il avait été nommé, et se prorogèrent à eux-mêmes le pouvoir pour cinq autres nouvelles années, les précédentes étant expirées. Après cela, Antoine se dirigea en hâte vers la Syrie, et César commença la guerre. Tout réussit à son gré, sinon que Ménas, inconstant par caractère, toujours dévoué au parti du plus fort, irrité de n'avoir aucun commandement et d'être sous les ordres de Sabinus, passa de nouveau du côté de Sextus.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006