HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVII

Chapitre 16-17

  Chapitre 16-17

[47,16] τοῦ δὲ δὴ Λεπίδου τοῦ Μάρκου τοῦ τε Πλάγκου τοῦ Λουκίου ὑπατευσάντων λευκώματα αὖθις ἐξετέθη, θάνατον μὲν μηδενὶ ἔτι φέροντα, τὰς δὲ οὐσίας τῶν ζώντων ἀποσυλῶντα προσδεόμενοι γὰρ χρημάτων, ἅτε πολλὰ μὲν καὶ πολλοῖς στρατιώταις προοφειλήσαντες, πολλὰ δὲ καὶ ἐπὶ τοῖς γιγνομένοις δι´ αὐτῶν δαπανῶντες, πολλῷ δὲ ἔτι πλείω ἐς τοὺς προσδοκωμένους πολέμους ἀναλώσειν νομίζοντες, ἠργυρολόγουν. οὐ μὴν ἀλλὰ τὸ μὲν τῶν τελῶν τῶν πρότερον μέν ποτε καταλυθέντων τότε δὲ αὖθις ἐπαναχθέντων καὶ ἐκ καινῆς προσκαταστάντων, τό τε τῶν συντελειῶν, ἃς πολλὰς μὲν ἐπὶ τῇ γῇ πολλὰς δὲ καὶ ἐπὶ τοῖς οἰκέταις ἐπράττοντο, μετρίως πως τοὺς ἀνθρώπους ἐλύπει· τὸ δὲ δὴ τοὺς καὶ ἐφ´ ὁποσονοῦν ἔτι οὐ μόνον τῶν βουλευτῶν καὶ τῶν ἱππέων, ἀλλὰ καὶ τῶν ἐξελευθέρων, καὶ ἀνδρῶν ὁμοίως καὶ γυναικῶν, εὐποροῦντας ἐς λευκώματα ἐσγραφῆναι καὶ δεκατείαν τινὰ καινὴν δεκατευθῆναι σφόδρα πάντας ἠνίασε. τῷ μὲν γὰρ λόγῳ τὸ δέκατον τῆς οὐσίας παρ´ ἑκάστου σφῶν ἐπράχθη, ἔργῳ δὲ οὐδὲ τὸ δέκατόν τινι κατελείφθη· ἐπειδὴ γὰρ οὐ ῥητόν τι ἀργύριον πρὸς τὴν τῶν κτημάτων ἀξίαν ἐσενεγκεῖν ἐκελεύσθησαν, ἀλλ´ ἐπ´ αὐτοῖς αἱ τιμήσεις τῶν σφετέρων ἐγένοντο, κἀκ τούτου ὡς οὐκ ὀρθῶς αὐτὰ τετιμημένοι διεβάλλοντο, καὶ τὰ λοιπὰ προσαπώλλυσαν. [47,16] Sous le consulat de M. Lépidus et de L. Plancus, de nouvelles tables furent affichées qui ne condamnaient plus personne à mort, mais qui dépouillaient de leurs biens ceux qui avaient conservé la vie; car, ayant besoin d'argent, devant beaucoup à beaucoup de soldats, dépensant beaucoup pour les actes qu'ils accomplissaient par leurs mains et prévoyant plus de dépenses encore pour les guerres auxquelles ils s'attendaient, ils se mirent à lever des contributions. Cependant les impôts auparavant abolis et alors rétablis ou ajoutés aux anciens, les contributions sans nombre qu'ils levaient et sur les terres et sur les esclaves, n'affligeaient pas encore trop les Romains : mais l'inscription sur ces tables de ceux qui, non seulement parmi les sénateurs ou les chevaliers, mais même parmi les affranchis, avaient conservé un revenu quelque faible qu'il fût, la dîme que l'on exigeait d'eux, causaient à tout le monde une vive douleur. Car, bien qu'en apparence, ils ne prissent que le dixième du bien de chacun, en réalité, ils ne lui en laissaient même pas le dixième, En effet, au lieu d'imposer le payement d'une somme fixée d'après la valeur des propriétés, ils en faisaient faire l'estimation par les propriétaires eux-mêmes et tiraient de là un prétexte pour les accuser d'estimation mensongère et les spolier du restant.
[47,17] εἰ δ´ οὖν τινες τοῦτό πως διέφυγον, ἀλλ´ ὑπό τε τῶν τάξεων ἐς στενὸν κατακλειόμενοι καὶ ἀργυρίου δεινῶς σπανίζοντες πάντων καὶ αὐτοὶ τρόπον τινὰ ἀπεστεροῦντο. καὶ μέντοι καὶ ἕτερόν τι τοιόνδε, βαρὺ μὲν καὶ ἀκοῦσαι βαρύτατον δὲ πραχθῆναι, ἐγένετο· τῷ γὰρ βουλομένῳ σφῶν ἐδόθη, πάσης τῆς οὐσίας ἐκστάντι, τὸ τρίτον μετὰ ταῦτα αὐτῆς ἀπαιτῆσαι, τοῦτ´ ἔστι μήτε τι λαβεῖν καὶ προσέτι καὶ πράγματα σχεῖν. ὁπότε γὰρ βίᾳ τὰ δύο μέρη φανερῶς ἐσυλῶντο, πῶς ἂν τὸ τρίτον ἀπέλαβον, ἄλλως τε καὶ ἐλαχίστου αὐτῶν πωλουμένων; τοῦτο μὲν γὰρ πολλῶν ἅμα ἀποκηρυττομένων, καὶ τῶν ἀνθρώπων τῶν πλειόνων καὶ ἀχρύσων καὶ ἀναργύρων ὄντων, τῶν δὲ λοιπῶν μὴ τολμώντων ὡς καὶ ἐχόντων τι ἀγοράσαι, ἵνα μὴ καὶ ἐκεῖνο προσαπολέσωσιν, αἱ τιμαὶ ἀνεῖντο· τοῦτο δὲ τοῖς στρατιώταις πολὺ παρὰ τὴν ἀξίαν πάντα ἐπιπράσκετο. ὥστε τῶν μὲν ἰδιωτῶν οὐδεὶς οὐδέν, τι καὶ ἄξιον εἰπεῖν, διεσώσατο· πρὸς γὰρ αὖ τοῖς ἄλλοις ἔς τε τὸ ναυτικὸν οἰκέτας, εἰ καὶ μὴ εἶχόν τινες, ὠνούμενοί γε ἐδίδοσαν, καὶ τὰς ὁδοὺς οἰκείοις οἱ βουλευταὶ δαπανήμασιν ἐπεσκεύαζον. μόνοι δὲ δὴ οἱ τὰ ὅπλα ἔχοντες ὑπερεπλούτησαν. οὐδὲ γὰρ οὐδὲ ἐξήρκει σφίσιν οὔτε μισθοφορὰ καίπερ ἐντελὴς οὖσα, οὔτε αἱ ἔξωθεν ἐπιφοραὶ καίτοι παμπληθεῖς γενόμεναι, οὐ τὰ ἆθλα τῶν φόνων μέγιστα δὴ δοθέντα, οὐχ αἱ κτήσεις τῶν χωρίων προικιμαῖαι τρόπον τινὰ αὐτοῖς ὑπάρξασαι· ἀλλὰ καὶ προσέτι οἱ μὲν τὰς οὐσίας τῶν τελευτώντων ὅλας καὶ ᾔτουν καὶ ἐλάμβανον, οἱ δὲ καὶ ἐς τὰ τῶν ζώντων ἔτι γερόντων τε καὶ ἀτέκνων γένη ἐσεβιάζοντο. ἐς τοσοῦτον γὰρ τῆς τε ἀπληστίας καὶ τῆς ἀναισχυντίας ἐχώρησαν ὥστε τινὰ καὶ τὴν τῆς Ἀττίας τῆς τοῦ Καίσαρος μητρὸς οὐσίαν, ἀποθανούσης τότε καὶ δημοσίᾳ {τε} ταφῇ τιμηθείσης, παρ´ αὐτοῦ τοῦ Καίσαρος αἰτῆσαι. [47,17] Si quelques-uns parvenaient à y échapper, comme ils étaient réduits par les contributions à une gêne étroite et à une grande disette d'argent, ils se trouvaient, eux aussi, en quelque sorte dépouillés de tout. Voici encore une autre chose qui eut lieu, chose pénible à entendre, excessivement pénible à subir : on donna à qui le voulut la faculté de pouvoir, en cédant tout son bien, en réclamer le tiers, c'est-à-dire de ne rien recevoir du tout et en outre de s'attirer des tracas. Comment, en effet, lorsqu'on s'est laissé ouvertement arracher les deux tiers par force, recouvrer le troisième, surtout les ventes se faisant à vil prix ? Car, d'un côte, le grand nombre de propriétés mises en vente à la fois, dans un moment où la plupart des citoyens n'avaient ni or ni argent et ou le reste n'osait acheter, par crainte de perdre même le peu dont il paraîtrait possesseur, faisait diminuer les prix ; d'un autre côté, on vendait tout aux soldats bien au-dessous de sa valeur. Aussi parmi les simples particuliers personne ne sauva rien qui vaille : car, en outre des autres charges, ils avaient à fournir pour la marine des esclaves qu'il leur fallait acheter, quand ils n'en avaient pas; les sénateurs avaient à entretenir les routes à leurs frais. Seuls, les hommes de guerre regorgèrent de richesses. Loin de se contenter de leur solde, bien qu'elle fût parfaitement suffisante, de leurs gratifications, bien qu'ils en eussent reçu de fort nombreuses, des larges récompenses qu'on leur avait données pour les meurtres, de la possession de terres abandonnées, pour ainsi dire, à leur dévolu, les uns réclamaient et obtenaient les biens entiers des citoyens qui mouraient, les autres s'introduisaient par violence dans la famille de vieillards encore vivants et sans enfants. Ils devinrent à tel point insatiables et impudents que, Attis, mère de César, étant morte alors et ayant été honorée de funérailles aux frais de l'État, l'un d'eux osa demander ses biens à César lui-même.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006