HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVIII

Chapitre 30-31

  Chapitre 30-31

[48,30] συνθέμενοι δ´ οὖν ταῦτ´ ἐν τοῖς στρατοπέδοις τοῖς περὶ τὸ Βρεντέσιον εἱστίασαν ἀλλήλους, Καῖσαρ μὲν στρατιωτικῶς τε καὶ ῥωμαϊκῶς, Ἀντώνιος δὲ ἀσιανῶς τε καὶ αἰγυπτίως. κατηλλαγμένων δὲ αὐτῶν, ὥς γε ἐδόκουν, περιστάντες τὸν Ἀντώνιον οἱ στρατιῶται οἱ τότε τῷ Καίσαρι συνόντες ἀπῄτουν παρ´ αὐτοῦ τὰ χρήματα πρὸ τῆς μάχης τῆς πρὸς τοῖς Φιλίπποις γενομένης ὑπέσχοντό σφισι· δι´ καὶ ἐς τὴν Ἀσίαν, ὅπως ὅτι πλεῖστα ἀθροίσειεν, ἔσταλτο. κἂν ἐξειργάσαντό τι αὐτὸν μηδὲν διδόντα, εἰ μή σφας Καῖσαρ ἐπελπίσας πῃ κατέσχε. καὶ μετὰ τοῦτο τούς τε ἀφηλικεστέρους τῶν στρατιωτῶν ἐς τὰς ἀποικίας, μὴ καὶ ἐπὶ πλεῖον στασιάσωσιν, ἐξέπεμψαν, καὶ τοῦ πολέμου ἥπτοντο. γὰρ Σέξτος ἦλθε μὲν ἐς τὴν Ἰταλίαν κατὰ τὰς συνθήκας τὰς πρὸς τὸν Ἀντώνιόν οἱ γενομένας ὡς καὶ τῷ Καίσαρι μετ´ αὐτοῦ πολεμήσων, μαθὼν δὲ τὴν σύμβασίν σφων αὐτὸς μὲν ἐς τὴν Σικελίαν ἀνεκομίσθη, Μηνᾷ δὲ ἐξελευθέρῳ οἱ, πάνυ προσέκειτο, ἐκέλευσε μέρει τοῦ ναυτικοῦ περιπλέοντι κακουργεῖν τὰ τῶν ἐναντίων. καὶ ὃς τῆς τε Τυρσηνίας πολλὰ ἐκάκωσε, καὶ Μᾶρκον Τίτιον Τιτίου, τῶν τε ἐπικηρυχθέντων καὶ τότε τῷ Σέξτῳ συνόντων, υἱὸν ὄντα καὶ ναῦς ἐπὶ ἰδίᾳ δυναστείᾳ συγκροτοῦντα, κἀν τῷ Ναρβωνησίῳ ἔθνει ναυλοχοῦντα, ἐζώγρησε. καὶ ὃς ἔπαθε μὲν κακὸν οὐδέν (διά τε γὰρ τὸν πατέρα, καὶ διότι τὸ ὄνομα τοῦ Σέξτου ἐν ταῖς ἀσπίσιν οἱ στρατιῶται αὐτοῦ ἔφερον, ἐσώθη), οὐ μέντοι καὶ καλῶς τὸν εὐεργέτην ἠμείψατο, ἀλλὰ καὶ κατεπολέμησεν αὐτὸν καὶ κατεφόνευσεν, ὥστε καὶ τοῦτ´ ἐν τοῖς μάλιστα τῶν ὁμοίων μνημονευθῆναι. δ´ οὖν Μηνᾶς ταῦτά τε οὕτως ἔπραξε, καὶ ἐπὶ Σαρδὼ πλεύσας συνέβαλε Μάρκῳ Λουρίῳ τῷ ἄρχοντι αὐτῆς, καὶ τὰ μὲν πρῶτα ἐτράπετο, ἔπειτα δὲ παρὰ δόξαν αὐτὸν ἀπερισκέπτως ἐπιδιώκοντα ὑποστὰς ἀντεπεκράτησε. καὶ μετὰ τοῦτο ἐκλιπόντος αὐτοῦ τὴν νῆσον κατέσχε τὰ μὲν ἄλλα ὁμολογίᾳ, τὴν δὲ Κάραλιν πολιορκίᾳ· συχνοὶ γὰρ ἐκ τῆς μάχης ἐς αὐτὴν κατεπεφεύγεσαν. τῶν γε μὴν ἁλόντων ἄλλους τε καὶ Ἕλενον, ἐξελεύθερόν τε τοῦ Καίσαρος ὄντα καὶ ἀρέσκοντα αὐτῷ τὰ μάλιστα, ἀφῆκεν ἄνευ λύτρων, εὐεργεσίαν τε ἐς τὸν Καίσαρα πόρρωθεν προκατατιθέμενος καὶ καταφυγὴν ἑαυτῷ προπαρασκευάζων, εἴ τι παρ´ αὐτοῦ δεηθείη. [48,30] Ces conventions arrêtées, à Brindes, dans leurs camps, ils se donnèrent réciproquement un festin, César à la manière d'un soldat et d'un Romain. Antoine à la manière d'un Asiatique et d'un Egyptien. Après cette apparente réconciliation, les soldats qui étaient alors avec César entourèrent Antoine, pour réclamer de lui l'argent qu'il leur avait promis à la bataille de Philippes, et qu'il était allé en Asie ramasser en aussi grande quantité que possible. Comme il ne leur donnait rien, ils en seraient venus à des voies de fait, si César ne les eût retenus en leur faisant prendre espoir. Les deux chefs envoyèrent ensuite dans les colonies les soldats émérites, afin de prévenir de nouvelles séditions, et s'occupèrent de la guerre. Sextus, en effet, était venu en Italie, conformément à ses conventions avec Antoine, dans l'intention de faire, de concert avec lui, la guerre à César; mais, quand il apprit leur accord, il s'en retourna en Sicile, et donna ordre à Ménas, son affranchi, en qui il avait toute confiance, d'aller avec une partie de la flotte ravager les possessions de ses ennemis. Celui-ci dévasta une grande partie de l'Etrurie, prit vif M. Titius, fils de Titius, l'un des proscrits réfugiés alors auprès de Sextus, qui rassemblait une flotte, afin de dominer pour son propre compte, et avait mouillé près de la Narbonnaise. Titius n'éprouva aucun mauvais traitement (son père et aussi le nom de Sextus que ses soldats portaient sur leurs boucliers, lui valurent la vie sauve); mais, loin de témoigner une honorable reconnaissance à son bienfaiteur, il lui fit la guerre et le tua : aussi ce trait est-il un des plus cités parmi ceux du même genre. Voilà comment se comporta Ménas; passant de là en Sardaigne, il livra bataille à M. Lurius, gouverneur de cette île; il fut d'abord mis en fuite; mais ensuite ayant, contre toute attente, soutenu le choc de son ennemi qui le poursuivait sans précaution, il le vainquit à son tour. M. Lurius ayant, après cette défaite, abandonné l'île, Ménas s'empara du pays par composition, et de Caralis après un siège: car un assez grand nombre des vaincus s'y étaient réfugiés après le combat. Il renvoya sans rançon les captifs, entre autres Hélénus, affranchi de César, qui l'affectionnait singulièrement, mettant de loin à l'avance en dépôt ce bienfait dans le cœur de César, et se préparant un refuge, s'il venait à en avoir besoin. Voilà ce que fit Ménas.
[48,31] καὶ μὲν ταῦτ´ ἐποίει· οἱ δὲ ἐν τῇ Ῥώμῃ, ὡς τε Σαρδὼ εἴχετο καὶ παραλία ἐπορθεῖτο, τῆς τε σιτοπομπίας ἐστέρηντο, καὶ λιμὸς τά τε τέλη πολλὰ καὶ παντοῖα καθιστάμενα καὶ προσέτι καὶ συντέλειαι τοῖς τοὺς δούλους ἔχουσι προστασσόμεναι δεινῶς αὐτοὺς ἐλύπουν, οὐκέθ´ ἡσύχαζον, ἀλλ´ ὅσον ἐπὶ ταῖς τοῦ Ἀντωνίου καὶ τοῦ Καίσαρος καταλλαγαῖς, ὡς καὶ σφετέρας εἰρήνης τῆς ἐκείνων ὁμονοίας οὔσης, ἥσθησαν, τοσοῦτον καὶ πλεῖον ἐπὶ τῷ πρὸς τὸν Σέξτον σφῶν πολέμῳ ἤσχαλλον. ἐν δ´ οὖν τῷ τότε ἐπί τε ἵππων αὐτοὺς ὥσπερ ἐν ἐπινικίοις τισὶν ἐσαγαγόντες, καὶ τῇ νικητηρίᾳ στολῇ ἐξ ἴσου τοῖς πέμψασιν αὐτὰ κοσμήσαντες, {ἐς} τάς τε πανηγύρεις ἐπὶ τῶν ἀρχικῶν δίφρων θεωρεῖν ποιήσαντες, καὶ τὴν Ὀκταουίαν τὴν τοῦ Καίσαρος ἀδελφὴν γυναῖκα τῷ Ἀντωνίῳ, ἐπειδὴ ἀνὴρ αὐτῆς ἐτετελευτήκει, καὶ κυοῦσαν προμνησάμενοι, τοσαύτῃ μεταβολῇ ἐχρήσαντο ὥστε τὸ μὲν πρῶτον κατὰ συστάσεις γιγνόμενοι καὶ ἐπὶ θέαν τινὰ ἀθροιζόμενοι παρεκάλουν σφᾶς εἰρηνῆσαι καὶ πολλὰ ἐπὶ τούτῳ ἐπεβόων, ὡς δὲ οὐκ ἐπείθοντο, ἠλλοτριώθησάν τε αὐτοῖς καὶ πρὸς τὸν Σέξτον ἀπέκλιναν. καὶ ἄλλα τε ἐπὶ θεραπείᾳ αὐτοῦ διεθρόουν, καὶ ἐν ταῖς ἱπποδρομίαις κρότῳ τε πολλῷ τὸ τοῦ Ποσειδῶνος ἄγαλμα πομπεῦον ἐτίμων καὶ ἡδονὴν ἐπ´ αὐτῷ πολλὴν ἐποιοῦντο. ἐπεί τε ἡμέραις τισὶν οὐκ ἐσήχθη, τούς τε ἐν ταῖς ἀρχαῖς ὄντας λίθοις ἐκ τῆς ἀγορᾶς ἐξήλασαν καὶ ἐκείνων τὰς εἰκόνας κατέβαλον, καὶ τέλος, ἐπειδὴ μηδ´ ὥς τι ἐπεραίνετο, σπουδῇ ἐπ´ αὐτοὺς ὡς καὶ ἀποκτενοῦντές σφας ὥρμησαν. καὶ μὲν Καῖσαρ, καίτοι τρωθέντων τῶν ἀμφ´ αὐτὸν ὄντων, τήν τε ἐσθῆτα περιερρήξατο καὶ πρὸς ἱκετείαν αὐτῶν ἐτράπετο, δ´ Ἀντώνιος βιαιότερόν σφισι προσηνέχθη. καὶ διὰ τοῦτο ὅτι μάλιστα ὀργισθέντων τέ σφων καὶ ἐπὶ τούτῳ καὶ δεινόν τι πράξειν προσδοκηθέντων, ἠναγκάσθησαν τῷ Σέξτῳ καὶ ἄκοντες ἐπικηρυκεύσασθαι. [48,31] Les habitants de Rome, quand une fois la Sardaigne fut au pouvoir de Ménas et que le littoral fut en proie à ses déprédations; quand ils virent les vivres interceptés, et que la famine, les nombreux impôts de toute espèce, les contributions levées sur ceux qui possédaient des esclaves, leur eurent occasionné de violents ennuis, les habitants de Rome ne se tinrent plus tranquilles ; autant la réconciliation d'Antoine et de César leur avait causé de joie, dans la pensée que l'accord des deux chefs leur procurerait la paix à eux-mêmes, autant et plus ils se montrèrent irrités de la guerre faite à Sextus. Après les avoir précédemment ramenés dans Rome, montés sur des chevaux en manière de triomphe, les avoir décorés de la toge triomphale à l'égal des triomphateurs, leur avoir accordé d'assister aux jeux sur des chaises curules, avoir donné pour femme à Antoine Octavie, sœur de César, dont le mari était mort et qui était grosse, ils changèrent à tel point que, d'abord dans les lieux de réunion ou quand on s'assemblait pour quelque spectacle, ils les exhortaient à faire la paix et la demandaient à grands cris; puis, comme ils ne parvinrent pas à les persuader, ils se détachèrent d'eux et penchèrent pour Sextus. Entre autres marques de faveur à l'égard de Sextus, ils accueillaient avec des applaudissements répétés la statue de Neptune, lorsque, dans les jeux du cirque, on la promenait en pompe, et témoignaient leur joie à cette vue. Comme pendant quelques jours la statue n'avait pas été amenée, ils chassèrent du Forum les magistrats à coups de pierres, et renversèrent les statues d'Antoine et de César: ils finirent même, n'obtenant rien malgré ces démonstrations, par s'élancer tout à coup contre eux, comme pour les tuer. César, bien qu'ayant eu quelques- uns des siens blessés, déchira ses vêtements et recourut aux supplications; mais Antoine se comporta d'une façon plus violente Cette conduite ayant porté l'irritation à son comble et faisant appréhender quelque acte de désespoir, Antoine et César furent contraints d'entrer, malgré eux, en négociations avec Sextius.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006