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[47,14] τοιαῦτα μὲν περὶ τὰς σφαγὰς ἐγίγνετο, πολλὰ δὲ δὴ καὶ ἄτοπα
καὶ περὶ τὰς τῶν ἄλλων οὐσίας συνέβαινε. καίτοι ταῖς τε γυναιξὶ
ταῖς τῶν φονευομένων τὰς προῖκας καὶ τοῖς τέκνοις τοῖς μὲν ἄρρεσι
τὸ δέκατον ταῖς δὲ θηλείαις τὸ εἰκοστὸν τῆς ἑκάστου σφῶν οὐσίας
δώσειν, ὡς καὶ δὴ δίκαιοι φιλάνθρωποί τε ὄντες, ἐπηγγείλαντο.
ἀλλ´ οὔτε ταῦτα πλὴν ὀλίγων ἐδόθη, τά τε τῶν λοιπῶν καὶ πάνυ
πάντα ἀδεῶς ἐπορθεῖτο. τοῦτο μὲν γὰρ ἐνοίκιον ἐνιαύσιον πασῶν
τῶν τε ἐν τῷ ἄστει καὶ τῶν ἐν τῇ ἄλλῃ Ἰταλίᾳ οἰκιῶν, ὧν μὲν
ἐμεμισθώκεσάν τινες, ὅλον, ὧν δὲ αὐτοὶ ᾤκουν, ἐξ ἡμισείας, πρὸς
τὴν τῆς καταγωγῆς ἀξίαν ἐσέπραξαν· τοῦτο δὲ τοὺς τὰ χωρία
ἔχοντας τὸ ἥμισυ τῶν προσόδων αὐτῶν ἀφείλοντο. καὶ προσέτι
καὶ τοὺς στρατιώτας τήν τε τροφὴν παρὰ τῶν πόλεων, ἐν αἷς ἐχείμαζον,
προῖκα λαμβάνειν ἐποίησαν, καὶ κατὰ τὴν χώραν, ὡς ἐπὶ
τὰ δεδημευμένα τά τε τῶν ἀνθισταμένων ἔτι, διαπέμποντες (καὶ
γὰρ ἐκείνους, ὅτι μὴ ἐντὸς τῆς προρρηθείσης σφίσιν ἡμέρας μετέστησαν,
πολεμίους ἐποιήσαντο) πάντα καὶ τὰ λοιπὰ προσδιήρπαζον.
ἵνα γὰρ καὶ πρὸ τῶν ἔργων τοὺς μισθοὺς ἔχοντες πᾶν τὸ
πρόθυμόν σφισι παρέχωνται, ταῦτά τε αὐτοῖς πράττειν ἐπέτρεπον
καὶ πόλεις χώρας τε δώσειν ὑπισχνοῦντο· καὶ ἐπὶ τούτῳ καὶ γεωνόμους
ὁμοῦ καὶ οἰκιστὰς αὐτοῖς προσαπέδειξαν. τὸ μὲν οὖν πλῆθος
τῶν στρατιωτῶν τούτοις ἀνηρτῶντο, τῶν δὲ δὴ λογιμωτέρων
τοὺς μὲν τοῖς κτήμασι τοῖς τῶν ἀπολλυμένων ἐδελέαζον, τὰ μὲν
ἐπευωνίζοντες τὰ δὲ καὶ προῖκά σφισι χαριζόμενοι, τοὺς δὲ καὶ
ταῖς ἀρχαῖς ταῖς τε ἱερωσύναις αὐτῶν ἐτίμων. ὅπως γὰρ ἀδεῶς
αὐτοί τε τὰ κάλλιστα καὶ τῶν χωρίων καὶ τῶν οἰκοδομημάτων
λαμβάνωσι καὶ ἐκείνοις ὅσα βούλονται διδῶσι, προεῖπον μηδένα
τῶν ἄλλων μὴ ὠνησείοντα ἐς τὸ πρατήριον ἀπαντᾶν, εἰ δὲ μή γε,
θνήσκειν τὸν τοῦτο ποιήσαντα. καὶ ἐκείνους γε οὕτω μετεχειρίζοντο
ὥστε μήτε τι καταφωρᾶν καὶ πλείστου ὅσου ἀγοράζειν ὧν ἔχρῃζον,
καὶ διὰ τοῦτο μηδ´ ὠνητιᾶν ἔτι.
| [47,14] Voilà ce qui se passa durant les massacres.
Quant aux biens des citoyens, il se passa une foule
de choses qui n'ont pas de nom. Ils promirent de donner
aux femmes de ceux qui avaient été tués leur dot ; aux
enfants mâles, le dixième ; aux filles, le vingtième des
biens de chacun d'eux, afin de paraître justes et
cléments. Mais, à très peu d'exceptions prés, cette
portion ne fut même pas donnée, et tous les biens du
reste des citoyens furent pillés impunément. Ici, ce fut
un droit annuel d'habitation qu'ils exigèrent pour toutes
les maisons dans Rome et dans les autres parties de
l'Italie, savoir, une année entière pour celles qui étaient
occupées par des locataires, et un semestre pour celles
qui l'étaient par leurs propriétaires eux-mêmes, d'après
l'estimation des édifices; là, ce fut une moitié de leurs
revenus qu'ils prirent à ceux qui possédaient des terres.
De plus, ils firent fournir gratuitement des vivres aux
troupes par les villes dans lesquelles elles étaient en
quartiers d'hiver, et, avec les soldats qu'ils envoyaient
de côté et d'autre par tout le territoire comme dans des
biens confisqués et appartenant à des gens qui leur
résistaient encore (les habitants, en effet, pour ne leur
avoir pas cédé au jour fixé étaient réputés ennemis
publics), ils enlevaient tout ce qui restait. Car, afin
d'avoir, en leur donnant à l'avance la récompense de
leurs services, les soldats à leur dévotion, les triumvirs
leur permirent cette licence, promirent de leur accorder
des villes et des terres et leur nommèrent à cet effet des
chefs pour partager les terres et fonder des villes. Ils
s'attachaient par ces mesures la masse des soldats;
quant aux principaux, ils prenaient les uns par l'appât
des biens de ceux qui étaient tués, tantôt les leur
vendant à vil prix, tantôt les leur donnant pour rien; les
autres, ils les revêtaient des magistratures et des
sacerdoces de leurs victimes. En effet, afin de s'emparer
eux-mêmes impunément des plus belles terres et des
plus belles maisons, et de donner aux soldats tout ce
qu'ils voudraient, ils firent défense à tout autre
d'approcher de la haste sans acheter, sous peine de mort
pour le contrevenant. Quant aux acheteurs, on
s'arrangeait de façon à leur faire voir des choses dont ils
avaient besoin, pour les forcer d'acheter au prix le plus
élevé et leur faire ainsi passer l'envie des achats.
| [47,15] περὶ μὲν οὖν τὰ κτήματα τοῦθ´ οὕτως ἐγίγνετο, τὰς δὲ ἀρχὰς
τάς τε ἱερωσύνας τῶν θανατωθέντων οὐ πρὸς τὸ νομιζόμενον ἐκ
τῶν νόμων, ἀλλ´ ὥς που καὶ ἔδοξεν αὐτοῖς, διέδοσαν. καὶ ὑπάτους
τε, τοῦ μὲν Καίσαρος τὴν ἀρχὴν ἀπειπόντος (ἧς γὰρ οὕτως ἐπεθύμησεν
ὥστε καὶ πολεμῆσαι δι´ αὐτήν, ταύτης ἑκὼν ἐξέστη) τοῦ
δὲ συνάρχοντος αὐτοῦ μεταλλάξαντος, ἄλλον τέ τινα καὶ τὸν Οὐεντίδιον
τὸν Πούπλιον καίπερ στρατηγοῦντα ἀπέδειξαν, ἔς τε τὴν
στρατηγίαν αὐτοῦ τῶν ἀγορανομούντων τινὰ ἐσήγαγον· καὶ πάντας
μετὰ τοῦτο τοὺς στρατηγούς, πέντε ἡμέρας ἔτι ἄρχοντας, παύσαντες
ἐκείνους μὲν ἐς τὰς ἡγεμονίας τῶν ἐθνῶν ἔστειλαν, ἑτέρους δὲ
ἀντ´ αὐτῶν ἀντικατέστησαν. νόμους τε τοὺς μὲν ἀπήλειψαν τοὺς
δὲ ἀντενέγραψαν. καὶ συνελόντι εἰπεῖν, καὶ τἆλλα πάντα ὅπως
ποτὲ καὶ ἐδόκει αὐτοῖς ἔπρασσον· τῶν μὲν γὰρ ἐπικλήσεων τῶν
ἐπιφθόνων καὶ διὰ τοῦτο καταλυθεισῶν οὐκ ἀντεποιήσαντο, τὰ δὲ
δὴ πράγματα πρός τε τὸ βούλημα καὶ πρὸς τὸ ἐπιθύμημα τὸ
ἑαυτῶν διῆγον, ὥστε χρυσὸν τὴν τοῦ Καίσαρος μοναρχίαν φανῆναι.
τὸν μὲν οὖν ἐνιαυτὸν ἐκεῖνον ταῦτά τε οὕτως ἐποίησαν, καὶ
νεὼν τῷ τε Σαράπιδι καὶ τῇ Ἴσιδι ἐψηφίσαντο·
| [47,15] Voilà comment les choses se passaient pour les
terres; quant aux magistratures et aux sacerdoces de
ceux qui étaient mis à mort, les triumvirs les
distribuaient non pas d'après les prescriptions des lois,
mais suivant leur bon plaisir. César ayant abdiqué le
consulat (après s'être montré désireux de cette
magistrature au point de faire la guerre pour l'obtenir, il
en sortit de son plein gré), et son collègue étant mort, ils
nommèrent consuls un autre citoyen et P. Ventidius,
bien qu'il fût alors préteur, et mirent préteur en sa place
un des édiles: ensuite, destituant les autres préteurs, qui
avaient encore cinq jours à exercer leur charge, ils les
envoyèrent gouverner des provinces et en établirent
d'autres à leur place. Ils abolirent aussi plusieurs lois
pour y en substituer d'autres. En un mot, ils agirent dans
tout le reste suivant leur bon plaisir : sans prendre des
titres devenus odieux et pour cette raison abolis, ils
administrèrent les affaires d'après leurs volontés et leurs
caprices, de telle sorte que la domination de César
paraissait un siècle d'or. Voilà ce qu'ils firent cette année:
de plus, ils décrétèrent un temple à Sérapis et à Isis.
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