HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVIII

Chapitre 24-25

  Chapitre 24-25

[48,24] ταῦτα μὲν οὕτως ἐγένετο, κατὰ δὲ δὴ τοὺς αὐτοὺς τούτους χρόνους, μετὰ τὴν μάχην τὴν πρὸς τοῖς Φιλίπποις συμβᾶσαν, Ἀντώνιος Μᾶρκος ἔς τε τὴν Ἀσίαν τὴν ἤπειρον ἦλθε, κἀνταῦθα τὰ μὲν αὐτὸς περιιών, ἐς δὲ τὰ ἄλλους πέμπων, τάς τε πόλεις ἠργυρολόγει καὶ τὰς δυναστείας ἐπίπρασκε. κἀν τούτῳ τῆς Κλεοπάτρας ἐν Κιλικίᾳ οἱ ὀφθείσης ἐρασθεὶς οὐκέτ´ οὐδεμίαν τοῦ καλοῦ φροντίδα ἐποιήσατο, ἀλλὰ τῇ τε Αἰγυπτίᾳ ἐδούλευε καὶ τῷ ἐκείνης ἔρωτι ἐσχόλαζε. καὶ ἄλλα τε διὰ τοῦτο πολλὰ καὶ ἄτοπα ἔπραξε, καὶ τοὺς ἀδελφοὺς αὐτῆς ἀπὸ τοῦ ἐν Ἐφέσῳ Ἀρτεμισίου ἀποσπάσας ἀπέκτεινε. καὶ τέλος Πλάγκον μὲν ἐν τῇ Ἀσίᾳ τῷ ἔθνει, Σάξαν δὲ ἐν τῇ Συρίᾳ καταλιπὼν ἐς τὴν Αἴγυπτον ἀπῆρεν. ὅθενπερ καὶ τὰ μάλιστα ἄλλα τε ταραχώδη πολλὰ ἐπεγένετο, ὥστε καὶ τοὺς Ἀραδίους τοὺς νησιώτας μήθ´ ὑπακοῦσαί τι τοῖς ὑπ´ αὐτοῦ πρὸς σφᾶς ἐπὶ χρήματα πεμφθεῖσι, καὶ προσέτι καὶ φθεῖραί τινας αὐτῶν, καὶ οἱ Πάρθοι καὶ πρὶν κινούμενοι, τότε δὴ καὶ μᾶλλον τοῖς Ῥωμαίοις ἐπέθεντο. ἦγον δὲ αὐτοὺς Λαβιῆνος καὶ Πάκορος, οὗτος μὲν Ὀρώδου τοῦ βασιλέως, ἐκεῖνος δὲ τοῦ Λαβιήνου τοῦ Τίτου παῖς ὤν. ἦλθε δὲ ὧδε ἐς τοὺς Πάρθους, καὶ τάδε σὺν τῷ Πακόρῳ ἔπραξεν. ἐτύγχανε μὲν τῷ τε Κασσίῳ καὶ τῷ Βρούτῳ συμμαχῶν, πεμφθεὶς δὲ πρὸς τὸν Ὀρώδην πρὸ τῆς μάχης ὅπως τινὰ βοήθειαν λάβῃ, συχνὸν ὑπ´ αὐτοῦ χρόνον διετρίβη περιορωμένου καὶ ὀκνοῦντος μὲν συνθέσθαι οἱ, δεδιότος δὲ ἀπαρνήσασθαι. καὶ μετὰ τοῦτο ὡς τε ἀγγελία τῆς ἥττης ἀφίκετο καὶ οἱ κρατήσαντες ἐδόκουν μηδενὸς τῶν ἀντιπολεμησάντων σφίσι φείσεσθαι, κατέμεινε παρὰ τοῖς βαρβάροις, τὸν μετ´ αὐτῶν βίον πρὸ τοῦ οἴκοι ὀλέθρου προτιμήσας. οὗτος οὖν Λαβιῆνος ἐπειδὴ τάχιστα τήν τε ἔκλυσιν τοῦ Ἀντωνίου καὶ τὸν ἔρωτα τήν τε ἐς τὴν Αἴγυπτον ὁδὸν ᾔσθετο, ἔπεισε τὸν Πάρθον τοῖς Ῥωμαίοις ἐπιχειρῆσαι. τά τε γὰρ στρατεύματα αὐτῶν τὰ μὲν παντελῶς ἐφθάρθαι τὰ δὲ κεκακῶσθαι, καὶ τοὺς λοιποὺς ἐν στάσει τε εἶναι καὶ πολεμήσειν αὖθις ἔφη· κἀκ τούτου παρῄνεσεν αὐτῷ τήν τε Συρίαν καὶ τὰ ὅμορα αὐτῇ καταστρέψασθαι, ἐν Καῖσαρ μὲν ἔν τε τῇ Ἰταλίᾳ καὶ περὶ τὸν Σέξτον ἀσχολίαν ἦγεν, Ἀντώνιος δὲ ἐν τῇ Αἰγύπτῳ ἤρα. ἡγεμών θ´ ὑπέσχετο τοῦ πολέμου γενήσεσθαι, καὶ πολλὰ καὶ κατὰ τοῦτο τῶν ἐθνῶν, ἅτε καὶ ἀλλοτρίως τοῖς Ῥωμαίοις διὰ τὴν συνεχῆ κάκωσιν ἔχοντα, μεταστήσειν ἐπηγγείλατο. [48,24] Vers le même temps, après la bataille de Philippes, Marc Antoine passa sur le continent asiatique, et là, parcourant lui-même certaines contrées, envoyant des agents dans d'autres, il rançonnait les villes et vendait les royautés. S'étant sur ces entrefaites épris de Cléopâtre, qu'il avait vue en Cilicie, il n'eut plus aucun souci de son honneur; il se fit l'esclave de l'Égyptienne et ne s'occupa que de son amour pour elle. Entre autres actes insensés que lui inspira cette passion, il fit mettre à mort les frères de cette femme, qu'il arracha du temple de Diane, à Éphèse. A la fin, laissant Plancus dans la province d'Asie, et Saxa dans celle de Syrie, il partit pour l'Égypte. Ce fut là surtout l'occasion de troubles nombreux; ainsi, les habitants de l'île d'Aradus refusèrent d'obtempérer aux ordres des agents qu'il avait envoyés pour lever des contributions, et, de plus, en mirent quelques-uns à mort. Les Parthes, déjà révoltés, s'acharnèrent alors bien plus encore coutre les Romains. Ils avaient pour chefs Labiénus et Pacorus, fils, l'un du roi Orodes, l'autre de T. Labiénus. Voici comment Labiénus vint chez les Parthes, et prêta, dans cette circonstance, son concours à Pacorus. Il combattait dans les rangs de Cassius et de Brutus; envoyé vers Orodes avant la bataille, pour en obtenir quelque secours, il fut longtemps tenu en suspens, avec dédain, par ce prince, qui, bien que n'avant pas l'intention de s'engager avec lui, craignait cependant de le refuser. Quand, ensuite, arriva la nouvelle de la défaite, comme les vainqueurs semblaient disposés à n'épargner aucun de ceux qui avaient porté les armes contre eux, il resta chez les Barbares, aimant mieux vivre parmi ces peuples que de périr dans sa patrie. Ce Labienus donc, aussitôt qu'il s'aperçut du relâchement d'Antoine, de sa passion et de son départ pour l'Égypte, persuada aux Parthes d'attaquer les Romains. Leurs armées, disait-il, étaient les unes complètement anéanties, les autres décimées; le reste était en récolte et en viendrait de nouveau à une guerre intestine. Ce fut pour ce motif qu'il conseilla au roi de subjuguer la Syrie et les contrées limitrophes tandis que César, en Italie, était occupé contre Sextus, et qu'Antoine, en Égypte, s'abandonnait à son amour. Il s'engagea donc à conduire la guerre, et promit d'amener la défection d'un grand nombre de peuples mal disposés pour les Romains, dont ils étaient continuellement maltraités.
[48,25] τοιαῦτ´ οὖν εἰπών, καὶ πείσας αὐτὸν πολεμῆσαι, καὶ δύναμιν πολλὴν καὶ τὸν υἱὸν αὐτοῦ τὸν Πάκορον ἐπετράπη, καὶ μετ´ αὐτῶν ἐς τε τὴν Φοινίκην ἐνέβαλε, καὶ πρὸς τὴν Ἀπάμειαν προσελάσας τοῦ μὲν τείχους ἀπεκρούσθη, τοὺς δὲ ἐν τῇ χώρᾳ φρουροὺς ἐθελοντὰς προσέθετο. ἐκ γὰρ τῶν τῷ τε Κασσίῳ καὶ τῷ Βρούτῳ συνεστρατευμένων ἦσαν· ἔς τε γὰρ τὰ ἑαυτοῦ στρατόπεδα Ἀντώνιος αὐτοὺς κατέταξε, καὶ τότε τὴν Συρίαν ὡς καὶ ἐμπείρως αὐτῆς ἔχοντας φρουρεῖν ἐκέλευσε. τούτους τε οὖν Λαβιῆνος ῥᾳδίως ὡς καὶ συνήθεις οἱ ὄντας, πλὴν τοῦ Σάξου τοῦ τότε αὐτῶν ἡγουμένου, ἐσφετερίσατο (ἐκεῖνος γὰρ καὶ ἀδελφὸς τοῦ στρατιάρχου ὢν καὶ ταμιεύων μόνος αὐτῷ οὐ προσεχώρησε), καὶ τὸν Σάξαν τὸν ἄρχοντα μάχῃ τε ἐκ παρατάξεως καὶ τῷ πλήθει καὶ τῇ ἀρετῇ τῶν ἱππέων ἐνίκησε, καὶ μετὰ τοῦτο ἐκδράντα νυκτὸς ἐκ τῆς ταφρείας ἐπεδίωξεν· γὰρ Σάξας φοβηθεὶς μὴ καὶ οἱ συνόντες οἱ τὰ τοῦ Λαβιήνου, ὑπαγομένου σφᾶς διὰ βιβλίων τινῶν ἐς τὸ στρατόπεδον ἐσετόξευε, φρονήσωσιν, ἔφυγεν. καταλαβὼν οὖν αὐτοὺς Λαβιῆνος τοὺς μὲν πλείους ἔφθειρε, τοῦ δὲ δὴ Σάξου ἐς Ἀντιόχειαν διαφυγόντος τήν τε Ἀπάμειαν, οὐδὲν ἔτι ὡς καὶ τεθνεῶτος αὐτοῦ ἀντάρασαν, ἔλαβε, καὶ μετὰ τοῦτο καὶ τὴν Ἀντιόχειαν ἐκλειφθεῖσαν ὑπ´ αὐτοῦ παρεστήσατο, καὶ τέλος καὶ αὐτὸν ἐκεῖνον ἐς Κιλικίαν φυγόντα ἐπιδιώξας καὶ συλλαβὼν ἀπέκτεινε. [48,25] Ces discours décidèrent à la guerre le roi, qui lui confia une armée nombreuse et son fils Pacorus. A la tête de ces forces, Labiénus se jeta sur la Phénicie. Il échoua dans son attaque contre les murs d'Apamée, mais obtint la reddition volontaire des garnisons placées dans le pays. Ces garnisons, en effet, étaient composées de soldats ayant combattu avec Cassius et Brutus ; Antoine les avait incorporées dans ses légions, et leur avait alors, à cause de leur connaissance du pays, donné la garde de la Syrie. Anciens camarades, Labiénus les amena facilement à lui, à l'exception toutefois de Saxa, qui les commandait en ce moment (frère du chef de l'armée et son questeur, il fut le seul qui ne passa pas à Labiénus); vainquit en bataille rangée, tant par le nombre que par la valeur de sa cavalerie, Saxa, leur chef, et le poursuivit ensuite, la nuit, tandis qu'il s'enfuyait de ses retranchements. Saxa, en effet, craignant que ses troupes, gagnées par les sollicitations de Labiénus, qui, au moyen de flèches, lançait des billets dans leur camp, n'embrassassent son parti, prit la fuite. Maître des soldats de son adversaire, Labiénus en fit périr le plus grand nombre; et, comme Saxa s'étant réfugié à Antioche, Apamée, qui le crut mort, cessa de résister, il s'empara de cette ville, et soumit ensuite Antioche, que Saxa venait de quitter. Enfin, après l'avoir poursuivi lui-même dans sa fuite en Cilicie et s'être emparé de sa personne, il le tua.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006