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[48,38] μετὰ δὲ δὴ ταῦθ´ οἵ τε ἄλλοι ὑπεδέχοντο ἀλλήλους καὶ ἀνθειστίων
καὶ αὐτοὶ ἐκεῖνοι, πρότερος μὲν ὁ Σέξτος ἐν τῇ νηί, ἔπειτα
δὲ καὶ ὁ Καῖσαρ ὅ τε Ἀντώνιος ἐν τῇ ἠπείρῳ· τοσοῦτον γὰρ ὁ
Σέξτος τῇ δυνάμει σφῶν περιῆν ὥστε μὴ πρότερον αὐτὸν ἐς τὴν
ἤπειρον ἐκβῆναι πρὶν ἐκείνους ἐς τὴν ναῦν ἐσελθεῖν. καὶ τοῦτο
μέντοι ποιήσας, δυνηθείς τ´ ἂν ἀμφοτέρους ἐν τῷ σκάφει σὺν ὀλίγοις
παρόντας, ὥσπερ που καὶ ὁ Μηνᾶς αὐτῷ συνεβούλευε, φονεῦσαι,
οὐκ ἠθέλησεν, ἀλλὰ καίπερ πρὸς τὸν Ἀντώνιον, ἐπειδὴ τὴν
οἰκίαν αὐτοῦ τὴν πατρῴαν τὴν ἐν ταῖς Καρίναις κατεῖχε (τόπος
γάρ τις τῆς τῶν Ῥωμαίων πόλεως οὕτω καλούμενός ἐστιν), ἀποσκώψας
τρόπον τινὰ ἥδιστον (ταῖς γὰρ τροπίσι ταῖς τῶν νεῶν τῆς
αὐτῆς ὀνομασίας οὔσης, ἐν ταῖς Καρίναις αὐτοὺς ἑστιᾶν ἔφη), ὅμως
οὐδὲν ὡς καὶ μνησικακῶν σφισιν ἔπραξεν, ἀλλὰ τῇ τε ὑστεραίᾳ
ἀνθειστιάθη, καὶ τὴν θυγατέρα Μάρκῳ Μαρκέλλῳ τῷ τοῦ Καίσαρος
ἀδελφιδῷ ἠγγύησεν.
| [48,38] Ensuite les autres citoyen, se reçurent mutuellement
et les chefs eux-mêmes se donnèrent des festins: Sextus
le premier sur son vaisseau, puis César et Antoine à
terre. Sextus, en effet, avait sur eux par sa flotte une
supériorité telle qu'il ne descendit à terre qu'après que
César et Antoine furent venus à son bord. Malgré cette
réserve et bien que les tenant tous les deux en son
pouvoir avec une suite peu nombreuse sur son vaisseau,
il pût les faire périr, ainsi que Ménas lui en donnait le
conseil, il ne voulut pas y consentir; loin de là, content
d'avoir décoché contre Antoine qui s'était emparé de la
maison de son père dans les Carènes, (c'est le nom d'un
des quartiers de Rome) un trait fort plaisant (le mot de
carène étant également le nom de la quille d'un
vaisseau), il lui dit « qu'il leur donnait un banquet dans
les Carènes », il ne fit rien qui témoignât son
ressentiment contre eux, et, le lendemain, il se laissa
traiter à son tour et fiança sa fille à M. Marcellus, neveu
de César. De ce côté la guerre fut donc ajournée.
| [48,39] οὗτος μὲν οὖν ὁ πόλεμος ἀνεβέβλητο, τὰ δὲ δὴ τοῦ Λαβιήνου
τῶν τε Πάρθων ὧδε διεπολεμήθη. ὁ Ἀντώνιος αὐτὸς μὲν ἐς τὴν
Ἑλλάδα ἀπὸ τῆς Ἰταλίας ἐπανελθὼν ἐνταῦθα ἐπὶ πλεῖστον ἐνεχρόνισεν,
τάς τε ἐπιθυμίας ἅμα ἀποπιμπλὰς καὶ τὰς πόλεις κακῶν,
ἵν´ ὅτι ἀσθενέσταται τῷ Σέξτῳ παραδοθῶσι. καὶ ἄλλα τε ἐν τούτῳ
πολλὰ ἔξω τῶν πατρίων ἐξεδιῃτήθη, καὶ Διόνυσον ἑαυτὸν νέον
αὐτός τε ἐκάλει καὶ ὑπὸ τῶν ἄλλων ὀνομάζεσθαι ἠξίου· ἐπειδή τε
οἱ Ἀθηναῖοι πρός τε τοῦτο καὶ πρὸς τὰ ἄλλα τὴν Ἀθηνᾶν αὐτῷ
κατηγγύησαν, δέχεσθαί τε τὸν γάμον ἔφη καὶ προῖκα μυριάδας
ἑκατὸν παρ´ αὐτῶν ἐξέπραξεν. αὐτὸς μὲν οὖν περὶ ταῦτα εἶχε,
τὸν δὲ δὴ Οὐεντίδιον τὸν Πούπλιον ἐς τὴν Ἀσίαν προύπεμψεν. καὶ
ὃς ἦλθέ τε ἐπὶ τὸν Λαβιῆνον πρὶν ἔκπυστος γενέσθαι, καὶ καταπλήξας
αὐτὸν τῷ τε αἰφνιδίῳ τῆς ἐφόδου καὶ τοῖς στρατεύμασιν
(ἄνευ γὰρ τῶν Πάρθων μετὰ τῶν αὐτόθεν στρατιωτῶν μόνων ἦν)
ἐκεῖθέν τε μηδὲ ἐς χεῖράς οἱ ὑπομείναντα εὐθὺς ἐξέωσε,
καὶ φεύγοντα ἐς τὴν Συρίαν ἐπεδίωξε, τὸ κουφότατον τοῦ στρατοῦ
λαβών. καὶ αὐτὸν πρὸς τῷ Ταύρῳ καταλαβὼν οὐκέτι περαιτέρω
προχωρῆσαι εἴασεν, ἀλλ´ ἐνταῦθα ἐπὶ πλείους ἡμέρας
καταστρατοπεδευσάμενοι ἡσύχαζον· Λαβιῆνος μὲν γὰρ τοὺς Πάρθους,
Οὐεντίδιος δὲ τοὺς ὁπλίτας ἀνέμεινεν.
| [48,39] Quant à la guerre de Labiénus et des Parthes, voici
comment elle se termina. Antoine, étant retourné
d'Italie en Grèce, y séjourna longtemps, se livrant à tous
les désordres et ravageant les villes, afin de les remettre
à Sextus aussi faibles qu'il pouvait. Entre autres actes
contraires aux usages de la patrie, qu'il commit alors, il
se donna lui-même le nom de nouveau Dionysos, et
prétendit se faire appeler ainsi par les autres; les
Athéniens lui ayant, pour cette raison et pour d'autres
encore, fiancé Minerve, il répondit qu'il acceptait la
main de la déesse, et exigea d'eux un million de
drachmes pour dot. Or donc, tandis qu'il était ainsi
occupé, il envoya en avant P. Ventidius en Asie. Celui-ci
atteignit Labiénus avant qu'il fût instruit de sa
marche, et, l'ayant frappé de terreur par l'imprévu de
son arrivée et par ses légions (Labiénus, isolé des
Parthes, n'avait avec lui que les soldats ramassés dans le
pays), il le chassa de cette contrée sans qu'il eût osé en
venir aux mains avec lui, et le poursuivit, à la tête de
ses troupes légères, jusqu'en Syrie où il se dirigeait dans
sa fuite. L'ayant joint au pied du Taurus, il l'empêcha
dès lors d'avancer plus loin: puis, tous les deux avant
posé là leur camp vis-à-vis l'un de l'autre, ils restèrent
plusieurs jours tranquilles. Labiénus attendant les
Parthes, et Ventidius ses légions.
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