HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVIII

Chapitre 22-23

  Chapitre 22-23

[48,22] πράξας δὲ ταῦτα τήν τε Ἀφρικὴν κατέσχε καὶ ἑκατέρου τοῦ ἔθνους ἀδεῶς ἦρχε, μέχρις οὗ Καῖσαρ ἐκ τῶν συνθηκῶν τῶν πρός τε τὸν Ἀντώνιον καὶ τὸν Λέπιδόν οἱ γενομένων τὴν ἀρχὴν αὐτῶν λαβὼν Γάιόν σφισι Φουφίκιον Φάγγωνα προσέταξε· τότε γὰρ ἑκὼν δὴ τῶν ἐθνῶν ἐξέστη. ὡς μέντοι τε μάχη κατὰ τὸν Βροῦτον τόν τε Κάσσιον ἐγένετο, καὶ Καῖσαρ τε Ἀντώνιος τά τε ἄλλα ἀνεδάσαντο, καὶ τῆς Λιβύης Καῖσαρ μὲν τὴν Νουμιδίαν Ἀντώνιος δὲ τὴν Ἀφρικὴν ἔλαβεν ( γὰρ Λέπιδος ἐν τοῖς τρισὶν ὀνόματι μόνον, ὥσπερ εἶπον, ἦρχε, καὶ πολλάκις γε οὐδὲ τοῦτο ἐν τοῖς γράμμασι προσενεγράφετο), ὡς οὖν ταῦτά τε οὕτως ἐγένετο καὶ Φουλουία τὴν Ἀφρικὴν αὐτῷ παραλαβεῖν ἐκέλευσεν (ἐν γὰρ τῇ Λιβύῃ καὶ τότε ἔτι, πρόφασιν μὲν διὰ τὸν χειμῶνα, ἔργῳ δὲ εὖ εἰδὼς ὅτι νεωτερισθήσοιτό τι, ἐνδιέτριψε), τὸν μὲν Φάγγωνα οὐκ ἔπεισε τῆς χώρας ἐκστῆναι, τοὺς δὲ ἐπιχωρίους ἀχθομένους οἱ (ἔν τε γὰρ τῷ μισθοφορικῷ ἐστράτευτο· πολλοὶ γὰρ καὶ τῶν τοιούτων ἐς τὸ βουλευτήριον, ὥσπερ εἴρηταί μοι, κατελελέχατο· καὶ κακῶς αὐτῶν ἦρχε) προσηταιρίσατο. γενομένου δὲ τούτου Φάγγων ἐς τὴν Νουμιδίαν ἀνεχώρησε, καὶ τούς τε Κιρτησίους καταφρονήσαντας αὐτοῦ πρὸς τὰ παρόντα κακῶς μετεχειρίσατο, καὶ Ἀραβίωνά τινα δυναστεύοντα ἐν τοῖς προσοικοῦσί σφισι βαρβάροις, καὶ πρότερον μὲν τῷ Λαιλίῳ συναράμενον ὕστερον δὲ τῷ Σεξτίῳ προσθέμενον, ἐξέβαλεν ἐκ τῆς ἀρχῆς, ἐπειδή οἱ μὴ ἠθέλησε συμμαχῆσαι. καταφυγόντα τε αὐτὸν πρὸς τὸν Σέξτιον ἐξαιτήσας καὶ μὴ λαβὼν ὀργήν τε ἐποιήσατο, καὶ ἐς τὴν Ἀφρικὴν ἐμβαλὼν τῆς μὲν χώρας ἐκάκωσεν, ἀντιστρατοπεδευσαμένου δὲ αὐτῷ τοῦ Σεξτίου μάχαις βραχείαις μὲν πολλαῖς δ´ οὖν ἡττήθη, καὶ διὰ τοῦτ´ ἐς τὴν Νουμιδίαν αὖθις ἀνεκομίσθη. καὶ αὐτῷ Σέξτιος ἀντεπελθὼν ἐλπίδα μὲν ὡς καὶ διὰ βραχέος τῇ τοῦ Ἀραβίωνος μάλιστα ἱππείᾳ νικήσων ἔσχεν, ὑποτοπήσας δέ τι καὶ δολοφονήσας ἐκεῖνον οὐδὲν ἔτι τότε γε ἔπραξεν· οἱ γὰρ ἱππῆς χαλεπῶς ἐπὶ τῷ ὀλέθρῳ αὐτοῦ σχόντες ἐγκατέλιπον αὐτόν, καὶ οἵ γε πλείους σφῶν τὰ τοῦ Φάγγωνος ἀνθείλοντο. [48,22] A la suite de ces événements, il devint maître de l'Afrique, et gouverna les deux provinces sans être inquiété, jusqu'au moment où César, en ayant pris le gouvernement en vertu de son traité avec Antoine et Lépidus, y préposa C. Fuficius Phangon. Sextius alors sortit des provinces de son plein gré. Cependant, lorsque, après la bataille livrée à Brutus et Cassius, César et Antoine se furent partagé l'empire, et que, dans la Libye, César eut reçu la Numidie et Antoine l'Afrique (Lépidus, ainsi que je l'ai dit, n'avait que le nom de triumvir, et souvent même il n'en était pas fait mention dans les décrets) ; lors donc que ces événements furent arrivés, et qu'il eut reçu de Fulvie le conseil de s'emparer de l'Afrique (il avait prétexté l'hiver pour prolonger son séjour en Libye ; mais le véritable motif était la certitude qu'il s'y passerait quelque chose de nouveau), il ne put, il est vrai, décider Phangon à lui céder la province ; mais les habitants étaient fatigués de leur gouverneur (Phangon avait servi en qualité de mercenaire: or, je l'ai dit, beaucoup de gens de cette espèce avaient été introduits dans le sénat ; de plus, il les gouvernait mal), Sextius les mit de son parti. Phangon, par suite, se retira en Numidie où il châtia durement les Circéens, qui le méprisaient à cause de son désastre. Arabion, chef de quelques peuplades barbares du voisinage, qui, après avoir, au commencement, pris le parti de Lélius, était plus tard uni à Sextius, fut chassé de ses États pour lui avoir refusé son secours. Arabion s'étant réfugié auprès de Sextius, Phangon, qui le réclama sans l'obtenir, entra en colère, et, se jetant sur l'Afrique, ravagea une partie du pays. Sextius avant, à son tour, marché contre lui, il fut défait dans des engagements légers, mais répétés, et fit, pour cette raison, de nouveau retraite en Numidie. Sextius, qui s'était mis à sa poursuite, avait, surtout grâce à la cavalerie d'Arabion, l'espoir de le vaincre en peu de temps; mais, ayant conçu des soupçons contre Arabion et l'ayant tué perfidement, il ne fit plus rien alors ; car les cavaliers, irrités de la mort de leur chef, l'abandonnèrent, et la plupart d'entre eux se joignirent à Phangon.
[48,23] ἀλλ´ ἐν μὲν τῷ παρόντι φιλίαν, ὡς καὶ τῆς προφάσεώς σφισι τοῦ πολέμου ὑπεξῃρημένης, συνέθεντο· μετὰ δὲ ταῦτα τηρήσας Φάγγων τὸν Σέξτιον ἀδεῶς ὑπὸ τῶν σπονδῶν ἔχοντα ἐς τὴν Ἀφρικὴν ἐσέβαλε. κἀνταῦθα συμμίξαντες ἀλλήλοις τὸ μὲν πρῶτον καὶ ἐνίκησαν ἀμφότεροι καὶ ἡττήθησαν ( μὲν γὰρ τῷ ἱππικῷ τῷ Νομαδικῷ, δὲ τῇ ἀσπίδι τῇ πολιτικῇ ἐκράτησεν), ὥστε καὶ τὰ στρατόπεδα αὐτοὺς τὰ ἀλλήλων διαρπάσαι, μηδὲν μηδετέρους περὶ τῶν συστρατιωτῶν εἰδότας· ὡς δ´ ἐπαναχωροῦντες ᾔσθοντο τὸ γεγονός, ἐς χεῖρας αὖθις ἦλθον, καὶ τροπῆς τῶν Νομάδων γενομένης Φάγγων τότε μὲν ἐς τὰ ὄρη ἀνέφυγε, τῆς δὲ νυκτὸς βουβαλίδων διαδραμουσῶν ᾠήθη τε τὴν πολεμίαν ἵππον παρεῖναι καὶ ἑαυτὸν κατεχρήσατο. καὶ οὕτως Σέξτιος τὰ μὲν ἄλλα ἀπόνως ἔλαβε, Ζάμην δὲ ἐπὶ πλεῖστον ἀντισχοῦσαν λιμῷ κατεστρέψατο. κἀκ τούτου ἀμφοτέρων αὖθις τῶν ἐθνῶν ἡγεῖτο, μέχρις οὗ Λέπιδος ἐπέμφθη· ἐκείνῳ γάρ, ὡς καὶ τῷ Ἀντωνίῳ συνδοκοῦν, καὶ ὅτι ταῖς δυνάμεσι πολὺ αὐτοῦ ἠλαττοῦτο, οὐδὲν ἀντέπραξεν, ἀλλ´ ὡς καὶ ἑαυτοῦ χάριν τὴν ἀνάγκην τιθέμενος ἡσύχαζε. καὶ οὕτως Λέπιδος ἀμφότερα τὰ ἔθνη κατέσχε. [48,23] Pour le moment, cependant, Phangon et Sextius, comme si tout prétexte de guerre entre eux avait disparu, conclurent amitié ensemble ; mais, dans la suite, Phaugon, ayant remarqué que, confiant dans le traité, Sextius ne se tenait pas sur ses gardes, fit une incursion en Afrique. Là tous les deux, dans un engagement, furent d'abord vainqueurs et vaincus (l'un obtint l'avantage par sa cavalerie numide, l'autre par ses légions romaines); en sorte que, de part et d'autre, les camps furent mutuellement pillés, sans que ni l'un ni l'autre eût connaissance de ce qui était arrivé à ses compagnons d'armes. Quand, au sortir du combat, ils s'aperçurent de ce qui s'était passé, ils en vinrent aux mains de nouveau, et, les Numides ayant pris la fuite, Phangon se réfugia sur les montagnes, où, la nuit, des buffles qui vinrent à passer près de là, lui firent croire que c'était la cavalerie ennemie, et il se tua. Sextius se rendit ainsi sans peine maître du reste de la province, et s'empara par famine de Zama, qui lui résistait depuis longtemps. A partir de ce moment, il commanda de nouveau aux deux provinces jusqu'à l'époque où Lépidus y fut envoyé. Sextius, soit pour se conformer à la décision d'Antoine, soit aussi parce qu'il était lui-même inférieur en forces, au lieu de rien faire contre lui, trouvant dans cette nécessité un moyen de se concilier Lépidus, se tint en repos. C'est ainsi que Lépidus se trouva maître des deux provinces. Voilà comment les choses se passèrent.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006