HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVIII

Chapitre 44-45

  Chapitre 44-45

[48,44] ἦν δὲ θυγάτηρ μὲν Λιουίου Δρούσου, ὃς ἔν τε τοῖς ἐκτεθεῖσιν ἐν τῷ λευκώματι ἐγεγόνει καὶ ἑαυτὸν μετὰ τὴν ἐν τῇ Μακεδονίᾳ ἧτταν κατεκέχρητο, γυνὴ δὲ τοῦ Νέρωνος, μεθ´ οὗ συνδιέφυγεν, ὥσπερ εἴρηται· καὶ ἐκύει γε ἐξ αὐτοῦ μῆνα ἕκτον. διστάζοντος γοῦν τοῦ Καίσαρος, καὶ πυθομένου τῶν ποντιφίκων εἴ οἱ ὅσιον ἐν γαστρὶ ἔχουσαν αὐτὴν ἀγαγέσθαι εἴη, ἀπεκρίναντο ὅτι εἰ μὲν ἐν ἀμφιβόλῳ τὸ κύημα ἦν, ἀναβληθῆναι τὸν γάμον ἐχρῆν, ὁμολογουμένου δὲ αὐτοῦ οὐδὲν κωλύει ἤδη αὐτὸν γενέσθαι, τάχα μέν που καὶ ὄντως ἐν τοῖς πατρίοις τοῦτο εὑρόντες, πάντως δ´ ἄν, εἰ καὶ μὴ εὗρον αὐτό, εἰπόντες. ἐξέδωκε δὲ αὐτὴν αὐτὸς ἀνὴρ ὥσπερ τις πατήρ. καί τι καὶ τοιοῦτον ἐν τῇ ἑστιάσει σφῶν συνηνέχθη· παιδίον τι τῶν ψιθύρων, οἷα αἱ γυναῖκες γυμνὰ ὡς πλήθει ἀθύρουσαι τρέφουσιν, ἰδὸν χωρὶς μὲν τὴν Λιουίαν μετὰ τοῦ Καίσαρος χωρὶς δὲ τὸν Νέρωνα μεθ´ ἑτέρου τινὸς κατακείμενον, προσῆλθέ τε αὐτῇ καὶ ἔφη "τί ποιεῖς ἐνταῦθα, κυρία; γὰρ ἀνήρ σου" δείξας αὐτόν "ἐκεῖ κατάκειται." ταῦτα μὲν οὖν οὕτως ἐπράχθη, συνοικοῦσα δὲ ἤδη γυνὴ τῷ Καίσαρι τίκτει Κλαύδιον Δροῦσον Νέρωνα. καὶ αὐτὸν Καῖσαρ καὶ ἀνείλετο καὶ τῷ πατρὶ ἔπεμψεν, αὐτὸ τοῦτο ἐς τὰ ὑπομνήματα ἐγγράψας, ὅτι Καῖσαρ τὸ γεννηθὲν Λιουίᾳ τῇ ἑαυτοῦ γυναικὶ παιδίον Νέρωνι τῷ πατρὶ ἀπέδωκε. καὶ ἐκεῖνος {τε} τελευτῶν οὐ πολλῷ ὕστερον ἐπίτροπον καὶ τούτῳ καὶ τῷ Τιβερίῳ αὐτὸν τὸν Καίσαρα κατέλιπεν. δ´ οὖν ὅμιλος ἄλλα τε ἐπὶ τούτῳ πολλὰ διεθρύλει, καὶ τοῖς εὐτυχοῦσι τρίμηνα παιδία γεννᾶσθαι ἔλεγεν, ὥστε καὶ ἐς παροιμίαν τὸ ἔπος προχωρῆσαι. [48,44] Livie était fille de Livius Drusus, qui fut mis sur la liste des proscrits et se donna la mort après la défaite de Macédoine; femme de Néron, qu'elle accompagna dans sa fuite, ainsi qu'il a été dit, elle était grosse de ses œuvres de six mois. Comme César, incertain, demandait aux pontifes s'il lui était permis de l'épouser, malgré son état de grossesse, ils répondirent que, si la conception était douteuse, il fallait différer le mariage; mais que, la chose étant avérée, rien n'empêchait qu'il eût lieu dès à présent; décision que peut-être ils trouvèrent véritablement dans la jurisprudence transmise par les ancêtres, mais que, en tous cas, ne l'y eussent-ils pas trouvée, ils auraient néanmoins rendue. Le mari de Livie la dota lui-même comme un père. Pendant le festin, il leur advint l'aventure que voici : un de ces petits enfants babillards, tels que les matrones romaines ont coutume d'en élever tout nus pour leur divertissement, voyant Livie à part auprès de César, et, de même, Néron couché à table près d'un autre convive, s'avança vers elle et lui dit : « Que fais-tu ici, maîtresse? Ton mari (montrant Néron) est là-bas, couché à table. » Voilà comment les choses se passèrent alors. Elle habitait déjà avec César, lorsqu'elle donna le jour à Claudius Drusus Néron. César releva de terre l'enfant et l'envoya à son père, fait qu'il consigna en ces termes dans ses Mémoires : « César rendit à Néron, son père, l'enfant dont sa femme Livie était accouchée. » Néron, peu après, en mourant, laissa César lui-même pour tuteur à cet enfant et à Tibère. Entre autres bruits qui circulèrent à ce sujet parmi la foule, on disait qu'aux gens favorisés de la fortune des enfants naissaient au bout de trois mois; en sorte que le mot passa en proverbe.
[48,45] ἐν μὲν δὴ τῇ πόλει ταῦτα ἐγίγνετο, ὑπὸ δὲ τὸν αὐτὸν τοῦτον χρόνον Βογούας Μαῦρος ἐς τὴν Ἰβηρίαν, εἴτ´ οὖν κατ´ ἐντολὴν τοῦ Ἀντωνίου εἴτε καὶ ἀφ´ ἑαυτοῦ γνώμης, πλεύσας πολλὰ μὲν ἐλυμήνατο πολλὰ δὲ καὶ ἀντέπαθε, κἀν τούτῳ τῶν οἴκοι τῶν περὶ τὴν Τίγγιν ἐπαναστάντων αὐτῷ τῆς τε Ἰβηρίας ἐξέστη καὶ τὴν οἰκείαν οὐκ ἐκομίσατο· οἵ τε γὰρ τὰ τοῦ Καίσαρος ἐν τῇ Ἰβηρίᾳ πράσσοντες καὶ Βόκχος προσγενόμενός σφισι κρείττους αὐτοῦ ἐγένοντο. καὶ ἐκεῖνος μὲν πρὸς τὸν Ἀντώνιον ἀπῆλθεν, δὲ δὴ Βόκχος τὴν βασιλείαν αὐτοῦ αὐτίκα τε κατέσχε καὶ μετὰ τοῦτο καὶ παρὰ τοῦ Καίσαρος ἐβεβαιώσατο· τοῖς τε Τιγγιτανοῖς πολιτεία ἐδόθη. ἐν δὲ τούτῳ, καὶ ἔτι πρότερον, καὶ Σέξτος τε Καῖσαρ ἐπολέμησαν· οἷα γὰρ οὐκ ἐθελονταὶ οὐδ´ ἐκ προαιρέσεως ἀλλὰ ἀναγκαστοὶ τὴν ὁμολογίαν πεποιημένοι, χρόνον οὐδένα αὐτῇ ὡς εἰπεῖν ἐνέμειναν, ἀλλ´ εὐθὺς τὰς σπονδὰς λύσαντες διηνέχθησαν. ἔμελλον μὲν γάρ που καὶ ἄλλως, εἰ καὶ μηδεμίαν σκῆψιν εὗρον, πολεμήσειν· αἰτίαι δ´ οὖν αἵδε αὐτοῖς ἐγένοντο. Μηνᾶς ἐν τῇ Σαρδοῖ καὶ τότε ἔτι καθάπερ τις στρατηγὸς ὢν ὑπωπτεύθη τε ὑπὸ τοῦ Σέξτου διὰ τὴν τοῦ Ἑλένου ἄφεσιν καὶ ὅτι καὶ τῷ Καίσαρι ἐκεκοινολόγητο, καί πῃ καὶ ὑπὸ τῶν ὁμοίων φθόνῳ τῆς δυναστείας διεβλήθη. κἀκ τούτου μεταπεμφθεὶς ὑπ´ αὐτοῦ, πρόφασιν ὅπως περί τε τοῦ σίτου καὶ περὶ τῶν χρημάτων ὧν διῳκήκει ἀπολογίσηται, οὐχ ὑπήκουσεν ἀλλὰ τοὺς κατὰ τοῦτο πεμφθέντας συλλαβὼν ἀπέκτεινε, πρός τε τὸν Καίσαρα προκηρυκευσάμενος τήν τε νῆσον αὐτῷ καὶ τὸ ναυτικὸν τό τε ἄλλο στράτευμα καὶ ἑαυτὸν παρέδωκε. καὶ αὐτὸν ἐκεῖνος ἀσμένως ἰδών, ἐπειδὴ καὶ τὸν Σέξτον τούς τε αὐτομολοῦντας παρὰ τὰ συγκείμενα ὑποδέχεσθαι καὶ ναυπηγίαν τριήρων ποιεῖσθαι ἔν τε τῇ Ἰταλίᾳ φρουρὰς ἔχειν ἔλεγεν, οὔτε ἐξέδωκεν ἐξαιτηθέντα καὶ προσέτι καὶ ἐν τιμῇ μεγάλῃ ἤγαγε δακτυλίοις τε χρυσοῖς ἐκόσμησε καὶ ἐς τὸ τῶν ἱππέων τέλος ἐσέγραψε. τὸ δὲ δὴ τῶν δακτυλίων τοιόνδε ἐστίν. οὐδενὶ τῶν πάλαι Ῥωμαίων, οὐχ ὅτι τῶν δουλευσάντων ποτέ, ἀλλ´ οὐδὲ τῶν ἐν ἐλευθέρῳ γένει τραφέντων, δακτυλίοις χρυσοῖς πλὴν τῶν τε βουλευτῶν καὶ τῶν ἱππέων χρῆσθαι, ὥσπερ εἴρηταί μοι, ἐξῆν· καὶ διὰ τοῦτο τοῖς ἐξελευθέροις, οἷς ἂν τὸ κράτος ἔχων ἐθελήσῃ, καίτοι καὶ ἄλλως χρυσοφοροῦσιν, ὅμως ἐν τιμῆς μέρει, ὡς καὶ βελτίοσιν κατὰ ἀπελευθερίαν ἱππεύειν τε δυναμένοις, δίδονται. [48,45] Tels furent les événements de Rome. A cette même époque, Bogud, de Mauritanie, ayant, soit par ordre d'Antoine, soit de son propre mouvement, cinglé vers l'Espagne, y fit beaucoup de mal et en souffrit beaucoup lui-même. Sur ces entrefaites, les Tingitanes, ses sujets, s'étant détachés de sa domination, il quitta l'Espagne, mais ne recouvra pas son royaume; car les partisans de César en Espagne, et Bocchus qui se joignit à eux, furent plus forts que lui. Bogud, alors, alla trouver Antoine, et Bocchus s'empara aussitôt de son royaume, et s'en fit ensuite confirmer la possession par César; le droit de cité fut donné aux Tingitanes. Dans ce temps, et même déjà auparavant, Sextus et César étaient en guerre l'un contre l'autre : comme ce n'était pas volontairement, mais par contrainte, qu'ils avaient fait la paix, ils n'y furent, pour ainsi dire, pas un instant fidèles, et, rompant aussitôt les conventions, ils reprirent leurs inimitiés. Certes, la guerre devait éclater entre eux à un moment ou à l'autre, lors même qu'ils n'auraient trouvé aucun prétexte; mais ils eurent pour la faire les motifs que voici. Ménas, qui pour lors était en Sardaigne avec le titre de préteur, encourut les soupçons de Sextus pour avoir relâché Hélénus et pour avoir eu une entrevue avec César; il était aussi jusqu'à un certain point calomnié par ses égaux, jaloux de sa puissance. Mandé, en conséquence, par Sextus, sous le prétexte de rendre compte du blé et de l'argent dont il avait l'administration, il n'obéit pas, mais, se saisissant de ceux qu'on lui avait envoyés pour cet objet, il les lit mettre à mort, et, après avoir à l'avance dépêché un héraut à César, il lui livra l'île, la flotte, le reste de l'armée et sa propre personne. César, qui vit Ménas d'un bon œil, parce que Sextus, disait-il, contrairement aux conventions, recevait les fugitifs, construisait des trirèmes et avait des garnisons en Italie, refusa de le rendre quand on le lui réclama, et le combla d'honneurs, lui accorda le droit de porter l'anneau d'or et le mit au rang des chevaliers. Or voici ce que c'est que ce droit de porter l'anneau d'or. Personne, chez les anciens Romains, non seulement de ceux qui avaient été esclaves, mais même personne de race libre, n'avait, à l'exception des sénateurs et des chevaliers, ainsi que je l'ai dit, le droit de faire usage d'anneaux d'or; et c'est pour ce motif que les affranchis, quand le chef de l'État le veut, sont, quoique portant de l'or sous d'autres formes, gratifiés de cet anneau par marque d'honneur, pour signifier qu'ils sont au-dessus de la condition d'affranchis, et capables d'être chevaliers. Telle est la coutume à ce sujet.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006