HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XLVII

Chapitre 48-49

  Chapitre 48-49

[47,48] μὴ βουλομένου δὲ τοῦ Βρούτου συμμῖξαί σφισι βιβλία ἐς τὸ χαράκωμα αὐτοῦ τρόπον τινὰ ἐνέβαλον, προκαλούμενοι τοὺς στρατιώτας τὰ σφέτερα φρονῆσαι (καὶ γὰρ ὑπισχνοῦντό τινα αὐτοῖς) ἐς χεῖρας ἐλθεῖν, ἄν γε καὶ τὸ βραχύτατον ἰσχύωσι. κἀν τῇ διατριβῇ ταύτῃ ηὐτομόλησαν μὲν καὶ παρ´ ἐκείνων πρὸς τὸν Βροῦτον ἐκ τοῦ Κελτικοῦ τινες, ηὐτομόλησαν δὲ καὶ πρὸς αὐτοὺς Ἀμύντας τε τοῦ Δηιοτάρου στρατηγὸς καὶ Ῥασκύπορις. καὶ οὗτος μὲν οἴκαδε εὐθύς, ὥς τινές φασιν, ἀπεχώρησε· δείσας δ´ οὖν ἐκ τούτων Βροῦτος μὴ καὶ ἐπὶ πλεῖόν τι νεωτερισθῇ, συμμῖξαί σφισιν ἔγνω. καὶ ἐπειδὴ πολλοί τε αἰχμάλωτοι ἐν τῷ στρατοπέδῳ αὐτοῦ ἦσαν, καὶ οὐκ εἶχεν οὔθ´ ὅπως διὰ φυλακῆς αὐτοὺς ἐν τῷ τῆς μάχης καιρῷ ποιήσηται οὔθ´ ὅπως πιστεύσῃ σφίσι μηδὲν λυμανεῖσθαι, διέφθειρε τοὺς πλείους, τῇ ἀνάγκῃ καὶ παρὰ γνώμην δουλεύσας, ἄλλως τε καὶ ὅτι οἱ ἐναντίοι τοὺς ζωγρηθέντας τῶν στρατιωτῶν αὐτοῦ ἀπεκτόνεσαν. πράξας δὲ τοῦτο ἐξωπλίσατο. καὶ αὐτῶν ἀντιπαρατεταγμένων ἤδη ἀετοὶ δύο ὑπὲρ ἀμφοτέρων ὑπερπτόμενοι ἀλλήλοις τε ἐμαχέσαντο καὶ ἐκείνοις τὸ τέλος τοῦ πολέμου προέφηναν· ὥσπερ γὰρ ἀετὸς κατὰ τὸν Βροῦτον ὢν ἠλαττώθη τε καὶ ἔφυγεν, οὕτω τό τε ὁπλιτικὸν αὐτοῦ ἀγχώμαλα ἐπὶ πλεῖστον ἀγωνισάμενον ἡττήθη, κἀκ τούτου πεσόντων πολλῶν καὶ τὸ ἱππικόν, καίτοι γενναίως μαχόμενον, ἐνέδωκε. καὶ μετὰ τοῦτο φυγόντας αὐτοὺς ἄλλους ἄλλῃ ἐπεδίωξαν μὲν οἱ κεκρατηκότες, οὔτε δὲ ἀπέκτειναν οὔθ´ εἷλόν τινα, ἀλλὰ προσεδρεύσαντες αὐτοῖς τὴν νύκτα ὡς ἑκάστοις οὐκ εἴασαν αὖθις συστραφῆναι. [47,48] Voyant que Brutus ne voulait pas livrer bataille, ils s'y prirent de façon à lancer dans son camp des billets pour exhorter les soldats à embrasser leur cause (ils leur faisaient certaines promesses), ou bien a en venir aux mains, s'ils avaient le moindre courage. Pendant ces délais, quelques-unes des troupes celtes passèrent dans les rangs de Brutus, comme, d'un autre côté, Amyntas, général de Déjotarus, et Rhascyporis passèrent des rangs de Brutus dans ceux de l'ennemi. Quant à Rhascyporis suivant quelques-uns, il se retira aussitôt dans ses États. Brutus, alors, craignant des défections plus nombreuses, résolut de combattre. Comme il avait un grand nombre de captifs dans son camp, et qu'il ne pouvait ni les garder durant l'action, ni s'en rapporter à leur promesse de ne pas l'incommoder, il fit périr la plupart d'entre eux, cédant malgré lui à la nécessité : d'autant plus que les ennemis avaient mis à mort ceux de ses soldats qui étaient tombés vifs en leur pouvoir. Cela fait, il mena ses troupes au combat. Les deux armées étaient déjà en présence, quand deux aigles, volant sur leurs têtes, combattirent l'un contre l'autre et leur présagèrent l'issue de la guerre. De même, en effet, que l'aigle qui était du côté de Brutus, fut vaincu et prit la fuite; de même ses légions, après avoir longtemps lutté a chances égales, furent vaincues, et sa cavalerie, après des pertes nombreuses, quoique avant vaillamment combattu jusque-là, finit par céder. Les vainqueurs, après cela, poursuivirent les vaincus qui fuyaient ça et là: ils ne tuèrent personne et ne firent aucun prisonnier, mais, la nuit, les surveillant homme par homme, ils les empêchèrent de se reformer.
[47,49] οὖν Βροῦτος ἐπεχείρησε μὲν ἐς τὸ στρατόπεδόν πῃ διαπεσεῖν (ἐς γὰρ χωρίον τι ἐρυμνὸν ἀναπεφευγὼς ἦν), μὴ δυνηθεὶς δέ, καὶ προσέτι καὶ μαθὼν ὅτι τινὲς τῶν στρατιωτῶν τοῖς νικήσασιν ὡμολογήκασιν, οὐδεμίαν ἔτ´ ἐλπίδα ἔσχεν, ἀλλὰ ἀπογνοὺς μὲν τὴν σωτηρίαν ἀπαξιώσας δὲ τὴν ἅλωσιν ἐς τὸν θάνατον καὶ αὐτὸς κατέφυγεν. καὶ ἀναβοήσας τοῦτο δὴ τὸ Ἡράκλειον " τλῆμον ἀρετή, λόγος ἄρ´ ἦσθ´ {ἄλλως}, ἐγὼ δέ σε ὡς ἔργον ἤσκουν· σὺ δ´ ἄρ´ ἐδούλευες τύχῃ" παρεκάλεσέ τινα τῶν συνόντων, ἵνα αὐτὸν ἀποκτείνῃ. καὶ αὐτοῦ τὸ μὲν ἄλλο σῶμα ταφῆς ὑπὸ τοῦ Ἀντωνίου ἔτυχεν, δὲ δὴ κεφαλὴ ἐπέμφθη μὲν ἐς τὴν Ῥώμην, χειμῶνι δ´ ἐν τῷ ἀπὸ τοῦ Δυρραχίου διάπλῳ περιπεσοῦσα ἐς τὴν θάλασσαν ἐρρίφη. τελευτήσαντος δὲ αὐτοῦ τὸ μὲν πλῆθος τῶν στρατιωτῶν αὐτίκα ἀδείας σφίσι κηρυχθείσης μετέστη, δὲ δὴ Πορκία ἄνθρακα διάπυρον καταπιοῦσα ἀπέθανε. τῶν δὲ ἀνδρῶν τῶν πρώτων τῶν ἀρχάς τινας σχόντων καὶ ἐκ τῶν σφαγέων τῶν τε ἐπικεκηρυγμένων ἔτι ὄντων οἱ μὲν πλείους ἑαυτοὺς παραχρῆμα ἀπέκτειναν ἁλόντες, ὥσπερ καὶ Φαουώνιος, ἐφθάρησαν, οἱ δὲ λοιποὶ τότε ἐπὶ τὴν θάλασσαν διέφυγον καὶ μετὰ τοῦτο τῷ Σέξτῳ προσέθεντο. [47,49] Brutus essaya de se frayer un chemin jusqu'à son camp (il s'était retiré dans un endroit naturellement fort); mais, n'avant pu y parvenir, et apprenant, en outre, que quelques-uns de ses soldats s'étaient rendus aux vainqueurs, il perdit tout espoir. Renonçant à sauver sa vie et croyant indigne de lui d'être pris, il se réfugia, lui aussi, dans la mort. Après s'être écrié, comme Hercule : "Malheureuse vertu! tu n'étais qu'un mot; je te cultivais comme une réalité, et tu étais l'esclave de la fortune"; il pria un de ceux qui se trouvaient avec lui de le tuer. Son corps fut enseveli par Antoine et sa tête envoyée à Rome ; mais, dans le trajet de Dyrrachium, une tempête qui s'éleva tout à coup la fit tomber dans la mer. Brutus mort, les simples soldats profitèrent aussitôt de l'impunité qui leur était offerte pour passer dans les rangs opposés; quant à Porcia, elle périt en avalant un charbon ardent. Parmi les personnages marquants qui avaient exercé quelque magistrature, ou qui étaient du nombre soit des meurtriers, soit de ceux dont la tête était encore mise à pris, la plupart se tuèrent eux-mêmes sur-le-champ, ou bien, comme Favonius, furent égorgés après avoir été faits prisonniers; le reste, pour le moment, s'enfuit vers la mer et ensuite se joignit à Sextus.


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Dernière mise à jour : 31/08/2006